x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le mercredi 8 avril 2009 | Le Nouveau Réveil

Oga Maxime (Président de la Fédération ivoirienne de natation et de sauvetage (Fins)) : "Le problème de la natation ivoirienne, ce sont les infrastructures"

Président intérimaire de la Fins à la suite du décès de Touré Castilho, Oga Maxime a été confirmé, le dimanche 29 mars dernier, au poste de président de ladite fédération. Il parle ici des difficultés de la natation ivoirienne et des mesures à prendre en vue de la propulser sur le plan international.


Vous venez d'être porté à la tête de la Fins. Pouvez-vous nous retracer les circonstances de cette élection ?

Après le décès de Touré Castilho, j'avais été choisi par le comité directeur pour poursuivre l'œuvre jusqu'à la prochaine assemblée générale. Et cette Ag devait soit me confirmer, soit me remplacer. Et c'est ce que nous avons fait le 29 mars 2009. Au départ, à la réunion du 10 mars dernier au siège de la Fédération, le Comité directeur, dans son ensemble, m'a choisi pour continuer l'œuvre du président Castilho jusqu'en 2011. Chose que la majorité des membres présents ont acceptée. Et le 23 mars 2009, un de nos vice-présidents s'est rebiffé pour se porter candidat. Parce qu'il pensait qu'il avait le profil le mieux indiqué que ce que l'ensemble du Comité directeur a choisi. Et nous sommes allés aux élections, comme nous sommes en démocratie et les textes nous disent que le président devait être choisi parmi les membres du Comité directeur. Et en tant que membre dudit comité, il avait la possibilité de se présenter. Nous sommes allés aux élections et j'ai eu 30 voix sur 34 lui, il en a eu 3. Et un bulletin nul a été enregistré.


A quoi doit-on s'attendre après votre élection à la tête de la natation ivoirienne ?

Nous l'avons dit dans le rapport moral. Nous avons besoin de continuer l'œuvre du président Touré Castilho. Nous avons plusieurs chantiers : la formation des nageurs et des encadreurs, la réhabilitation des piscines d'Etat de Treichville, de Bingerville, de Bouaké et de Korhogo. Ce sont des piscines dans lesquelles nous faisons nos compétitions, et elles ont besoin d'être réhabilitées. Nous allons créer encore plus de clubs de natation pour que nous ayons plus de nageurs. Nous avons déjà dressé un programme d'activités pour 2009. Nous allons suivre ce programme, faire en sorte que tous les samedis, nous ayons des compétitions pour que les nageurs soient en jambes. Nous luttons en ce moment pour pouvoir participer au 13ème championnat du monde en bassin de 50 mètres en Italie. Ce sont les grands chantiers que nous devons pouvoir réaliser.


Concernant les compétitions, la Fins a jusque-là mis l'accent sur les compétitions nationales, alors que les athlètes ont besoin de se frotter à d'autres plus talentueux. Que comptez-vous faire à ce niveau ?

Au niveau international, le problème est différent qu’au niveau national. Sur le plan international, il faut sélectionner les meilleurs. Et comme nous sommes dans un pays pauvre, le nombre de nageurs sélectionnés est limité. S'ils sont nombreux, c'est quatre. Le nombre est limité car c'est un problème de moyens. Cette année, ils auront la chance de se frotter à leurs amis nigérians, sénégalais, dans le cadre de la Zone II qui sera organisée au Nigeria. Nous pensons prendre un nombre très élevé pour participer à ces compétitions. C'est donc une question de moyens, et chaque année, le ministère des Sports nous donne droit à 2 ou 3 sorties internationales qui sont budgétisées. Je rassure les enfants que cette année, ils auront l'occasion de se frotter à d'autres athlètes. Ils ont besoin de sortir, c'est indéniable, car s'ils ne sortent pas, ils ne pourront pas connaître leurs forces et faiblesses.


Aucune médaille sur le plan international, quelles en sont les raisons selon vous ?

Il y a beaucoup de facteurs. Pour avoir une médaille au niveau international, c'est une préparation continue sur cinq ou dix ans. Micheal Phelps qui gagne des milliers de médailles, n'est pas sorti de façon spontanée. Il a travaillé pendant longtemps. Nous, notre problème en Côte d'Ivoire, c'est celui des infrastructures. Nous n'avons pas de piscines. Vous remarquerez que depuis le 21 novembre 2008, nous n'avons pas de piscines. Nous devions démarrer nos activités depuis le mois de mars et on attend. Donc si vous n'avez pas d'infrastructures, vous ne pouvez pas préparer les nageurs pour aller remporter des médailles. C'est vrai, on peut ne pas prendre de médailles, mais on peut améliorer son temps, approcher du temps de compétition. Parce qu'à chaque compétition, il y a un record. On peut approcher ces temps, mais c'est une affaire de préparation. Il faut que les nageurs se préparent sur de longues années. Il faut qu'ils travaillent sans arrêt, qu'ils soient médicalement suivis. Tout ça permet de faire des résultats. Mais si vous commencez un travail pendant un mois et que vous vous arrêtez pendant 3 semaines, vous perdez du temps. C'est donc un cri du cœur que je pousse. Nous n'avons pas d'infrastructures.


