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Société Publié le samedi 11 avril 2009 | Nord-Sud

Kouakou Michel (expert de l`Atci) :“Les effets négatifs sur la santé ne sont pas démontrés”

M. Kouakou Michel, ingénieur des télécommunications à l'Atci, vice-président de la Commission d'étude de l'Union internationale des télécommunications en charge de la question de la protection contre l'environnement électromagnétique, a abordé avec plus de précisions les aspects techniques.
•Quel est votre avis sur la question de la nocivité des antennes de télécommunications ?
C'est une question qui relève de la médecine, de la biologie et de la physique. L'Oms donne son avis par rapport à ces préoccupations-là. Et l'Oms dit que les antennes relais de télécommunication ne sont pas nuisibles à la santé si les normes d'expositions sont respectées. Ceci pour dire que les antennes de relais de télécommunication ne sont pas plus nocives que les antennes des radios et des télévisions qui sont parmi nous depuis plus de 50 ans. Elles sont encore moins dangereuses que les téléphones portables que nous avons à tout moment sur nous. L'Oms va plus loin en disant que les stations de radio et de télévision émettent à des puissances qui ont un ordre de grandeur 100 à 1.000 fois supérieur aux puissances utilisées au niveau des installations des télécommunications. Elle conclut en disant que les effets sanitaires négatifs ne sont pas avérés à ce jour. Donc d'un point de vue scientifique, on ne peut pas établir une corrélation directe entre l'apparition d'une maladie et l'exposition aux ondes électromagnétiques. Mais, ce qu'on sait au niveau de l'Oms aujourd'hui, il y a des effets biologiques qui sont connus. A certains niveaux d'exposition, il y a une élévation de la température des tissus, il y a aussi un courant induit qui se produit dans le corps. Mais ces effets biologiques ne surviennent que lorsque certains seuils sont dépassés. Pour aller plus loin, l'Oms dit que si la valeur d'apparition est de 500 mètres, on divise cette valeur par 50 et la valeur trouvée est celle-là qui va constituer la norme d'exposition à respecter pour protéger la santé des personnes. L'Oms recommande les normes de la Commission internationale de la protection. C'est un organisme qui est reconnu comme étant compétent pour fixer les seuils.
•Qu'avez-vous à dire concernant les révélations de M. Edmond Zouzoua du ministère de l'Environnement ?
Nous avons eu toute une documentation sur les dangers que représente l'installation anarchique de ces antennes
•Citant ses homologues français, il a parlé de cas de maladies tels que des problèmes cardiaques…
Vous parlez des homologues français. Je pense que ces personnes n'iraient pas jusqu'à dire cela du moment qu'en France, il existe un décret qui a été pris en 2003 et qui fixe les normes d'exposition. Ce décret tient compte de tout ce que l'Oms a pu dire. Donc, une agence gouvernementale ne peut pas d'emblée dire que ces antennes sont toxiques. Au quel cas, on aurait démonté toutes les antennes en France.
(Là, le DG Kla Sylvanus intervient) : On ne peut pas dire que les antennes ne peuvent pas avoir des effets sur la santé. Elles peuvent avoir des effets si les normes ne sont pas respectées. Notre rôle est de faire en sorte que les normes soient respectées.
(M. Kouakou reprend la parole) : Il est important d'établir la nuance entre effet biologique et effet sanitaire. L'effet biologique, ce sont des réponses mesurables des organismes ou des cellules à un stimulus ou à une modification de l'environnement. Ça ne veut pas dire qu'il y a maladie. L'effet sanitaire résulte d'un effet biologique qui provoque une altération de la santé ou du bien-être du sujet exposé. Ces effets sanitaires ne sont pas avérés à ce jour. Mais l'Oms reconnait l'effet biologique.
•Quelles sont les normes de l'Oms?
L'Oms recommande 41 volts/m en GSM 900 mégahertz. En GSM 1.800 mégahertz, l'Oms recommande 58 volts/m. Il faut définir ce que c'est qu'une norme. Une norme c'est un document de référence établi par consensus et qui est adopté par un organisme reconnu.
•Pourquoi parle-t-on alors à plusieurs reprises de norme idéale d'exposition qui serait de 0,6volts/m ?
On parle beaucoup des 0.6 volt/m parce que c'est la valeur la plus restrictive à ce jour, qui a été plus ou moins annoncée lors d'une conférence qui s'est déroulée à Salzburg (en Autriche) du 7 au 8 juin 2000. C'est une conférence qui a réuni les scientifiques. Ils ont pris un certain nombre de résolutions. Entre autres, un scientifique a recommandé que l'exposition annuelle n'excède pas 0.6 volt/m. Sur ce sujet, l'Oms dit que chaque pays peut avoir des recommandations plus restrictives que celles édictées, à conditions que ces recommandations soient justifiées et pertinentes.
•Quelle est la moyenne des valeurs appliquée généralement dans les autres pays du monde ?
La norme la plus utilisée dans le monde est celle recommandée par l'OMS. Mais on ne peut pas parler de moyenne parce que ça ne serait pas significatif. Lorsqu'il y a des restrictions préconisées par l'OMS, cela obéit à des conditions. Des restrictions peuvent exister dans certaines zones sensibles comme les hôpitaux, les écoles primaires, les aéroports etc.
•Un pylône a cependant été installé dans l'enceinte de l'école des sourds-muets à Yopougon. Est-ce normal ?
(Kla Sylvanus intervient): Ce site fait partie des points suspects dont nous avons parlés. Le texte que nous avons proposé au séminaire tient compte de ces lieux dit sensibles. Mais il faudrait que les textes soient communiqués. Il faut donner la latitude au gouvernement de le faire.
•Comment avez-vous pu autoriser l'installation d'une antenne dans tel établissement où il y a des personnes handicapées ?
Kla Sylvanus : Nous à l'Atci, chaque fois que des gens se sont plaints d'antennes, nous les avons démontées. Plusieurs antennes à Abidjan ont été démontées. Il y a une antenne d'un opérateur dont je vais taire le nom, qui est installée à Bouaké non loin de l'aérodrome, où nous sommes intervenus.
•Comment procédez-vous quand vous êtes saisis d'une plainte pour nocivité d'une antenne ? Vous la laissez continuer d'émettre en attendant de faire vos mesures ou plutôt vous suspendez son fonctionnement en attendant qu'elle soit déclarée inoffensive ?
Kla Sylvanus : Ce que nous recommandons aux opérateurs, c'est qu'avant d'installer leurs antennes, il faut qu'ils obtiennent l'accord de ceux qui sont sur le terrain. Souvent nous ne sommes même pas saisis. Mais, les rares fois que nous sommes saisis, on dit à l'opérateur d'arrêter son antenne. D'abord nous allons faire les mesures, et essayer de convaincre les populations. Si cela ne suffit pas, alors nous demandons de tout arrêter.
Interview réalisée Cissé Sindou, Col : S.S
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