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Politique Publié le mercredi 1 avril 2009 | Nord-Sud

Déploiement des Forces de sécurité en zone Cno : Mangou explique le blocage

Suite à notre article d’hier sur les causes du blocage du déploiement des forces de sécurité en zone CNO, le général Philippe Mangou nous a reçu à son cabinet à l’état-major (Plateau) pour donner sa version des faits. Il explique que les FDS n’ont pas provoqué cette situation.


«La version qu’on vous a donnée est fausse. Nous sommes dans un processus de sortie de crise, il faut que les informations que vous donnez au grand public soient des informations vraies. Nous avons été reçus par le président de la République qui lors de sa rencontre avec les acteurs politiques a mis l’accent sur trois points. Il a dit dans un premier temps qu’il veut que la passation des charges se fasse entre les préfets et les com-zones. Le 2ème point, c’est le redéploiement de toute l’administration. Et enfin, le 3ème point c’est le redéploiement des forces de police et de gendarmerie. Il nous a dit : «Je veux des dates. Réunissez-vous et trouvez-moi des dates». Voici pourquoi, le vendredi dernier nous nous sommes retrouvés au sein du Cci, le général Bakayoko et moi, ainsi que les généraux et commandants des forces impartiales. Au départ, il y avait un blocage sur le déploiement des forces. Les FN ont dit qu’ils souhaitaient qu’au niveau de Bouaké, il y ait 12 hommes dont 6 des Fds et 6 des FaFn. Nous avions notre version.

Le déroulement de la rencontre de Yamoussoukro

Mais, on a discuté et on a réussi à lever l’incompréhension. Finalement nous sommes convenus qu’il fallait affecter un effectif conséquent dans certaines zones précises ce qui permettrait à nos éléments de patrouiller pour permettre aux policiers et aux gendarmes de faire leur travail quotidien. On a dit bien sûr qu’il s’agira de patrouilles mixtes dans tous les cas. Nous avons donc confié la mise en œuvre pratique de cette décision aux spécialistes en la matière. C’est-à-dire les responsables de la police et de la gendarmerie des Fds et de FN qui se trouvaient parmi nous ainsi que la police et la gendarmerie des forces impartiales. Nous leur avons demandé de nous faire des propositions concrètes en tant que spécialistes de la question. Tous les généraux qui sont militaires, dont moi-même, avons alors quitté la salle pour les laisser travailler. Ce sont eux qui nous ont fait cette proposition quelques heures plus tard (Ndlr : Il nous présente une feuille qui comporte un tableau du nombre d’éléments de la gendarmerie et de la police des deux forces à déployer dans une dizaine de villes des zones Cno dont il refuse de nous donner copie). Ils ont présenté ce document devant tout le monde avec les répartitions par ville. Je précise encore que c’est après avoir travaillé ensemble qu’ils nous ont invités dans la salle pour nous présenter le résultat. Nous sommes allés à une assemblée plénière que je présidais. A cette séance, je suis intervenu pour apporter juste deux rectificatifs au document. J’ai juste demandé qu’on change des informations de la case « date de mise en place» où ils disaient «après réhabilitation» par celle qui figurait dans «observation» et qui disait «Juin 2009». J’ai demandé cela de sorte que conformément au souhait du président, nous puissions avoir une date précise pour l’envoi des éléments dans chaque ville. Deuxièmement, ils ont proposé que la formation des 3400 éléments des Fafn démarre le 15 avril 2009. J’ai dit non car l’Accord de Ouaga ne propose pas de formation pour ces 3400. L’accord dit qu’ils sont commis simplement à la sécurisation du processus, et qu’à la fin de ce processus électoral, en fonction des critères nationaux, ils pourront passer le concours de police et de gendarmerie de sorte que s’ils sont reçus, ils puissent y entrer. Ils ont dit, non, comme ils doivent travailler aux côtés des forces de police et de gendarmerie, il serait souhaitable que l’on leur donne une petite formation de base, ne serait-ce que pour lire un permis ou comment faire un contrôle de véhicules. J’ai dit non, que si nous parlons de formation aujourd’hui, après on dira comme il y a déjà eu formation donc on veut ceci ou cela. Après mes observations, j’ai demandé à Bakayoko, s’il avait des observations. Il a dit non. On a demandé à l’ensemble des participants, s’ils veulent faire des observations. Tout le monde a dit non. J’ai donc conclu en soulignant le bon esprit qui a prévalu et j’ai levé la séance. Brindou M’bia (Dg de la Police), a pris son véhicule et s’est mis en direction d’Abidjan. Moi, j’étais en train de faire mes bagages pour Abidjan également lorsque 10 minutes plus tard, après la fin de la rencontre, on me fait appeler pour me dire que les Forces nouvelles disent qu’elles ne sont pas d’accord. J’ai dit : «Mais, comment?». La rencontre a eu lieu en plénière, vous n’avez pas trouvé à redire. Maintenant que ceux qui ont travaillé sur le document sont partis, moi, je ne peux plus rien changer. C’est tout ce qui s’est passé. Donc le document est resté en l’état. Ce n’est pas du tout parce qu’on ne veut pas du Cci. Ce n’est pas juste. Les forces qu’on doit déployer allaient travailler sous le commandement du Cci. Voilà comment et pourquoi il y a eu le blocage. Ils étaient dans la salle, ils ont dit ok qu’il n’y avait pas de problème. Mais, 10 minutes plus tard, ils ont appelé pour dire qu’ils ne sont pas d’accord. Cela n’a rien à voir avec les questions autour du CCI.

