La ville de Strasbourg, dont deux quartiers ont été, samedi dernier, sinistrés et traumatisés par des casseurs infiltrés dans la manifestation anti-Otan, va demander des explications et des compensations à l’état. C’est ce qu’a annoncé dimanche son maire, le sénateur-maire PS, Roland Ries. “La responsabilité de la sécurité relève de l’état”, a-t-il indiqué dans un communiqué. La ville de Strasbourg ayant rempli ses engagements, Roland Ries exige du Président de la République que l’état s’engage rapidement à réparer les dommages causés à ces quartiers. Michèle Alliot-Marie a défendu, pour sa part lundi, matin l’action de la police. “Je comprends le traumatisme des habitants de Strasbourg”, a expliqué la ministre de l’Intérieur, qui a affirmé “que les forces de l’ordre n’ont pas pu tout empêcher” face à des petits groupes de casseurs très mobiles qui se “dispersent très vite”. Pour autant, a-t-elle ajouté, “il y aura des indemnisations” et le préfet recevra les habitants concernés par les dégâts. Réagissant aux déclarations de Roland Ries, la ministre a assuré que ce dernier lui avait assuré, avant les incidents, que le dispositif prévu “était parfaitement adapté”. Le maire de Strasbourg, Roland Ries, s’est fait l’interprète de cette population qui a eu le sentiment d’avoir “été livrée aux casseurs et non protégée”, en raison d’une présence des forces de sécurité insuffisante, alors que 9.000 policiers et gendarmes et 1.500 militaires avaient été mobilisés pour le sommet de l’Otan, vendredi et samedi derniers. “Des femmes m’ont raconté qu’elles avaient elles-mêmes protégé une école des casseurs en faisant une haie, et ils ont reculé”, a-t-il fait savoir. Des dégâts très importants, dont l’évaluation est en cours, ont été constatés dans le quartier proche de la frontière allemande, et dans une moindre mesure dans le quartier où le campement des anti-Otan avait été installé.
Momo Louis
Correspondant permanent en France
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