“On ne comprend plus rien dans ce pays, on menace à tout moment de nous couper l'eau et l'électricité. Que nous veulent ces syndicalistes ?" Voilà le cri du cœur, hautement interpellatif d'un consommateur ivoirien d'eau et d'électricité. Devant les "agissements surprenants" d'un syndicat, en l'occurrence, le Syndicat national des agents du secteur de l'électricité et du gaz (Synaseg). Cette "hantise" que créent des menaces permanentes d'interruption de l'eau et de l'électricité, deux des éléments primordiaux dans la conception d'une vie décente dans un pays, ne concerne pas que le consommateur susmentionné. Il touche, absolument, tous les habitants de la Côte d'Ivoire, même ceux qui, pour des raisons inavouées se plaisent à tirer les ficelles. Bref, tout le monde est concerné. Mais, en fait, qui a bien intérêt à ce que l'eau et le courant soient interrompus ? Pourrait-on se demander. La mise à exécution de cette stratégie qu'on pourrait qualifier de syndicaliste peut-elle apporter un plus aux conditions de vie et de travail des syndiqués ? Ces mouvements de contestation permanents peuvent-ils conduire au développement ou à l'évolution de l'entreprise qui contient le syndicat et ses responsables ? Le syndicalisme normal doit-il faire couler l'entreprise ? Les responsables syndicaux, peuvent-ils, sur le plan éthique, travailler à la déstabilisation de l'entreprise employeur ?
Ah, cette tutelle !
Au cours d'une conférence de presse, animée par Alexis Kaunan, le 19 mars dernier, au nom du collectif des associations et unions de la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie), le ministre des Mines et de l'énergie, Emmanuel Monnet, a été accusé de vouloir soutenir la déstabilisation du groupe Cie-Sodeci. A travers la grève illimitée programmée par la Fédération syndicale des travailleurs de l'eau et de l'énergie (Fesene, regroupant le Synaseg et le Synatrase). "Le ministre Léon Monnet est le commanditaire de cette grève annoncée", avait-il assené. Des propos osés qui ont pu, par la suite se justifier, avec l'audience accordée par le chef de l'Etat à la Fesene, en présence du ministre Ivoirien des Mines et de l'énergie, tutelle du secteur de l'énergie (en Côte d'Ivoire). On s'est posé la question de savoir pourquoi une telle attitude de la part d'un ministre du gouvernement. Et dans le conflit qui oppose la Fédération syndicale au groupe Cie-Sodeci, Alexis Kaunan a été clair "Le ministre s'est lui-même impliqué personnellement en intimant l'ordre à la direction générale au groupe Cie en mission de rentrer immédiatement pour recevoir les syndicalistes afin de discuter au préalable de leur intégration à la Sodeci et à la Cie". C'est aussi là, la preuve que les dirigeants de la Fesene, François Yao du Synaseg (dont la procédure de licenciement est en cours) et Bilé Amon, Syntrase (licencié) peuvent être bien perçus comme protégés et chéris par le ministre de tutelle. Ainsi, en menaçant de couper l'eau et le courant, il est évident que ces syndicalistes ne font pas seulement mal au groupe Cie-Sodeci, mais au peuple ivoirien. Qui trouve en ces syndicalistes et en "leur chef à penser", de nouveaux bourreaux. Et quand on sait l'importance de ces deux éléments de la vie, on imagine aisément, tout le malaise qu'on crée dans la société : la psychose permanente du manque d'eau et d'électricité, la souffrance aggravée des populations. Léon Monnet peut-il assumer les conséquences de cette situation ? Apparemment, le ministre est pour l'anarchie, le désordre à la Cie. Se rappelle-t-il un instant tous les travailleurs qu'emploie ce groupe ? Alors plutôt que de se ranger derrière ceux qui oeuvrent pour sa déstabilisation, ne serait-il pas plus commode de les ramener à la raison. Car on se rappelle qu'au cours d'une rencontre avec la presse, François Yao a déclaré, sans sourciller "qu'il travaillera à la déstabilisation de la Cie, si…". Ne sont-ce pas là des propos inquiétants pour ce travailleur de la Cie ? En les recevant au palais, le chef de l'Etat ne soutient-il pas Léon Monnet dans sa logique de préférer des "syndicats intégristes" à l'entreprise pourvoyeuse d'emplois et de ressources financières, comme des membres de la direction de la Cie l'ont indiqué ?
