Il y a du bruit depuis quelques semaines autour d’un terrain dans le quartier de Cocody Ambassades, juste derrière l’ambassade de l’Iran. Mme Sadé dispute un lot avec Roberto Camerin, opérateur économique italien. Hier, les deux parties étaient sur le terrain litigieux qui est aujourd’hui au centre d’une enquête policière.
Mme Sadé et Roberto Camerin se disputent depuis quelques mois un terrain de 7.130 m2, derrière l’ambassade d’Iran. Et jusqu’à hier, chaque partie s’est proclamée propriétaire légale dudit terrain. Et chacun veille à ce que rien ne soit bâti là-dessus. A côté d’une clôture en tôle bâtie par Mme Sadé et détruite à moitié par les services du ministère de la Construction, des collaborateurs de l’opérateur économique italien s’attellent aussi à construire une autre clôture. Clôture dans clôture, comme dirait l’autre. Hier, Roberto Camerin était le premier à mettre pied sur le terrain vers 11h. Il est venu avec une équipe qui a abattu tous les arbres qui ont poussé leurs racines sur le terrain, sous l’œil protecteur des policiers dépêchés sur les lieux, par le responsable des affaires juridiques et contentieux du ministère de la Construction et de l’Urbanisme, Coné Dioman. Quelques minutes après le départ de l’Italien, c’est Mme Sadé qui descend de sa voiture de marque Mercedès, de couleur noire, sur le terrain, à 12h GMT. Elle ordonne l’arrêt des travaux effectués par les hommes de Camerin Roberto, sur le terrain. Une discussion est alors engagée entre Mme Sadé et l’officier de police et ses éléments. Mme Sadé insiste pour que rien ne soit entrepris sur le terrain litigieux. Face à des policiers déterminés à faire appliquer les ordres de leur supérieur, Mme Sadé recule et retourne à sa base à 12h14 mn. Quelques minutes après son départ, c’est maître Tiémon Raphaë, conseil juridique de Mme Sadé qui arrive sur le terrain litigieux. Il tient une note du procureur Monblé, ordonnant à la partie de Camerin Roberto de surseoir à tous travaux jusqu’à la fin de l’enquête sur le terrain, menée en ce moment par la préfecture de police. Il présente la note à l’officier. Qui demande l’avis de Coné Dioman sur ladite note. Le patron des affaires juridiques et du contentieux au ministère de la Construction et de l’Urbanisme, appelle à son bureau maître Tiémon Raphaël. Qui s’est rendu immédiatement du Plateau à la Tour D, à partir de 12h 45mn. Mais les travaux ne sont pas arrêtés. Les hommes de Camerin Roberto ont continué leurs manoeuvres jusqu’à la fin de l’abattage des gros arbres à 13h19 mn. Mme Sadé revient sur le terrain et manifeste sa colère.
Réactions des deux parties
Mme Sadé : "C`est mon terrain"
"Ce terrain m’appartient et je détiens encore la lettre d’attribution que j’ai obtenue le 11 janvier 2008 du ministère de la Construction et signée par le ministre Amon Tanoh. La police est sur le lieu sans un acte d’expulsion. Nous ne sommes plus dans un Etat de droit. La lettre d’attribution que je tiens doit, selon la loi, expirer après deux ans. On veut me retirer mon terrain alors qu’elle est encore valable", s’est-elle indignée. Avant de révéler qu’elle a construit plus de 2000 logements dans ce pays sans être même félicitée par un ministre. « Sauf le président Félix Houphouët-Boigny qui m’a félicitée avant sa mort », a-t-elle fait savoir. A la fin de ses propos, Mme Sadé a précisé qu’elle intervenait dans cette affaire au nom de Achouche Nicolas, un Français, qui est son gendre. Après avoir promis de revenir sur le terrain à palabre, Camerin Roberto a préféré se retirer dans un restaurant au Plateau pour s’adresser à certains confrères qu’il aura choisis. Mais sur le terrain litigieux, voici ce que ses proches nous ont révélé :
“L’opérateur italien a déboursé 440 millions de F CFA pour obtenir le terrain”
Camerin Roberto, selon ses proches collaborateurs a déposé 440 millions de F CFA là où Mme Sadé a déboursé 15 millions de F CFA, au ministère de la Construction. L’argent, selon les proches de l’opérateur italien, a été versé depuis cinq mois. C’est à ce titre, poursuivront-ils, qu’il détient aujourd’hui un certificat de propriété qui lui donne aujourd’hui droit de posséder ce terrain. D’après eux, les 15 millions de F CFA de Mme Sadé lui ont été déjà restitués dès que Camerin Roberto a versé les centaines de millions de F CFA pour acquérir le terrain. C’est pourquoi, soutiennent-ils, ils sont surpris de la réaction de la représentante de Achouche Nicolas, qui veut tout bloquer à tout prix, alors qu’elle n’a pas la loi avec elle..
