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Société Publié le mardi 14 avril 2009 | Fraternité Matin

Pâques 2009/ Mgr Jean-Pierre Kutwa: "C’est un espoir pour les désespérés"

La résurrection du Christ a été célébrée dimanche dernier à travers des prières et les mémorables retrouvailles communautaires appelées Paquinou.

Les chrétiens ont célébré ce week-end la résurrection du Christ. Qui est pour eux l’amorce d’une nouvelle naissance, et la victoire de la vie sur la mort. Mais surtout l’échec des bourreaux du Christ. Dont la violence n’a servi qu’à mettre en évidence l’identité spirituelle du prince de la paix. Et surtout l’authenticité de son message de salut.

Mgr Jean Pierre Kutwa l’a dit dimanche à la cathédrale: «La joie de Pâques ne peut exister sans la souffrance de la croix. Puisque c’est la victoire sur cette souffrance». Il a fait savoir aux fidèles exultant, que la joie n’est pas une vie sans larmes, mais les larmes séchées par l’amour. A l’image de ce que vit le pays. Même si «nous avons du mal à croire que la vie puisse ressusciter, que notre pays puisse ressusciter». L’archevêque a indiqué qu’«avec tout ce que nous voyons, nous nous résignons trop souvent au mal; à la logique de la violence, si évidente et si terrible dans l’histoire de Jésus comme dans la nôtre». Pâques vient, selon lui, ouvrir les portes des cœurs plongés dans la tristesse, le sentiment d’échec, le désarroi, la déception. Car «le vrai uniforme du chrétien, c’est l’amour», a déclaré Mgr Jean-Pierre Kutwa. C’est pour cela que pour lui, «chaque fois qu’une petite flamme d’amour s’allume dans le désespoir, que les larmes sont séchées, qu’une main est tendu à un frère, qu’un étranger devient un frère, que le pardon est accordé, qu’un faible est consolé, ce sont les ténèbres du mal qui se dissipent un peu pour laisser poindre la lumière de la résurrection».

Cette lumière de la résurrection, l’archevêque la met en parallèle avec la nuit du monde. Lorsque les ténèbres envahissent le cœur des hommes, et semblent l’emporter. Alors, certains brandissent leur arme et d’autres manifestent une neutralité prudente comme Ponce Pilate qui a tout compris, et qui voulait libérer Jésus, mais décide finalement de ne pas intervenir. «Les bons sentiments ne servent à rien, s’ils ne s’expriment pas par des actions concrètes. Parce que nous avons peur des conséquences qu’ils peuvent engendrer», souligne l’archevêque. Il fait également allusion à ceux qui, comme Judas, enchaînés par le matérialisme, cèdent à l’appât du gain. Leur désir de posséder est tellement fort qu’ils sont prêts à vendre tout ce qu’ils ont de plus cher. L’archevêque relève aussi la violence gratuite et brutale des soldats. Où encore la celle meurtrière de la foule anonyme et impitoyable. Il parle également des ténèbres qui s’étendent sur ceux qui sont plongés dans la nuit des guerres nourries par les intérêts de ceux qui en profitent pour piller et s’enrichir et rendre difficile toute marche vers la paix.

Marie-Adele Djidje
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