18 ans de volonté
déstabilisatrice ?
En 18 ans de syndicalisme, le Synaseg a toujours eu des relations tendues avec la direction de la Cie : Ce fut des grèves à n'en point finir, des revendications d'un autre âge (Le Synaseg exigeait 81% de majoration de salaire en 2002). Pour éviter la continuité des palabres, le Synaseg et la direction de la Cie ont accepté de signer en présence d'un médiateur désigné, Charlemagne Kieu Dallied, conseiller technique à la présidence de la République chargé des questions de l'Energie, un protocole d'accord, le 30 avril 2008. Ce, après des mois de négociations entre les différentes parties. Objectifs : création d'un nouveau partenariat en établissant un contrat social ; mener des actions et des campagnes pour informer les travailleurs sur le contenu du protocole d'accord, dans la confiance retrouvée et un climat social apaisé dans l'intérêt de la Cie et du bien-être des travailleurs ; permettre au Synaseg dans le cadre de ses activités de disposer de ses responsables syndicaux après avis favorable de la direction générale de la Cie conformément à la législation du travail ; le Synaseg entend mettre tout en œuvre pour la remobilisation des travailleurs en vue d'améliorer leurs conditions de vie. Le Synaseg devait, ensuite participer à la gestion de la Mutuelle des agents de l'eau et de l'électricité (Ma2e), surtout avec l'entrée de ses dirigeants au conseil d'administration. Mais, c'était mal connaître le syndicat qui le 19 mai 2008, conditionne sa participation à l'assemblée générale de la Ma2e à la conclusion entre autres, de l'obtention du droit de minorité de blocage à son profit (seulement à lui). Le Synaseg pense que la Ma2e est une imposition de la direction et pourtant l'adhésion est libre et individuelle. Bref. Le Synaseg, comme les autres travailleurs, s'est opposé à toutes les actions sociales de la Cie. Le 9 novembre 1993, voici ce qu'il a écrit à la direction "Le Synaseg décide de ne plus participer aux réunions de la Cie avec les autres syndicats jusqu'à nouvel ordre : il veut être reçu seul et puis comme entité unitaire. La plaisanterie a trop duré. Nous ne nous laisserons plus distraire". Les 11 et 12 novembre 1994, "l'Ag rappelle encore une fois à la Cie que les entreprises viscéralement liées à la rémunération des capitaux en lieu et place des ressources humaines”… De 1992, date de sa création en 2009, le Synaseg a toujours des rapports de conflits avec la direction de la Cie. Hélas !
P. Koudou
Ah, cette tutelle !
Au cours d'une conférence de presse, animée par Alexis Kaunan, le 19 mars dernier, au nom du collectif des associations et unions de la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie), le ministre des Mines et de l'énergie, Emmanuel Monnet, a été accusé de vouloir soutenir la déstabilisation du groupe Cie-Sodeci. A travers la grève illimitée programmée par la Fédération syndicale des travailleurs de l'eau et de l'énergie (Fesene, regroupant le Synaseg et le Synatrase). "Le ministre Léon Monnet est le commanditaire de cette grève annoncée", avait-il assené. Des propos osés qui ont pu, par la suite se justifier, avec l'audience accordée par le chef de l'Etat à la Fesene, en présence du ministre Ivoirien des Mines et de l'énergie, tutelle du secteur de l'énergie (en Côte d'Ivoire). On s'est posé la question de savoir pourquoi une telle attitude de la part d'un ministre du gouvernement. Et dans le conflit qui oppose la Fédération syndicale au groupe Cie-Sodeci, Alexis Kaunan a été clair "Le ministre s'est lui-même impliqué personnellement en intimant l'ordre à la direction générale au groupe Cie en mission de rentrer immédiatement pour recevoir les syndicalistes afin de discuter au préalable de leur intégration à la Sodeci et à la Cie". C'est aussi là, la preuve que les dirigeants de la Fesene, François Yao du Synaseg (dont la procédure de licenciement est en cours) et