x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 10 avril 2009 | Le Nouveau Réveil

Le ministre Bamba Mamadou, Secrétaire général adjoint chargé des Elections au PDCI-RDA - "Le FPI se caractérise par l`insouciance et l`irresponsabilité" - "Pendant les sessions de rattrapage, le PDCI ne doit ni faiblir ni faillir"

L'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs reprend sur toute l'étendue du territoire nationale à partir du 15 avril prochain. La CEI a accordé une rallonge de quinze jours aux retardataires pour pourvoir s'enrôler afin de figurer sur la prochaine liste électorale. Le ministre d'Etat Bamba Mamadou, Secrétaire général adjoint du PDCI-RDA chargé des Elections, a bien voulu nous recevoir hier pour parler du processus électoral en cours. Dans l'entretien qui suit, il se prononce sur la conduite de l'opération d'identification et exhorte, par la même occasion, tous les militants du PDCI non encore identifiés à tout mettre en œuvre pour le faire durant les quinze jours de rattrapage.


Monsieur le ministre, vous êtes, au niveau de votre parti, le PDCI-RDA, Secrétaire général adjoint chargé des Elections. Mardi dernier, le Comité électoral du PDCI-RDA a eu une rencontre avec le Secrétaire général, Pr Alphonse Djédjé Mady. De quoi avez-vous parlé ?

Le Secrétaire général du PDCI-RDA, Pr Alphonse Djédjé Mady, a convoqué cette réunion avec tous les délégués et élus du PDCI-RDA pour procéder au bilan du processus électoral. Et dégager les perspectives afin de fixer des missions et des tâches précises pour le PDCI-RDA afin de réussir les séances de rattrapage. C'était l'objet de cette rencontre qui a comporté deux points essentiels : l'évaluation de l'opération d'identification de la population et le recensement électoral, puis la date de la tenue de l'élection présidentielle cette année 2009.


Au niveau de l'évaluation de l'opération d'identification, quel bilan avez-vous dressé?

Nous avons examiné les résultats de cette opération au 31 mars 2009. Sur une population cible estimée à 8 663 149 habitants, 6 006 024 ont été enrôlés. Soit un taux d'environ 70%. Il reste 2 657 125 personnes non encore enrôlées. 202 centres restent encore non visités. Le Secrétaire général a tiré un certain nombre d'enseignements.


Lesquels ?

Le premier enseignement, c'est que nous avons constaté dans certaines localités que le taux de personnes enrôlées est encore inférieur à 50%. Il a convoqué les délégués et les élus du PDCI-RDA des localités concernées à une séance de travail, mardi 14 avril prochain, pour une évaluation de la situation sur le terrain. On aura à identifier les difficultés qui freinent l'enrôlement et prendre les dispositions pour réussir l'opération dans ces localités afin que nous atteignions un chiffre convenable.

L'opération avait été interrompue à la suite des difficultés financières de l'Etat qui n'a pas pu honorer, dans le temps, ses engagements vis-à-vis de la Sagem. La CEI nous a informés que l'opération reprenait le 15 avril 2009 et prenait fin le 30 avril 2009. Le Secrétaire général a exhorté tous les délégués, les élus et tous les cadres du PDCI-RDA à redoubler d'efforts pour que le maximum de militants soient enrôlés.

Le second enseignement concerne la reconstitution des registres de l'état civil. Cette opération est encore à un stade de démarrage comme l'attestent les résultats. Au 30 mars 2009, les dossiers agréés au niveau de la phase judiciaire s'élèvaient à 550 sur 104 182 requêtes présentées. Le Pr Djédjé Mady a demandé aux maires, députés, présidents de Conseils généraux d'épauler les délégués afin que tous nos militants qui sont intéressés par cette opération puissent non seulement se présenter, mais obtenir les pièces pour être enrôlés et participer aux élections.


Estimez-vous qu'en deux semaines, le maximum pourra être fait pour que tous les retardataires puissent être enrôlés ?

Votre question est pertinente. Vous savez, l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs a connu de nombreuses interruptions depuis le début. Il y a eu des grèves des agents recenseurs. Le sabotage par les jeunes patriotes à la solde du FPI. Aujourd'hui, l'opération est arrêtée pour des raisons financières. Nous souhaitons que le redémarrage qui va commencer le 15 avril se poursuive sans interruption jusqu'au 30 avril. Nous souhaitons vivement que tous les acteurs de l'opération, le gouvernement, la CEI, l'INS, la Sagem, la CNSI, l'ONI, prennent, chacun en ce qui le concerne, ses responsabilités pour que l'opération ne connaisse plus de rupture.


