Sous Henri Konan Bédié, le PDCI-RDA, parti fondé par feu Félix Houphouet-Boigny, a radié trois hauts cadres et militants baoulé. Dans la réflexion qui suit, le député Baudouhat tire les conséquences de cette radiation.
Dans ses délibérations du 26 mars 2009, le Conseil de discipline du PDCI-RDA a radié deux membres de son Bureau politique et un membre de son Conseil politique, en l'occurrence Messieurs N'Dri Koffi Apolinaire, Gnamien Yao et N'ZI Paul David pour atteinte à l'unité du parti, à l'honorabilité du président du parti et insoumission aux décisions du parti. Au soutien de la gravité de ces motifs, le Conseil de discipline du PDCI établit une comparaison entre la discipline au sein d'un parti politique et la discipline dans l'armée. Plusieurs constats peuvent être faits. En premier lieu le parallèle insolite entre la discipline imposée dans l'armée et la discipline librement consentie au sein d'un parti politique semble extrêmement grave. En effet, un parti politique, en tant qu'expression de la démocratie fondée sur le pluralisme, suppose la tolérance, l'acceptation des différences et des divergences. Dès lors, un parti politique, qui tente de museler ses militants pour imposer l'unanimisme et la pensée unique, porte atteinte aux libertés politiques.
Le second constat porte sur la qualité et l'appartenance sociologique des personnalités impliquées. M. N’zi Paul David est Directeur de cabinet du Président de la République et Président du Conseil Général de Dimbokro. M. N’dri Koffi Apolinaire est Gouverneur du District de Yamoussoukro. Monsieur Gnamien Yao est un ancien Ministre du gouvernement de la République et Ambassadeur ayant représenté à l'étranger l'Etat de Côte d'Ivoire.
Il s'agit donc de cadres bien connus et dans lesquels des populations se reconnaissent. Il s'agit de personnalités reconnues qui ont en commun d'avoir la même appartenance sociologique et le même groupe sociologique que le Président du PDCI. Ce sont donc trois cadres baoulé qui sont radiés du PDCI. Le troisième constat est relatif au symbolisme des villes concernées.
Yamoussoukro est la ville natale du Président Félix-Houphouet Boigny dont le nom se confond avec celui du PDCI-RDA. Yamoussoukro est aussi la capitale politique de la Côte d'Ivoire. Dimbokro offre à ses visiteurs son cimetière des martyrs du PDCI. Quelle analyse peut-on faire à partir de ces constats ? On a toujours voulu faire croire à l'opinion internationale que le Président Laurent Gbagbo n'est pas soutenu par le pays baoulé sociologiquement majoritaire en Côte d'Ivoire. La qualité des trois cadres baoulé, radiés du PDCI pour leur soutien au Président Laurent Gbagbo et le symbolisme des villes qui échappent aujourd'hui au PDCI constituent la preuve, si preuve il en était besoin, que c'est une grande partie du pays Baoulé qui soutient le Président Laurent GBAGBO. Leur radiation n'est qu'une maneuvre d'intimidation pour freiner l'ardeur des autres cadres baoulé, nombreux militants du PDCI, à manifester au grand jour leur soutien au Président Laurent Gbagbo. La sagesse populaire enseigne que le bossu qui assiste à l'enterrement d'un autre bossu, dont on taille la bosse pour faciliter sa mise en terre, est averti. Il faut voir aussi dans cet ostracisme de cadres Baoulé du PDCI pour leur soutien au Président Laurent Gbagbo, la tribalisation du débat politique. On admet difficilement qu'un n’zi, un Koffi, un Yao au lieu de soutenir naturellement Konan, soutiennent Koudou.
C'est ça la vérité. C'est ça aussi le drame de la Côte d'Ivoire qui aspire à la démocratie. En démocratie, on ne doit pas suivre des individus, mais adhérer à des idées. Les cadres baoulé doivent être vigilants pour ne pas rendre le peuple baoulé victime de ces dérives tribalistes qui attristent et intriguent. En tout état de cause, les cadres baoulé, qui soutiennent le Président Gbagbo, sont nombreux et le petit groupe aujourd'hui harcelé doit croire avec André Gide à la vertu du petit peuple, à la vertu du petit nombre car le monde sera sauvé par quelques-uns.