Bilé Amon, Syntrase (licencié) peuvent être bien perçus comme protégés et chéris par le ministre de tutelle. Ainsi, en menaçant de couper l'eau et le courant, il est évident que ces syndicalistes ne font pas seulement mal au groupe Cie-Sodeci, mais au peuple ivoirien. Qui trouve en ces syndicalistes et en "leur chef à penser", de nouveaux bourreaux. Et quand on sait l'importance de ces deux éléments de la vie, on imagine aisément, tout le malaise qu'on crée dans la société : la psychose permanente du manque d'eau et d'électricité, la souffrance aggravée des populations. Léon Monnet peut-il assumer les conséquences de cette situation ? Apparemment, le ministre est pour l'anarchie, le désordre à la Cie. Se rappelle-t-il un instant tous les travailleurs qu'emploie ce groupe ? Alors plutôt que de se ranger derrière ceux qui oeuvrent pour sa déstabilisation, ne serait-il pas plus commode de les ramener à la raison. Car on se rappelle qu'au cours d'une rencontre avec la presse, François Yao a déclaré, sans sourciller "qu'il travaillera à la déstabilisation de la Cie, si…". Ne sont-ce pas là des propos inquiétants pour ce travailleur de la Cie ? En les recevant au palais, le chef de l'Etat ne soutient-il pas Léon Monnet dans sa logique de préférer des "syndicats intégristes" à l'entreprise pourvoyeuse d'emplois et de ressources financières, comme des membres de la direction de la Cie l'ont indiqué ?
18 ans de volonté
déstabilisatrice ?
En 18 ans de syndicalisme, le Synaseg a toujours eu des relations tendues avec la direction de la Cie : Ce fut des grèves à n'en point finir, des revendications d'un autre âge (Le Synaseg exigeait 81% de majoration de salaire en 2002). Pour éviter la continuité des palabres, le Synaseg et la direction de la Cie ont accepté de signer en présence d'un médiateur désigné, Charlemagne Kieu Dallied, conseiller technique à la présidence de la République chargé des questions de l'Energie, un protocole d'accord, le 30 avril 2008. Ce, après des mois de négociations entre les différentes parties. Objectifs : création d'un nouveau partenariat en établissant un contrat social ; mener des actions et des campagnes pour informer les travailleurs sur le contenu du protocole d'accord, dans la confiance retrouvée et un climat social apaisé dans l'intérêt de la Cie et du bien-être des travailleurs ; permettre au Synaseg dans le cadre de ses activités de disposer de ses responsables syndicaux après avis favorable de la direction générale de la Cie conformément à la législation du travail ; le Synaseg entend mettre tout en œuvre pour la remobilisation des travailleurs en vue d'améliorer leurs conditions de vie. Le Synaseg devait, ensuite participer à la gestion de la Mutuelle des agents de l'eau et de l'électricité (Ma2e), surtout avec l'entrée de ses dirigeants au conseil d'administration. Mais, c'était mal connaître le syndicat qui le 19 mai 2008, conditionne sa participation à l'assemblée générale de la Ma2e à la conclusion entre autres, de l'obtention du droit de minorité de blocage à son profit (seulement à lui). Le Synaseg pense que la Ma2e est une imposition de la direction et pourtant l'adhésion est libre et individuelle. Bref. Le Synaseg, comme les autres travailleurs, s'est opposé à toutes les actions sociales de la Cie. Le 9 novembre 1993, voici ce qu'il a écrit à la direction "Le Synaseg décide de ne plus participer aux réunions de la Cie avec les autres syndicats jusqu'à nouvel ordre : il veut être reçu seul et puis comme entité unitaire. La plaisanterie a trop duré. Nous ne nous laisserons plus distraire". Les 11 et 12 novembre 1994, "l'Ag rappelle encore une fois à la Cie que les entreprises viscéralement liées à la rémunération des capitaux en lieu et place des ressources humaines”… De 1992, date de sa création en 2009, le Synaseg a toujours des rapports de conflits avec la direction de la Cie. Hélas !
P. Koudou