De plus en plus, des voix s'élèvent pour dire qu'avec les 6.006.024 de personnes enrôlées, on peut aller aux élections. Est-ce votre avis ?

L'opération n'est pas encore terminée. Elle va reprendre le 15 avril pour finir le 30 avril. Il vaut mieux redoubler d'effort pendant ces deux semaines afin que le maximum d'Ivoiriens non encore enrôlés puissent l'être. Après, on avisera.


Ce nombre de personnes déjà enrôlées satisfait-il le PDCI-RDA ?

On ne peut pas aujourd'hui dire que ça va. Le vœu de tout responsable politique est que les Ivoiriens aient leurs papiers. Il est évident qu'on ne peut pas réussir à donner des papiers à tous les Ivoiriens. Les acteurs de l'opération évidemment font le maximum, mais les populations peuvent rencontrer des difficultés diverses pour ne pas être présentes. Mais, il ne faut pas se contenter des six millions. L'opération n'est pas encore terminée. Il faut plutôt encourager les acteurs de l'opération à poursuivre le travail et aussi exhorter les Ivoiriens et particulièrement les militants du PDCI-RDA à avoir leurs papiers. Au terme de l'opération le 30 avril, on pourra faire un point et arrêter une position.


Y a-t-il des difficultés majeures dont les responsables de votre parti à la base vous ont fait part concernant cette opération d'identification ?

Ces difficultés sont de plusieurs ordres. Les audiences foraines ont permis de donner des jugements supplétifs à beaucoup de nos compatriotes. Ceux qui n'ont pas pu comparaître s'adressent aux tribunaux. Le coût de ce service dans les tribunaux doit être à la fois bas et harmonisé sur l'ensemble du territoire. A l'heure actuelle, ce coût varie selon les tribunaux et les régions.

La reconstitution des registres de l'état-civil est au stade de balbutiement. Le Gouvernement vient de décider de rendre journalière et non plus hebdomadaire la tenue des sessions des Commissions locales de reconstitution des registres de l'Etat-civil.

Les Cartes nationales d'identité vertes : la procédure proposée par le ministère de l'Intérieur est à la fois coûteuse et longue. Les pétitionnaires doivent verser 25 francs par photocopie certifiée conforme à l'original des actes de naissance ou de jugement supplétif. Les correspondances adressées au ministre afin de disposer de ces photocopies font l'objet de rétention quand elles concernent les zones moins favorables au FPI.

Le problème de timbres continue de se poser dans les zones CNO.

Certains Sous-préfets refusent de signer les copies des actes de naissance ou de jugement supplétif. Ils utilisent des artifices pour retarder le processus électoral. Ce comportement est intolérable. Les interruptions fréquentes de l'opération du fait des grèves motivées par le retard dans le paiement des agents recenseurs démobilisent les pétitionnaires et épuisent les partis politiques. Elles rendent l'opération encore plus coûteuse à l'Etat. L'état impraticable des pistes ne favorise pas la mobilité des agents recenseurs et l'accessibilité des populations aux Centres de collecte des agents recenseurs imposent aux pétitionnaires la plastification des récépissés d'identification moyennant argent. Ils en font un préalable à l'enrôlement des électeurs. Cette attitude met en cause la gratuité de l'opération et démobilise les pétitionnaires. La CEI doit sévir contre ces agents indélicats. La communication des Institutions en charge du processus électoral doit être plus intense en direction de la population.

Au total, les délégués, élus et cadres du parti doivent continuer à sensibiliser et mobiliser les militants non encore enrôlés à le faire pendant les sessions de rattrapage qui vont durer deux semaines. Sur ce point, nous ne devons ni faiblir ni faillir. Pourvu qu'il y ait la volonté, beaucoup de difficultés peuvent être surmontées.


Dans cette phase de rattrapage, entrevoyez-vous des missions ?

Oui, il est probable que nous nous déplacions dans les zones où le taux d'enrôlement est inférieur à 50%. Il faut aller encourager les délégués et les élus… Il faut aller sensibiliser les militants afin qu'ils se fassent enrôler.


Dans quelles localités comptez-vous vous rendre ?

Il y a les localités de Béoumi, Vavoua, Touba, Bondoukou, Blolequin. Le Secrétaire général du PDCI a fait récemment une grande tournée dans la Région des Montagnes. Parmi les thèmes majeurs qu'il a abordés, il y a eu l'identification et l'enrôlement et la nécessité pour le PDCI-RDA de se mettre en ordre de bataille pour gagner les élections. On peut donc dire que le travail a déjà été fait dans cette région.