Mais ne faut-il pas octroyer des bourses aux athlètes afin qu'ils aillent se former à l'extérieur ?

Quand vous donnez des bourses aux gens, qu'ils s'en vont et ne reviennent pas, on ne vous en donnera pas la prochaine fois. Les nageurs ferment la porte à leurs amis. Quand on vous emmène à l'étranger, c'est pour un but, c'est pour que vous gagniez une médaille; le mauvais exemple d'Eliane Droubly n’est pas à suivre. Mais quand vous allez et vous disparaissez, c'est sûr que cela pénalise les autres. C'est le problème que rencontre Kouassi Franck. On a des antécédents et Droubly Eliane n'est pas la seule à avoir disparu en Europe. Sinon, c'est intéressant que les enfants quittent le milieu pour aller se former ailleurs, c'est mon souhait. Je loue la présence de Lasm Geneviève au Nigéria car, elle s'est rendue compte qu'elle n'est pas meilleure. Ici, elle surplombait tout le monde et ne travaillait pas comme il faut. Maintenant, elle connaît sa propre valeur. Donc, nous ne sommes pas fermés.


A quels changements concrets doit-on s'attendre au niveau de la Fédération ?

Il y a des changements bien sûr. Il y a le programme de feu Touré et nous apportons aussi notre touche. Il faut que nous rénovions, que nous apportions un plus sinon ce n'est pas la peine. Nous devons faire en sorte d'avoir plus de compétitions internationales à Abidjan et pas forcement à l'extérieur. Il faut faire en sorte que nos amis de l'autre côté viennent compétir avec les Ivoiriens. Ça c'est notre cheval de bataille. Et aussi mettre l'accent sur la formation, des encadreurs, des formateurs des nageurs. Cette année, nous allons mettre les bouchées doubles. Au niveau des métiers des eaux notamment les surveillants de baignade, surveillants des plages, maîtres nageurs, nous sommes en train de voir afin d'harmoniser les profils.


A quand la réouverture de la piscine ?

Je ne saurai exactement vous le dire. Les travaux ont démarré depuis lundi et si les choses ne s'arrêtent pas, à la fin du mois, on pourra nous livrer une belle piscine.


Quel est le véritable problème de la piscine ?

Au départ, on avait un problème de filtration. Il a été résolu. Mais compte tenu du fait que la piscine date de 1965, nous voulions apporter une nouvelle touche : de beaux carreaux, mettre de la lumière dans la piscine de telle sorte que la nuit, les entraînements puissent se dérouler. Mais compte tenu de la crise économique, il y a eu un retard. Et le Directeur de la piscine, Bakayoko Moussa, se débat pour nous livrer une belle piscine.


Concernant votre bureau, c'est le même qui est reconduit ou y a-t-il des changements ?

Nous gardons les mêmes personnes à l'exception d'une seule que nous enlevons. La nouveauté c'est qu'il y aura des présidents de commissions qui feront partie du Comité directeur. Ces présidents seront chargés de faire ce pour quoi ils sont là et feront le point de leurs travaux lors des réunions du comité directeur. Tout le monde peut apporter quelque chose, de là où il se trouve, à la natation ivoirienne, afin de la faire connaître à l'extérieur et qu'elle s'agrandisse. Nous avons même tendu la main à nos adversaires d'hier. Il ne sert à rien de rester dehors, il faut qu'ils viennent pour l'intérêt de nos enfants, nous avons besoin de médailles, de titres. Et c'est ensemble qu'on fera de la Côte d'Ivoire un pays de nageurs. Notre souci, l'appel que nous lançons concerne la piscine de Treichville. C'est la seule qui nous accueille, elle est surexploitée. Il faut donc que les autorités se penchent sur son sort et nous créent d'autres piscines de 25 mètres. D'autres piscines pour que les enfants se dispersent un peu partout et pas seulement à Treichville. Adjamé, Bingerville, Korhogo… Partout où on peut implanter une piscine. Que les autorités fassent un effort dans ce sens. Ma prière, ce sont les infrastructures. Il faut qu'on nous en donne car nous n'avons rien.

Interview réaliséen par Joelle M. Monnet
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