“Ce que j’ai proposé aux Forces nouvelles”

Voici le nombre d’éléments que les FN ont proposés elles-mêmes pour ce redéploiement. (Ndlr, il présente deux cases comportant 270 pour l’intitulé gendarmerie et 270 pour la police). Il s’agit des éléments qui ont reçu la formation d’auxiliaire de police conformément à l’Accord de Pretoria et qui sont au nombre de 600. Mais, ils nous ont présenté 540. C’est seulement ceux-là qui devraient travailler avec nos gendarmes et nos policiers. Il faut noter que nous allons à la normalité et non à la création d’autres problèmes. Le général Bakayoko m’a dit: «Ah, vous avez déployé vos gendarmes dans les zones Cno, il serait aussi souhaitable que nous nous déployons aussi au Sud». J’ai dit non. On ne peut pas déployer de gendarme au Sud. J’ai dit qu’il s’agit d’aider la gendarmerie et la police nationale à faire leur travail au quotidien. Et que comme ces deux forces étaient absentes en zone CNO, c’est pourquoi on les déploie. J’ai même dit moi, je comprendrais que vous déployez vos hommes au Sud en retenant parmi les 3400. Et ce, dans le cadre de la sécurisation du processus tout comme nous l’avions déjà fait dans le cadre de la sécurisation de l’enrôlement. Mais, pour faire la gendarmerie c’est difficile. J’ai posé la question à Bakayoko de savoir, où ils veulent déployer leurs gens ici ? Il a dit qu’il veut les déployer à Gagnoa. A Gagnoa il y a déjà une préfecture de police, il y a également déjà une compagnie de gendarmerie. J’ai dit si tu déploie tes gens et qu’il y a un problème, qui sera compétent entre eux. Il y a des gens qui ont été formés des années pour faire ce travail, même comme étant des Opj. En face, il y’aura des gens qui n’ont reçu aucune, formation. Qui est-ce qui est compétent ? On veut aller à la normalité. J’ai même fait des propositions en disant que parmi les 600 qui ont déjà reçu une formation d’auxiliaires chez eux, on peut mettre une partie à notre disposition. On leur donnera une petite formation avant de les affecter au Sud. Mais, pour ceux qui n’ont aucune formation, c’est difficile. On veut aller à la normalité et vous voulez créer d’autres problèmes. Je ne peux pas refuser le Cci, puisque moi-même j’en suis Cema, au même titre que Bakayoko. Voici tout le problème”.


Propos recueillis par Djama Stanislas
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