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Sport Publié le lundi 6 avril 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Lettre ouverte - Balle à terre coach Vahid

Je sais cher entraîneur des Eléphants de Côte d’Ivoire que vous êtes en colère, très en colère même au regard de votre réaction sur Radio France Internationale, suite à la publication de photos montrant certains professionnels en train de faire la fête quelques heures après le match Côte d’Ivoire-Malawi. Cette rencontre de triste mémoire a plongé le pays et le monde entier dans un émoi sans nom. Dans un tel contexte, être vu ou aperçu en train de faire la bombance pendant que plusieurs familles sont endeuillées et quand les survivants n’ont pas encore fini de panser leurs blessures, ne présente pas bien. Cela est d’autant grave que ces images achèveront de convaincre les fanatiques des Eléphants que ceux-là mêmes pour qui ils se ruent sur les stades n’ont aucun égard pour eux. Il est donc totalement inadmissible de faire la java quelques heures après la mort de 19 de ses supporters. On vous comprend cher sélectionneur national, dans votre rage contre ceux qui ont montré ses joueurs et lui en train de se la couler douce après Côte d’Ivoire-Malawi. Vous qui pour vous justifier avez dit dans un accès de colère que ‘’ on est sorti pour manger dans un restaurant très caché parce que à l’hôtel, il y avait trop de monde (…) Quand on finit de jouer un match et qu’on entend cette terrible tragédie, on ne peut pas rester tout seul dans sa chambre’’ et ‘’ qu’il faut porter plainte. Si on appelle ça du journalisme. Tous les autres journaux n’ont pas fait de pagaille’’. L’on retient que le coach Vahid que vous tout en bloc, faites une leçon aux journalistes et menacez de porter plainte. En vérité, j’aurais eu la même réaction que vous cher coach, c'est-à-dire une réaction épidermique pour montrer à la population que je ne saurai me réjouir là où d’autres pleurent. Plus que vous, j’allais faire une descente musclée sur ce journal qui a écrit contre moi et mes joueurs. Sûr que rien ne peut m’arriver dans ce pays si je bastonne un journaliste (en existe-t-il encore dans ce pays), l’auteur de l’article, et tous ceux que j’allais croiser, allaient recevoir une correction digne de ce nom. Personne n’aurait trouvé à redire puisque ces journalistes-là n’ont pas bonne presse. Leur cause serait de ce fait très vite entendue. Droit de réponse ou pas, moi je les aurais passés à tabac. Voyez-vous lorsqu’un journaliste a des problèmes en Côte d’Ivoire, il se trouve de nombreuses personnes apparemment bien pensantes qui jubilent. Il s’en faut de peu pour qu’elles ne crient pas à bas les journalistes pour en finir une fois pour toutes avec ses empêcheurs ‘’de bambouler en rond’’. Cependant, l’histoire de la Côte d’Ivoire démontre depuis 1990 que la presse, dans sa pluralité, est un mal nécessaire à la survie de cette nation. Parce qu’au même moment où nous avons 1000 détracteurs, il y en a 1000 qui apprécient notre travail. Une façon de vous dire cher coach, que l’image que vous avez de la presse ivoirienne est très relative. Cela est valable pour tous ceux qui comme vous ruent dans les brancards lorsque leurs mauvaises actions sont ventilées par la presse. Il ne s’agit pas ici de jouer les avocats des journalistes mais simplement vous dire de mettre balle à terre dans vos rapports avec la presse. Les journalistes ont simplement présenté des faits qui certes remuaient assurément le couteau dans la plaie, mais dont vous ne pouvez nier la véracité. Sur ce point, je sais que vous êtes d’accord avec moi. Parce que vous savez très bien que si tout était montage dans cette affaire, les joueurs incriminés allaient tout de suite apporter un démenti cinglant. Ce démenti aurait été suffisant pour montrer à quel point les journalistes ivoiriens ne sont pas loin des ‘’fabricants d’informations ‘’dont parlait le Chef de l’Etat dans l’un de ses discours. Pourquoi vos joueurs n’ont pas réagi et c’est vous qui voulez créer une polémique inutile. Conscients de leur gaffe, peut-être indépendante de leur volonté, les joueurs incriminés n’ont pas demandé leurs restes et sont partis sur la pointe des pieds. Curieusement, c’est vous qui vous plaignez à leur place et cela je me l’explique difficilement, coach. Croyez-vous que les journalistes sont aussi légers pour publier des photos aussi compromettantes ? Je vous exhorte à mettre balle à terre car il y va de votre image et de celle de vos joueurs. Si malgré tout, vous persistez dans la voie de la polémique, je vous informe que celle-ci vous emportera et vous laisserez vos joueurs tant aimés à la merci des journalistes ivoiriens. Ne portez surtout pas plainte sinon les clichés des photos seront déposés au tribunal devant le juge. Savez-vous, avant que je ne vous quitte, que les photos de vos joueurs se trouvent dans plusieurs quotidiens. Il y en a un où une enquête est ouverte pour savoir comment la fuite a eu lieu. Donc faites attention et une fois de plus mettez balle à terre.

Valery Foungbé
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