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International Publié le samedi 11 avril 2009 | Fraternité Matin

Maroc : Le droit de vote à distance des émigrés, une préoccupation pour les pays d’origine

Des représentants de 16 pays ont porté, à la Tour Hassan de Rabat, la réflexion sur la représentation et la participation politique des émigrés à travers le monde. En effet, depuis quelques années, la question de la représentation des émigrés dans les instances de décision politique de leurs pays d’origine est d’actualité. Dans certains pays, le phénomène a déjà pris forme. C’est le cas du Mexique. Après avoir autorisé, pour la première fois, le vote des émigrés aux élections présidentielles de 2006, ce pays est aujourd’hui en passe d’étendre le droit de vote aux élections régionales. En Equateur, les migrants ont participé, également pour la première fois aux élections nationales en 2006. Cette même année, l’Italie a mis en place un système avancé de représentation parlementaire dans lequel les émigrés peuvent élire 12 députés et 6 sénateurs au Parlement national. Après une tentative rocambolesque en 1999, la Belgique a autorisé depuis 2003, ses émigrés à participer aux élections législatives. Le droit de vote à l’extérieur est un droit uniforme qui s’applique à des populations aux intérêts divers. Les législations sur le droit de vote à l’extérieur ne faisant pas de différence entre leurs citoyens établis à l’étranger. Ainsi, la législation italienne permet à un jeune cadre italien installé à Londres depuis un an de participer aux élections législatives en Italie. Tout comme au petit-fils d’un émigré italien vivant en Argentine et ne parlant pas italien, mais ayant acquis récemment la nationalité d’en faire autant. Cet exemple italien devrait inciter des Etats à prendre en considération deux éléments en légiférant en faveur du droit du vote à l’extérieur. Premièrement, pour faire face aux besoins d’une population émigrée diversifiée, les pays d’origine doivent inclure dans leur politique globale le droit du vote à l’extérieur. Deuxièmement, ce droit, pour ces pays, doit se penser en concordance avec l’intégration des émigrés dans le pays de résidence et non considérer que l’émigré est un citoyen temporairement à l’étranger. Au Chili, l’histoire migratoire a connu un tournant décisif avec le coup d’Etat d’Augusto Pinochet en 1973 qui a forcé près de 200 000 individus à l’exil. Aujourd’hui, la question des expatriés est devenue un thème majeur des politiques chiliennes contemporaines. Dans le cadre des politiques du retour, les exilés chiliens, qui avaient préféré rester dans leur pays d’accueil, ont été complètement oubliés. En effet, selon Cecilia Baeza, doctorante en sciences politiques en France et présentatrice de l’exposé sur la définition du statut de l’expatrié chilien, aucun mécanisme n’a encore mis de lien entre l’Etat et les Chiliens de l’extérieur. Conséquence, les émigrés économiques du Chili ne sont pas connus dans leur pays d’origine. Et pourtant, cette émigration n’est pas négligeable. Alors que la crise économique de 19826/1983 a poussé un grand nombre de travailleurs de ce pays vers le départ, encore quelque 50 000 Chiliens s’expatrient au cours de la période 1990-2000. Pour des motifs essentiellement professionnels. Une première. En 2002, le président Ricardo Lagos, dans le cadre de la «politique d’attention identifiée», introduit l’idée d’une «quatorzième région». Une entité administrative virtuelle destinée à représenter les Chiliens résidant à l’étranger. L’expression «quatorzième région» n’est pas fortuite. Cette métaphore, Ricardo Lagos la puise dans un répertoire discursif très en vogue en Amérique latine. Au Mali, à l’instar des Maliens de l’Intérieur, ceux de la diaspora, sont représentés dans des Institutions, de la République, selon Soulale Amadou, conseiller spécial du président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur Habib Sylla. Il s’agit du Haut conseil des collectivités (Hcc) et du Conseil économique, social et culturel (Cesc). Ce qui est à noter, c’est l’apport de ces Maliens de l’extérieur dans la vie économique, sociale et culturelle du Mali. Un processus qui recouvre, entre autres, le flux financier, les réalisations d’infrastructures de base, les investissements productifs.En termes de flux financier, les Maliens de l’extérieur, précisément ceux de Kayes, la première région du Mali ont un apport annuel de 160 milliards de FCFA, selon des statistiques du Ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine. Une étude de la Banque africaine de développement (Bad) fait état de 496 millions d’euros, soit 300 milliards de FCFA, en ce qui concerne les fonds des Maliens de l’extérieur. Soit 11% du Produit intérieur brut (Pib) et 79% de l’Aide publique au développement. Par ailleurs, selon les rapports de l’étude sur la valorisation de l’Epargne des migrants maliens en France rendus publics en février 2005, le flux de transfert est estimé à 120 milliards de FCFA. Dont 60 milliards se font par circuit informel. Une partie de cette épargne sert à la construction d’écoles, de centres de santé et de forages pour l’accès à l’eau potable. Instrument « incontournable » dans la gestion de la diaspora malienne, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (Hcme), après deux décennies d’existence, a permis d’impliquer les Maliens de l’étranger dans tous les aspects de la vie de la nation.
Ernest Aka Simon
Envoyé spécial à Rabat
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