x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Art et Culture Publié le mardi 7 avril 2009 | Fraternité Matin

Médias : “Retrouvailles franco-ivoiriennes” (1)

Le prétexte : la présentation de la nouvelle grille des programmes de RFI, «plus réactive, plus interactive avec plus de direct…» était bon pour donner le la d’une normalisation des rapports entre Rfi et les auditeurs africains, singulièrement ivoiriens. La stratégie in fine a été payante à l’accueil : une mobilisation de la presse(nationale et internationale) en présence aussi du président international de la presse francophone, Alfred Dan Moussa, du Pca de la Rti, Honoré Guié ; et de bonnes portes ouvertes, celles des autorités pour recevoir les envoyés de Rfi. Et surtout entendre le nouveau message de la «Radio mondiale» : «C’est le début d’une normalisation de nos rapports, dans le respect de nos intérêts qui ne sauraient se confondre, mais qui sont liés…», dira, entre autres, Christine Ockrent. Hier, dans l’après-midi, à Yamoussoukro, ils ont été reçus par le Chef de l’Etat, Laurent Gbagbo. Le directeur général dira, à sa sortie de cette visite de courtoisie : «Nous sommes venus faire le point des relations de Rfi avec la Côte d’Ivoire qui sont désormais entrées dans une forme harmonieuse dans le respect de ses intérêts et ceux de Rfi». Mais, auparavant, dans la matinée, à l’audience que le ministre de la Communication leur a accordée, accompagnée de Robert Navarro, responsable local de Rfi, Bruno Minas, rédacteur en chef Afrique, Ockrent en profitera pour préciser ce que son équipe et elle entendent présenter sur l’audiovisuel extérieur de la France qui regroupe désormais Rfi, France 24 et TV5 Monde. Pour sa part, le ministre de la Communication, saluera la délégation, mais surtout celle qui la conduit, «la grande professionnelle, l’essayiste, la biographe» qui fait honneur au métier. Il n’oubliera pas de préciser un certain nombre de choses. D’un : «Nous n’avons pas d’attente excessive vis-à-vis des médias internationaux, de Rfi comme d’autres», «même si nous espérons de l’équité à notre égard». De deux : «Nous disons qu’ils (les médias) ont le droit de nous critiquer. Nous disons aussi que nous avons non seulement le droit de ne pas être d’accord avec ces critiques, mais aussi de le faire savoir en toute courtoisie…». De trois : «De nombreuses agences et des médias internationaux continuent de s’installer ou de se réinstaller en Côte d’Ivoire. Nous avons avec eux des relations professionnelles». De quatre : «Nous apprécions en tout cas que vous parliez de ce qui ne va pas, mais aussi de ce qui marche bien… Dans la nouvelle géopolitique de l’information mondiale, nous avons intérêt à nous mobiliser pour que notre part de vérité puisse avoir une chance d’être entendue. Si d’autres ne disent pas cette part-là, nous parviendrons un jour ou l’autre à la dire nous-mêmes». Seulement leur fera-t-il remarquer: «Nos compatriotes considèrent Rfi comme leur radio et, par conséquent, en attendent beaucoup» dans des «attentes parfois contradictoires». C’est pourquoi, au moment où les choses évoluent dans le bon sens entre Rfi et la Côte d’Ivoire, le ministre souhaitera «que les rancunes soient définitivement jetées à la rivière». Par un détournement du sigle Rfi, il qualifiera cette rencontre de Retrouvailles franco-voiriennes. Visiter les pays clés dont la Côte d’Ivoire qui constituent un socle des liens qui unissent Rfi à l’Afrique est une démarche qui s’explique. Elle entre davantage dans une sorte de règlement d’un désamour et donc d’un réchauffement d’un lien qui veut surtout biffer le passé encombré de malentendus. Notamment avec l’affaire Jean Hélène, correspondant abattu aux pires moments de la crise ivoirienne. «C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre. Il ne faut pas ressasser sans cesse le passé», ajoutera Christine Ockrent, à la conférence de presse, à l’hôtel Tiama. Au contraire, il «faut continuer la mission de service public à la française, et donner à entendre, à voir une information équilibrée». Qui ne va plus privilégier l’insolite au quotidien et les tragédies multiples. Mise en place depuis janvier dernier, la nouvelle grille veut revoir la manière dont Rfi couvre les réalités africaines. Elle pense, en effet, qu’il y a, au-delà des drames et des tragédies auxquels le continent est habitué, des faits qui les censurent. Ceux des Afrique qui gagnent, qui se développent. Rfi, à l’en croire, veut, par petites touches, rendre compte de toutes les palpitations des populations africaines, une palette beaucoup plus large qui donnera place à ce qui marche en Afrique : le rôle des femmes, le monde de l’éducation, la culture, etc. dans la droite ligne d’une mondialisation bien comprise. Opération de charme, les mots pour le dire étaient là: «Nous sommes de bonne foi». En témoigne, entre autres, dans sa nouvelle grille, de la tranche sourire : la chronique de Mamane, un billet quotidien qui rend compte d’un humour panafricain. Cette nouvelle grille, flanquée de sa nouvelle façon de voir, de juger, est une manière pour Rfi de faire l’économie de cette «vague de chaud et de froid» née des attentes contradictoires, issues elles-mêmes des relations passionnelles des auditeurs africains avec Rfi. A l’expérience et à l’écoute, les auditeurs apprécieront. Un petit cadeau Rfi, le kit du lancement, a été donné au Chef de l’Etat. Il en a été de même avec le ministre de la Communication.
Michel KOFFI
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Art et Culture

Toutes les vidéos Art et Culture à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