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Société Publié le samedi 11 avril 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Les Samedis de Biton Koulibaly : Le passage

Quand nous étions enfants, l’une de nos activités était de nous gifler. On avait appris, au catéchisme, qu’il fallait tendre la joue gauche quand on te giflait sur la joue droite. C’était une manière de nous tester dans notre connaissance de l’évangile. Si l’un arrivait à se fâcher, on lui disait qu’il n’avait rien compris au message du Christ. Devenus des jeunes hommes, on a fini par comprendre que c’était une incompréhension de notre part et qu’en fait, il s’agissait de la dimension littérale de la parole. Et qu’on devrait éviter d’imiter quelqu’un qui nous avait offensé. Plus tard, on saura qu’un sens spirituel existe. Ne même pas en vouloir à celui qui nous fait du mal a fortiori se souvenir de son acte malveillant. Se tenir toujours à sa disposition. Lui sourire et lui tendre la main fraternellement. La troisième dimension va nous introduire dans la dimension mystique. Un mot qui fait peur. En réalité, il s’agit de connaître ce que peut faire la parole de Dieu pour notre vie de tous les jours. Dans notre exemple, il s’agira de prier pour celui qui a osé vous outrager. Une prière intense et régulière. Ce sera une abondance de bienfaits pour vous. Par contre, celui qui a giflé sur la joue droite, s’il ne se repent pas, ne présente pas des excuses, aura tôt ou tard, des difficultés de toutes sortes dans sa vie. A la veille de la fête de Pâques l’homme ordinaire n’entendra et ne comprendra que le sens littéral de la résurrection du Christ. Jésus est ressuscité. Alléluia ! Mais pour notre vie de tous les jours que doit signifier la résurrection du Christ ? Notre propre résurrection. C’est tout simplement se réveiller à une nouvelle vie. Passer d’un mode de luxure à celui de la sagesse. Si on était un menteur il faut absolument devenir, pour les douze mois à venir, l’homme de la vérité. Si on était un adultère redevenir fidèle à son mari ou à son épouse. La mort du Christ signifie la mort à tous nos vilains sentiments. La haine. La peur. La jalousie. L’hostilité et toutes les autres mauvaises pensées. Sa résurrection c’est le passage de notre vie à une meilleure, faite d’amour, d’aide, de solidarité, de générosité, de gaieté et de toutes les autres pensées positives. C’est ainsi que les douze mois à venir nous ouvrira le chemin de la santé, du bonheur et de la prospérité. Roger Milla a-t-il compris l’importance de ce passage à une autre vie, à une nouvelle manière de penser et de voir ? S’en prendre comme il a fait à Otto Pfister, et devant le ministre des sports et de l’éducation physique du Cameroun, c’est répondre à une gifle et c’est ignorer la dimension spirituelle et même mystique des faits et gestes. Au cours d’un match dans le cadre des éliminatoires de la coupe d’Afrique et du monde, les Lions indomptables sont battus. L’ambassadeur itinérant crée une commission Milla pour dénoncer le management de l’équipe et faire des propositions. Et comme le petit peuple et l’homme ordinaire adorent qu’on s’en prenne aux autres, l’équipe et son sélectionneur sont cloués au pilori. Que de gifles sur la joue droite des joueurs et de leurs encadreurs. Les méchants étaient heureux. Le ministre convoque les deux parties. L’entraîneur toubab Pfister dit que la commission Milla c’est du blabla et que lui n’est pas là pour faire de la politique. S’il savait. Roger Milla a le titre d’ambassadeur itinérant. Il se fâche et élève la voix sur Otto Pfister : « Vous n’avez pas le droit de me parler comme ça….Prenez vos bagages et rentrez chez vous. » En cette période de Pâques c’est ce genre d’attitude qu’il faudrait bannir de toutes ses forces. C’est vouloir rester dans la tombe et ne pas ressusciter pour aborder un nouveau passage dans la vie ou de sa vie. Pendant les messes de Pâques, les prélats seront-ils entendus ? A l’occasion de la venue du Pape dans ce pays, la presse camerounaise s’est livrée à une présentation atroce de ses Evêques. Horreur et gifles. Elle a osé dénoncer, en citant leurs noms, tous les évêques qui aiment l’argent et qui sont corrompus. Cette presse a osé aller plus loin. Elle a cité les évêques qui ont des femmes et des enfants. Des maîtresses ont été localisées. C’est du jamais vu en Afrique. Pâques est arrivée. Que tout le monde se réveille à une nouvelle vie. Que Milla et les fanatiques supporters des lions indomptables comprennent que Eto’o Fils n’est pas plus fort qu’Adébayor. Une défaite sur un terrain adverse n’est pas la fin du monde. Ce n’est qu’un appel à plus d’efforts, de solidarité et d’humilité. Houphouët-Boigny, encore lui, disait après la défaite d’une équipe au match aller : « Nous partons perdant mais nous arrivons toujours gagnant. » C’était spirituel et mystique. Et voilà Pâques ! Ressuscitons tous pour une nouvelle vie. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

PS : Le jeudi 16 Avril 2009 à 16 heures au Conseil Economique et Social, je serai à l’honneur. Mon roman : « La bête noire » m’a valu le Prix Librairie de France Meilleure vente 2008. Je suis persuadé que tous les lecteurs qui m’apprécient viendront me soutenir. Succédé à Madame Simone Ehivet-Gbagbo est une charge un peu lourde pour mes épaules. Néanmoins, c’est la consécration d’une esthétique littéraire. A savoir : simplicité, clarté, rapidité et concision. C’est aussi un hommage à l’Ecole Française de Rédaction qui m’a donné des enseignements sur le plaisir d’écrire.

Par Isaïe Biton
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