x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 2 avril 2009 | Nord-Sud

À chaud

L’argent des autres…

Le pays ne jure que par ça. La Côte d’Ivoire va bénéficier du système PPTE et bonjour l’argent et le retour au bonheur. L’initiative d’allégement de la dette des pays très endettés, faut-il le rappeler, est un programme mis en place par le Fonds monétaire international en 1995. Il vise à effacer tout ou une partie significative de la dette des pays pauvres. Le mécanisme prévoit le paiement par le pays concerné de la dette mais au lieu que l’argent prenne la route vers les créanciers, il reste sur place pour financer les programmes sociaux et les activités de nature à lutter contre la pauvreté. L’initiative PPTE est une voie de sortie d’une situation d’endettement qui plongeait la plupart des Etats du tiers monde dans un gouffre sans fin. Malgré les critiques, et elles ne sont pas sans fondement, des alter mondialistes et personnalités d’envergure, selon lesquelles les pays africains en particulier ont déjà largement remboursé les prêts, il reste que la dette, par principe, reste due. Et de ce point de vue, ce que le PPTE fait gagner aux pays bénéficiaires est de l’argent auquel l’extérieur renonce à leur profit. La Côte d’Ivoire fait partie désormais des pays qui vont profiter de l’argent des autres. Dans le jargon de l’homme d’Adjamé et de Treichville on dirait « le pays a été démoisi ». Les quelque cinq cents milliards de francs CFA dont la Côte d’Ivoire pourra jouir chaque année en ressources disponibles additionnelles chaque année lui seront une réelle bouffée d’oxygène.


…au secours

Les sillons de l’utilisation de cette manne sont tracés dans le document de stratégie de réduction de la pauvreté. Un travail de belle facture mené par le ministère du Plan et du Développement avec l’apport des opérateurs du privé, les institutions internationales et la société civile dans sa diversité. Pour sortir des griffes de la pauvreté, la Côte d’Ivoire, qui s’était mise hors de la communauté financière internationale, a donc dû faire marche arrière. Les arriérés de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque africaine de développement (Bad), que le pays avait arrêté d’honorer, se sont imposés. Et, il a fallu recourir parfois à des mécanismes d’auto-remboursement montés par les bailleurs de fonds et des dons de ces derniers dans certains cas, appuyés par un effort financier interne très douloureux de l’Etat pour sortir la tête de l’eau. Le chef de l’Etat, dans une allocution télévisée le mardi, a presque applaudi des deux mains la prouesse du pays devenu…pays pauvre très endetté. L’argent des autres vient au secours du pays ! C’est la preuve que nul, dans ce monde d’aujourd’hui, ne vit dans un cocon, détaché des autres. Quelqu’un aurait pu parler de la souveraineté financière de la Côte d’Ivoire, bomber la poitrine et cracher sur ce «PPTE avilissant ». Ce n’est plus à l’ordre du jour !


Dembélé Al Seni
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