Certificat de propriété contre lettre d’attribution
C’est une bataille de certificat que l’on constate au tour de ce terrain. Si Mme Sadé fait savoir qu’elle tient en ce moment une lettre d’attribution signée par le ministre Amon Tanoh, les collaborateurs de Camerin Roberto répondent que l’opérateur italien est le propriétaire légal reconnu aujourd’hui par la loi avec le certificat de propriété qu’il a obtenu. Selon les services du ministère de la Construction, pour se proclamer propriétaire d’un terrain, il y a quatre (4) étapes à franchir par le demandeur. La première phase passe nécessairement par l’obtention d’une attestation villageoise. Après cette étape, vient celle de la lettre d’attribution. Qui n’a aucune valeur légale pour se proclamer propriétaire de terrain. Car après l’obtention de cette lettre, il faut rêver à un arrêté de construction provisoire. Qui, lui aussi, n’a pas grande valeur légale. Si le rêve de l’obtention de l’ACP (arrêt de construction provisoire) est réalisé, la phase d’obtention du certificat de propriété est l’étape qui, si elle est franchie, donne un droit légal au demandeur de se proclamer propriétaire de terrain. A ce niveau, le propriétaire du terrain est sommé par les services du Cadastre de verser les taxes selon la valeur du terrain à l’Etat. A partir de tout ce qui entoure l’acquisition d’un terrain, il y a lieu de savoir aujourd’hui qui de Mme Sadé détenant une lettre d’attribution et de Camerin Roberto détenant un certificat de propriété est le vrai propriétaire du terrain de plus de 7000 m2 dans le quartier Ambassades de Cocody ? Les jours à venir nous situeront donc.
Huberson Digbeu
Mme Sadé et Roberto Camerin se disputent depuis quelques mois un terrain de 7.130 m2, derrière l’ambassade d’Iran. Et jusqu’à hier, chaque partie s’est proclamée propriétaire légale dudit terrain. Et chacun veille à ce que rien ne soit bâti là-dessus. A côté d’une clôture en tôle bâtie par Mme Sadé et détruite à moitié par les services du ministère de la Construction, des collaborateurs de l’opérateur économique italien s’attellent aussi à construire une autre clôture. Clôture dans clôture, comme dirait l’autre. Hier, Roberto Camerin était le premier à mettre pied sur le terrain vers 11h. Il est venu avec une équipe qui a abattu tous les arbres qui ont poussé leurs racines sur le terrain, sous l’œil protecteur des policiers dépêchés sur les lieux, par le responsable des affaires juridiques et contentieux du ministère de la Construction et de l’Urbanisme, Coné Dioman. Quelques minutes après le départ de l’Italien, c’est Mme Sadé qui descend de sa voiture de marque Mercedès, de couleur noire, sur le terrain, à 12h GMT. Elle ordonne l’arrêt des travaux effectués par les hommes de Camerin Roberto, sur le terrain. Une discussion est alors engagée entre Mme Sadé et l’officier de police et ses éléments. Mme Sadé insiste pour que rien ne soit entrepris sur le terrain litigieux. Face à des policiers déterminés à faire appliquer les ordres de leur supérieur, Mme Sadé recule et retourne à sa base à 12h14 mn. Quelques minutes après son départ, c’est maître Tiémon Raphaë, conseil juridique de Mme Sadé qui arrive sur le terrain litigieux. Il tient une note du procureur Monblé, ordonnant à la partie de Camerin Roberto de surseoir à tous travaux jusqu’à la fin de l’enquête sur le terrain, menée en ce moment par la préfecture de police. Il présente la note à l’officier. Qui demande l’avis de Coné Dioman sur ladite note. Le patron des affaires juridiques et du contentieux au ministère de la Construction et de l’Urbanisme, appelle à son bureau maître Tiémon Raphaël. Qui s’est rendu immédiatement du Plateau à la Tour D, à partir de 12h 45mn. Mais les travaux ne sont pas arrêtés. Les hommes de Camerin Roberto ont continué leurs manoeuvres jusqu’à la fin de l’abattage des gros arbres à 13h19 mn. Mme Sadé revient sur le terrain et manifeste sa colère.