Les quinze jours de rattrapage suffisent-ils pour vous ?

On n'a pas le choix parce que de report en report de cette opération, les élections risquent de ne pas se tenir cette année.


La communauté internationale, à travers les USA et la France, a donné le ton en demandant la tenue de l'élection présidentielle cette année. Quelle action le PDCI-RDA entend, mener pour sa part afin que ce scrutin puisse effectivement avoir lieu en 2009 ?

Le PDCI, par la voix de son président M. Henri Konan Bédié, a toujours soutenu qu'il faut que les élections se tiennent cette année pour le retour de la paix, de la liberté, de la justice et le bonheur des Ivoiriens. Il est donc heureux de constater que la communauté internationale, notamment les Etats-Unis et la France, est en phase avec le PDCI-RDA. A la dernière réunion avec la CEI, le vendredi 03 avril 2009, nous avons été informés que les élections devraient se tenir pendant la troisième semaine du mois de septembre de cette année. Autrement dit, les élections doivent se tenir au cours du dernier trimestre de l'année 2009. Mais il y a des conditions à remplir.


Peut-on les connaître ?

La première condition concerne le respect des engagements financiers de l'Etat envers les acteurs, la CEI, la Sagem, l'INS, l'ONI et la CNSI. La deuxième condition concerne le redéploiement du corps judiciaire. Les tribunaux doivent être redéployés pour connaître les contentieux électoraux. La troisième condition est relative à l'opérationnalisation du Centre de commandement intégré c'est-à-dire la sécurisation du processus électoral. Quatrième condition, la reconstitution des registres d'état civil qui devrait prendre fin le 30 avril. Ces quatre conditions sont cumulatives. Je voudrais dire que la résolution de ces quatre conditions relève de la compétence exclusive du gouvernement.


M. le ministre, quel avis portez-vous sur le préalable du FPI qui dit que tant que le dernier ivoirien n'est pas identifié, les élections ne peuvent alors se tenir ?

Les observateurs impartiaux de la vie politique ivoirienne savent que le FPI ne veut pas aller à des élections dont l'issue lui sera fatale. Donc, il multiplie des obstacles pour freiner le processus. Il empêche le financement des opérations, installe la chienlit avec les " patriotes " et les milices etc. Il n'a cure de la situation désastreuse du pays et la grande pauvreté qui s'est emparée de la plupart de nos concitoyens à l'exception des refondateurs qui détournent, dans une impunité sans bornes, les deniers publics. Le leadership du FPI se caractérise par l'insouciance, l'irresponsabilité. Sa gouvernance se traduit par la corruption, la violence, le népotisme, la démagogie, le populisme et le clientélisme tous azimuts tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Les jeunes et les femmes paient un lourd tribut à la crise et le FPI est incapable de leur proposer des projets sérieux pour l'emploi ou des activités libérales. Le système scolaire est placé sous le diktat de la FESCI qui fait régner son " ordre ". Les personnes âgées ont des pensions de retraite dérisoires au regard du coût élevé de la vie en Côte d'Ivoire. Le système de santé est dans un état de déliquescence avancée. La santé des Ivoiriens n'est pas une priorité pour les dirigeants actuels du pays. Qui peut dire qu'il vit mieux aujourd'hui que sous le règne du PDCI-RDA ?
Il est donc de la responsabilité des Ivoiriens d'exiger la tenue des élections cette année pour refermer la parenthèse de cette cauchemardesque refondation.


Des actes tout récemment ont été posés qui sont de nature à freiner le processus électoral. Notamment l'interpellation du président Anaky et du journaliste Gnamantêh. Quelle lecture faites-vous de ces arrestations ?

Ce sont des évènements que le FPI crée pour bloquer le processus mais aussi pour détourner l'attention des Ivoiriens de sa mauvaise gouvernance. Il s'attaque à la liberté de la presse, à la liberté d'opinion et d'expression. Il tue toutes les libertés et donc la Liberté. Aux journalistes, c'est soit l'assassinat ou l'incarcération. Il fait arrêter le ministre Anaky Kobina, député en fonction, en violation des lois de la République, en substance la constitution dont il s'autoproclame garant. L'Armée revendique cette dérive. Notre Armée, qui est digne de tous les égards, n'a pas vocation à se substituer ni à la justice ni à la police. Elle n'a pas vocation non plus à régenter la vie politique. Elle doit se conformer strictement aux lois de la République. Le rapport d'enquête sur les événements de la Cité universitaire de Yopougon en 1992 devrait servir de bréviaire à certaines autorités actuelles.

Interview réalisée par Paul Koffi
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