Aux pensionnaires qui étaient visiblement heureux de le voir, en cette veille de Pâques, il a dit : «Nous sommes venus partager votre vie quotidienne, voir comment vous vivez et connaître votre espérance pour le futur». Il a par ailleurs fait savoir aux prisonniers, au nombre desquels ceux de la filière café-cacao, que le Dieu des vivants et des personnes qui souffrent les aime. Cet amour pour l’humanité, a-t-il ajouté, le monde l’a revécu le vendredi saint. Le Nonce a enfin demandé aux prisonniers de ne pas se décourager. Mgr Madtha avait à ses côtés les abbés Norbert Abékan, curé de la Paroisse Notre Dame de la Tendresse, et Hippolyte Mel, curé de la Paroisse Saint Vincent de Paul, tous deux directeurs spirituels de la Fraternité. Mme Gomé Gnohité, ancienne secrétaire du Chef de l’Etat, qui est intervenue au nom des pensionnaires, a remercié la délégation. Pour la joie qu’elle apporte en ce jour symbolique. Pour sa part, l’abbé Norbert Abékan s’est souvenu du temps où il était aumônier des enfants nés en prison ; son combat était de trouver des donateurs. Aussi, s’est-il réjoui qu’il y ait eu beaucoup de donateurs, hier, pour soulager les prisonniers. La vraie prison est, selon lui, celle de la haine et de la méchanceté dans le cœur. « On peut vivre heureux en prison, si on aime », a-t-il exhorté. Le frère Jean Honoré Yapo Yapi, modérateur général de la Fraternité des cœurs unis de Jésus et Marie a, lui, indiqué que les visites à la Maca ou dans les hôpitaux font partie de l’apostolat de la communauté, qui veut apporter un peu de gaîté aux malades et aux prisonniers le jour de noël et le vendredi saint. En faisant venir le Nonce à la Maca, la Fraternité voulait, selon lui, que le chef du corps diplomatique se rende compte de son sureffectif en vue d’aider à trouver une solution. Quant à Patrice Yao, le directeur de la Maca, il a indiqué que l’établissement compte à ce jour 5077 pensionnaires. D’où son appel : «On parle de l’indice de sécurité qui est élevé. Que les autorités judiciaires voient comment gracier les délits mineurs. Il faut trouver une alternative à l’emprisonnement, (…) évoluer dans les procédures et ne pas mettre les gens systématiquement sous mandat de dépôt».
Marie-Adèle Djidjé
Marie-Adèle Djidjé