Dominique Baudouhat
Ex-Député Maire, Conseiller Economique et Social.
Dans ses délibérations du 26 mars 2009, le Conseil de discipline du PDCI-RDA a radié deux membres de son Bureau politique et un membre de son Conseil politique, en l'occurrence Messieurs N'Dri Koffi Apolinaire, Gnamien Yao et N'ZI Paul David pour atteinte à l'unité du parti, à l'honorabilité du président du parti et insoumission aux décisions du parti. Au soutien de la gravité de ces motifs, le Conseil de discipline du PDCI établit une comparaison entre la discipline au sein d'un parti politique et la discipline dans l'armée. Plusieurs constats peuvent être faits. En premier lieu le parallèle insolite entre la discipline imposée dans l'armée et la discipline librement consentie au sein d'un parti politique semble extrêmement grave. En effet, un parti politique, en tant qu'expression de la démocratie fondée sur le pluralisme, suppose la tolérance, l'acceptation des différences et des divergences. Dès lors, un parti politique, qui tente de museler ses militants pour imposer l'unanimisme et la pensée unique, porte atteinte aux libertés politiques.
Le second constat porte sur la qualité et l'appartenance sociologique des personnalités impliquées. M. N’zi Paul David est Directeur de cabinet du Président de la République et Président du Conseil Général de Dimbokro. M. N’dri Koffi Apolinaire est Gouverneur du District de Yamoussoukro. Monsieur Gnamien Yao est un ancien Ministre du gouvernement de la République et Ambassadeur ayant représenté à l'étranger l'Etat de Côte d'Ivoire.
Il s'agit donc de cadres bien connus et dans lesquels des populations se reconnaissent. Il s'agit de personnalités reconnues qui ont en commun d'avoir la même appartenance sociologique et le même groupe sociologique que le Président du PDCI. Ce sont donc trois cadres baoulé qui sont radiés du PDCI. Le troisième constat est relatif au symbolisme des villes concernées.
Yamoussoukro est la ville natale du Président Félix-Houphouet Boigny dont le nom se confond avec celui du PDCI-RDA. Yamoussoukro est aussi la capitale politique de la Côte d'Ivoire. Dimbokro offre à ses visiteurs son cimetière des martyrs du PDCI. Quelle analyse peut-on faire à partir de ces constats ? On a toujours voulu faire croire à l'opinion internationale que le Président Laurent Gbagbo n'est pas soutenu par le pays baoulé sociologiquement majoritaire en Côte d'Ivoire. La qualité des trois cadres baoulé, radiés du PDCI pour leur soutien au Président Laurent Gbagbo et le symbolisme des villes qui échappent aujourd'hui au PDCI constituent la preuve, si preuve il en était besoin, que c'est une grande partie du pays Baoulé qui soutient le Président Laurent GBAGBO. Leur radiation n'est qu'une maneuvre d'intimidation pour freiner l'ardeur des autres cadres baoulé, nombreux militants du PDCI, à manifester au grand jour leur soutien au Président Laurent Gbagbo. La sagesse populaire enseigne que le bossu qui assiste à l'enterrement d'un autre bossu, dont on taille la bosse pour faciliter sa mise en terre, est averti. Il faut voir aussi dans cet ostracisme de cadres Baoulé du PDCI pour leur soutien au Président Laurent Gbagbo, la tribalisation du débat politique. On admet difficilement qu'un n’zi, un Koffi, un Yao au lieu de soutenir naturellement Konan, soutiennent Koudou.
C'est ça la vérité. C'est ça aussi le drame de la Côte d'Ivoire qui aspire à la démocratie. En démocratie, on ne doit pas suivre des individus, mais adhérer à des idées. Les cadres baoulé doivent être vigilants pour ne pas rendre le peuple baoulé victime de ces dérives tribalistes qui attristent et intriguent. En tout état de cause, les cadres baoulé, qui soutiennent le Président Gbagbo, sont nombreux et le petit groupe aujourd'hui harcelé doit croire avec André Gide à la vertu du petit peuple, à la vertu du petit nombre car le monde sera sauvé par quelques-uns.
Dominique Baudouhat
Ex-Député Maire, Conseiller Economique et Social.