Réactions des deux parties
Mme Sadé : "C`est mon terrain"
"Ce terrain m’appartient et je détiens encore la lettre d’attribution que j’ai obtenue le 11 janvier 2008 du ministère de la Construction et signée par le ministre Amon Tanoh. La police est sur le lieu sans un acte d’expulsion. Nous ne sommes plus dans un Etat de droit. La lettre d’attribution que je tiens doit, selon la loi, expirer après deux ans. On veut me retirer mon terrain alors qu’elle est encore valable", s’est-elle indignée. Avant de révéler qu’elle a construit plus de 2000 logements dans ce pays sans être même félicitée par un ministre. « Sauf le président Félix Houphouët-Boigny qui m’a félicitée avant sa mort », a-t-elle fait savoir. A la fin de ses propos, Mme Sadé a précisé qu’elle intervenait dans cette affaire au nom de Achouche Nicolas, un Français, qui est son gendre. Après avoir promis de revenir sur le terrain à palabre, Camerin Roberto a préféré se retirer dans un restaurant au Plateau pour s’adresser à certains confrères qu’il aura choisis. Mais sur le terrain litigieux, voici ce que ses proches nous ont révélé :
“L’opérateur italien a déboursé 440 millions de F CFA pour obtenir le terrain”
Camerin Roberto, selon ses proches collaborateurs a déposé 440 millions de F CFA là où Mme Sadé a déboursé 15 millions de F CFA, au ministère de la Construction. L’argent, selon les proches de l’opérateur italien, a été versé depuis cinq mois. C’est à ce titre, poursuivront-ils, qu’il détient aujourd’hui un certificat de propriété qui lui donne aujourd’hui droit de posséder ce terrain. D’après eux, les 15 millions de F CFA de Mme Sadé lui ont été déjà restitués dès que Camerin Roberto a versé les centaines de millions de F CFA pour acquérir le terrain. C’est pourquoi, soutiennent-ils, ils sont surpris de la réaction de la représentante de Achouche Nicolas, qui veut tout bloquer à tout prix, alors qu’elle n’a pas la loi avec elle..
Certificat de propriété contre lettre d’attribution
C’est une bataille de certificat que l’on constate au tour de ce terrain. Si Mme Sadé fait savoir qu’elle tient en ce moment une lettre d’attribution signée par le ministre Amon Tanoh, les collaborateurs de Camerin Roberto répondent que l’opérateur italien est le propriétaire légal reconnu aujourd’hui par la loi avec le certificat de propriété qu’il a obtenu. Selon les services du ministère de la Construction, pour se proclamer propriétaire d’un terrain, il y a quatre (4) étapes à franchir par le demandeur. La première phase passe nécessairement par l’obtention d’une attestation villageoise. Après cette étape, vient celle de la lettre d’attribution. Qui n’a aucune valeur légale pour se proclamer propriétaire de terrain. Car après l’obtention de cette lettre, il faut rêver à un arrêté de construction provisoire. Qui, lui aussi, n’a pas grande valeur légale. Si le rêve de l’obtention de l’ACP (arrêt de construction provisoire) est réalisé, la phase d’obtention du certificat de propriété est l’étape qui, si elle est franchie, donne un droit légal au demandeur de se proclamer propriétaire de terrain. A ce niveau, le propriétaire du terrain est sommé par les services du Cadastre de verser les taxes selon la valeur du terrain à l’Etat. A partir de tout ce qui entoure l’acquisition d’un terrain, il y a lieu de savoir aujourd’hui qui de Mme Sadé détenant une lettre d’attribution et de Camerin Roberto détenant un certificat de propriété est le vrai propriétaire du terrain de plus de 7000 m2 dans le quartier Ambassades de Cocody ? Les jours à venir nous situeront donc.
Huberson Digbeu
