Cette fois, pour Pâques, les conversations devraient davantage tourner autour de la crise économique que de la crise de foie. Et pour cause : les ventes de chocolat semblent à leur tour rattrapées par la récession.
Sur les marchés, le cacao n'a pas passé une bonne semaine entre le lundi 6 et le jeudi 9 avril. A Londres, la tonne pour livraison en juillet valait 1 842 livres sterling jeudi (2 054 euros) - le marché étant fermé vendredi -, contre 1 908 livres à la fin de la semaine précédente. A New York aussi, elle a reculé.
Depuis peu, les cours du cacao sont hésitants. Ces derniers mois pourtant, ils s'étaient plutôt illustrés par une résistance étonnante à la crise. Les opérateurs avaient en fait les yeux rivés sur l'offre, et surtout sur les difficultés de la Côté d'Ivoire, premier producteur mondial. Selon l'Organisation internationale du cacao, la récolte mondiale devrait s'inscrire en baisse de 5 %, à 3,52 millions de tonnes.
En janvier, le prix de la fève échangée à Londres avait même atteint 2 045 livres la tonne, un record depuis 1985. Mais entre le lundi 6 et le jeudi 9 avril, les regards des opérateurs se sont tournés vers la demande, et les craintes d'un impact de la crise sur la consommation de chocolat l'ont emporté.
A la veille du week-end pascal, le Syndicat des chocolatiers voulait encore croire aux capacités de résistance du produit, et a tenu à rappeler que le chocolat reste considéré comme "l'aliment du bonheur" par 82 % des Français. Mais les faits incitent au pessimisme. "Les moutures de cacao en Allemagne, premier transformateur européen de cacao, ont chuté de 21,3 %, au premier trimestre sur un an, reflétant la chute de la demande chez les chocolatiers", rapporte la revue spécialisée Public Ledger, citée par l'AFP.
Mars Chocolat France a indiqué, voilà dix jours, subir les changements de comportement des consommateurs, et a réduit le recours aux heures supplémentaires dans son usine d'Haguenau (Bas-Rhin). Le site de Dijon du suisse Barry Callebaut a été bloqué, mercredi et jeudi, par des salariés s'opposant à des licenciements du fait de la perte de contrats et de la stagnation du marché.
"Nous nous attendons à une saison de Pâques faible. C'est la première fois en dix ans que nous assistons à une baisse de la consommation de chocolat", a expliqué à l'agence Reuters Claudia Lenz, analyste à la banque helvétique Vontobel. En Suisse aussi, où chaque habitant avale 11 kg de chocolat par an, contre 4 kg pour un Français, on fait grise mine.
Laetitia Clavreul
Sur les marchés, le cacao n'a pas passé une bonne semaine entre le lundi 6 et le jeudi 9 avril. A Londres, la tonne pour livraison en juillet valait 1 842 livres sterling jeudi (2 054 euros) - le marché étant fermé vendredi -, contre 1 908 livres à la fin de la semaine précédente. A New York aussi, elle a reculé.
Depuis peu, les cours du cacao sont hésitants. Ces derniers mois pourtant, ils s'étaient plutôt illustrés par une résistance étonnante à la crise. Les opérateurs avaient en fait les yeux rivés sur l'offre, et surtout sur les difficultés de la Côté d'Ivoire, premier producteur mondial. Selon l'Organisation internationale du cacao, la récolte mondiale devrait s'inscrire en baisse de 5 %, à 3,52 millions de tonnes.
En janvier, le prix de la fève échangée à Londres avait même atteint 2 045 livres la tonne, un record depuis 1985. Mais entre le lundi 6 et le jeudi 9 avril, les regards des opérateurs se sont tournés vers la demande, et les craintes d'un impact de la crise sur la consommation de chocolat l'ont emporté.
A la veille du week-end pascal, le Syndicat des chocolatiers voulait encore croire aux capacités de résistance du produit, et a tenu à rappeler que le chocolat reste considéré comme "l'aliment du bonheur" par 82 % des Français. Mais les faits incitent au pessimisme. "Les moutures de cacao en Allemagne, premier transformateur européen de cacao, ont chuté de 21,3 %, au premier trimestre sur un an, reflétant la chute de la demande chez les chocolatiers", rapporte la revue spécialisée Public Ledger, citée par l'AFP.
Mars Chocolat France a indiqué, voilà dix jours, subir les changements de comportement des consommateurs, et a réduit le recours aux heures supplémentaires dans son usine d'Haguenau (Bas-Rhin). Le site de Dijon du suisse Barry Callebaut a été bloqué, mercredi et jeudi, par des salariés s'opposant à des licenciements du fait de la perte de contrats et de la stagnation du marché.
"Nous nous attendons à une saison de Pâques faible. C'est la première fois en dix ans que nous assistons à une baisse de la consommation de chocolat", a expliqué à l'agence Reuters Claudia Lenz, analyste à la banque helvétique Vontobel. En Suisse aussi, où chaque habitant avale 11 kg de chocolat par an, contre 4 kg pour un Français, on fait grise mine.
Laetitia Clavreul