Dr Diabaté Idrissa, cadre fondateur de l’Anci à Bouaké, persiste et signe : "Je voterai ADO aux présidentielles"

Ponte du parti de Zémogo Fofana, Dr Diabaté affirme que son parti n’aura pas de candidat à la prochaine présidentielle. D’où son appel à voter pour le candidat du Rdr.


•Quel bilan faites-vous de la vie de votre parti l’Alliance nouvelle pour la Côte d’Ivoire (Anci) à Bouaké ?

L’Anci se porte bien à Bouaké. Vous savez que notre politique, c’est le porte à porte. C’est la politique de la proximité qui consiste à aller vers les gens, vers la population, vers les sympathisants. Car, nous restons persuadé qu’au cours des élections, ceux qui prennent part au vote, c’est la population dite flottante. C’est sur cela qu’il faut compter. Etant donné que la finalité d’un homme politique, c’est l’accession et la gestion du pouvoir, pour nous le plus important, ce sont les élections. Depuis 2005, nous faisons cette politique de proximité.


•Bien qu’étant à l’Anci, au cours de chaque manifestation que vous parrainez à travers la ville, vous appelez vos militants à votez pour Alassane Dramane Ouattara, à l’élection présidentielle. Cela ne sonne t-il pas faux ?

Il faut savoir que, personnellement, le Dr Diabaté Idrissa était venu au Rdr, grâce à une seule personne : le Dr Alassane Dramane Ouattara. Ma vie est singulière et a quelques similitudes avec celle du Dr ADO. Voici un monsieur qui a quitté très tôt sa Côte d’Ivoire natale, pour poursuivre ses études à l’extérieur. Très jeune, j’ai quitté aussi mon pays pour suivre les études en Guinée et ensuite aussi aux Etats-Unis. Le Dr Alassane Dramane Ouattara est quelqu’un que je connais, quelqu’un dont je suis le parcours depuis les années 1963. A cette date précise, je l’ai remarqué à Philadelphie où nous étions tous étudiants. Pour preuve dans le livre intitulé « La vie singulière du Dr ADO », écrit par le ministre Cissé Bacongo, précisément à la page 179, vous verrez que le Dr Diabaté est cité, par le président du Rdr comme faisant partie du cercle de ses amis, déjà en 1983. Je peux vous dire qu’ADO et moi avions la même cour familiale à Dimbokro. Tout ceci pour vous dire que j’avais quitté le Pdci, pour rejoindre ce monsieur, j’ai épousé son combat à l’Assemblée nationale pendant les années 1995 et 1998. Et vous savez que le grand combat d’alors, était celui du « et » du « ou ». Nous sommes de la même famille, nous sommes des amis comme il l’a dit lui-même. C’est pour cela que je suis le Dr ADO, je suis alassaniste, je soutiens son programme de gouvernement « Vivre ensemble » à travers ses quinze chantiers. Personnellement, je voterai pour ADO lors des élections de sortie de crise de 2009.


•Garderez-vous la même position si le président de l’Anci présente sa candidature pour cette élection présidentielle ?

Vous savez en politique, c’est l’appréciation des saines réalités. La réalité est là aujourd’hui. Les élections en Côte d’Ivoire, officiellement c’était le 30 novembre 2008. Tout le monde sait que jusqu’à cette date, il n’y a toujours pas de candidat de l’Anci à cette consultation. Et pour moi, il n’y aura pas de candidat de mon parti pour ladite élection. Etant un homme politique pragmatique et réaliste, en ce qui concerne cette compétition, j’assume et je vote Alassane Dramane Ouattara.


•Cette option d’accorder votre voix à ADO, vous a valu des mises en garde de certaines personnes du Rdr à Bouaké. Comment réagissez-vous?

Je préfère ne pas répondre à cela.


•Avez-vous des regrets d’avoir quitter le Rdr ?

Je n’ai pas de regrets. Vous savez, je suis un homme libre. Je disais tantôt que je suis venu au Rdr, grâce à une personne. Je demeure fidèle à cette personne. Je suis les idées et les idéaux de cette personne. Mais étant un homme politique qui doit aussi se battre pour avoir le pouvoir, je ne pouvais que quitter le Rdr de Bouaké, je dis bien de Bouaké. Quand je suis venu au Rdr, il y eu a d’abord les élections législatives, j’ai été exclu de cette liste. Sont venues ensuite les élections municipales, où j’ai connu aussi le même sort. Sur une liste de 50 personnes, on n’a pas mis le Dr Diabaté, député sortant de la commune de Bouaké. C’est un peu gros. On vient aux élections départementales, Dr Diabaté secrétaire départemental. On n’accepte pas qu’il conduise la liste, c’est une autre personne qu’on met. C’est pour cela que j’ai quitté le Rdr de Bouaké. Car, pour moi, quand on fait la politique, on cherche le pouvoir, sinon ce n’est pas la peine. Je suis un homme très occupé (…), donc pour moi si je vais en politique ce n’est pas pour autre chose, c’est pour briguer un poste politique par voie d’élections. Ma position ce sont les élections, j’ai quitté le Rdr de Bouaké, à cause des injustices d’une seule personne. Mon combat continue, je n’ai donc pas de regrets(…)


•Conformement aux reformes du Rdr, il a été organisé des élections locales en vue de désigner les départementaux dans chaque région. Pourquoi n’aviez- vous pas pris part dans le but d’acquérir de façon légitime un poste électif à Bouaké ?

J’ai été nommé secrétaire départemental du Rdr à Bouaké le 10 juillet 2000 par le Dr ADO. En même temps d’ailleurs que le secrétaire régional. Je me suis impliqué, tous les militants vous diront ce j’ai fait pour le Rdr, en tant que départemental. Je voudrais rappeler que j’ai quitté le Rdr Bouaké, depuis les élections du conseil général de juillet 2002. En tant que départemental, on n’a pas voulu que je dirige cette liste. Cependant j’ai fait la campagne jusqu’au bout. Depuis ces élections où le Rdr a été battu, où très sincèrement il y a eu un vote sanction. J’ai aussitôt quitté le Rdr. Donc j’ai quitté le Rdr Bouaké, juste après les élections du conseil général. Alors quand on dit que j’ai été battu aux primaires du Rdr en 2006, pour le choix du départemental, je répondrai que je n’étais même pas candidat. Je n’ai jamais pas été candidat au sein Rdr contre qui que ce soit.


•Quelle appréciation faites-vous des reports successifs de la date des élections en Côte d’Ivoire ?

Depuis 2005, nous somme prêts pour les élections. Malheureusement elles font l’objet de report, à maintes reprises. Aujourd’hui, très sincèrement je ne comprends pas, pourquoi ces élections vont encore être reportées. Nous sommes en train de faire l’enrôlement. Voyez la liste de 2000. Elle comptait près de 5,5millions. Considérant le taux de croissance de la Côte d’Ivoire qui gravite autour de 3,3%. Donc si la population doit croitre, la population électorale quant à elle doit diminuer. Quand vous prenez cette population de 5,5 millions, ceux qui naissent ne peuvent pas être sur la liste. Par contre toujours sur cette liste, beaucoup sont décédés, beaucoup ont quitté le pays. En extrapolant, je pense que la liste électorale de 2009, ne doit pas dépasser 5 millions au maximum. Or, aujourd’hui, nous avons enrôlé près de 6 millions. Nous pensons qu’il est temps qu’on fixe une date, que le pays aille aux élections. Seules les élections peuvent amener la paix, et seule la paix à son tour peut amener le développement (…)

Interview réalisée par Marcel Konan, Correspondant régional