L’ulcère de Buruli fait partie des maladies tropicales dites " négligées " selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms). Une importante réunion internationale vient de se tenir à Cotonou, du 30 mars au 4 avril 2009, pour adopter de nouvelles orientations politiques en vue de redynamiser la lutte contre cette maladie aux conséquences socio- économiques graves. Lors de la cérémonie d'ouverture de ces assises, au Palais des Congrès de Cotonou, l'ensemble des intervenants a salué l'opportunité de la conférence, qui était l'occasion de faire le point de la mise en œuvre de la déclaration de Yamoussoukro sur l'Ulcère de Buruli, déclaration issue de la 1ere conférence internationale sur l'Ulcère de Buruli, tenu à Yamoussoukro en 1998. L'on a noté que de grands progrès avaient été accomplis dans la connaissance de la maladie, mais de nombreux autres défis restaient à relever. A cet effet, les chefs d'Etat présents ont adopté la déclaration de Cotonou sur l'Ulcère de Buruli, lue par le ministre ivoirien de la Santé et de l'Hygiène publique, Docteur Allah Kouadio Rémi. Dans cette déclaration, les chefs d'Etat ont exprimé leur préoccupation face à l'ampleur de la maladie et ses conséquences sur les populations, réaffirmé leur détermination à prendre toutes les mesures nécessaires pour réduire les souffrances des populations, et se sont engagés à prendre les mesures nécessaires pour appliquer pleinement les stratégies recommandées par l'Oms. Sur toutes les questions évoquées pour améliorer la lutte contre l'Ulcère de Buruli, la délégation ivoirienne à cette réunion internationale, conduite par le ministre des Affaires étrangères, M. Youssouf Bakayoko, qui y représentait le chef de l'Etat, a été fortement satisfaite. En effet, depuis 2007, la Côte d'Ivoire a élaboré un plan national stratégique de lutte contre l'Ulcère de Buruli qui répond pleinement à l'esprit de la présente déclaration de Cotonou. Ainsi en matière de dépistage un projet spécial initié par le ministère de la santé et de l'Hygiène publique a permis d'accroître le nombre de malades dépistés précocement. Ensuite, concernant la politique de décentralisation du système de prise en charge, la stratégie ivoirienne a permis de passer de 9 centres de prise en charge en 2006, à plus de 231 centres capables de prendre en charge les malades à fin mars 2009 , ce qui permet aux malades de se soigner à proximité de leurs lieux de résidence. En outre, le personnel de santé a été formé, afin de disposer au niveau des zones de pandémie, de compétences nécessaires à la prise en charge efficiente des cas dépistés. Enfin, le point culminant de la stratégie mise en place en Côte d'Ivoire, reste à n'en point douter, la gratuité des soins pour tous les malades de l'ulcère de buruli.
B.M.
B.M.