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Société Publié le mardi 14 avril 2009 | Nord-Sud

Pâques à Abobo-Baoulé - Le vin de palme à gogo

La fête de Pâques était à son comble dimanche dans les différents quartiers de la commune d'Abobo, particulièrement à Abobo-Baoulé. Ce village, ne s'est pas vidé de ses nombreux Baoulés. Ceux qui n'ont pas pu s'offrir le voyage de Paquinou ont transposé cette célébration du terroir sur place. Après la messe pascale qui s'est achevée aux environs de 10h, c'est le “dégagement”. Pas difficile de trouver un ressortissant du Centre du pays dans le tintamarre de musique qui a cours un peu partout. « Vous cherchez des Baoulés qui ne sont pas allés faire Paquinou au village ? Venez », indique un jeune homme qui veut bien servir de guide dans ce labyrinthe de rues qui sillonnent le quartier. Il se nomme Ake Roland, il est vêtu d'un tee-shirt et d'un short. Il dépasse quelques maquis et bistrots, qui alimentent ce gros village et s'arrête devant un premier « bandjidrôme ». Là, une demi-dizaine de personnes discutent devant un bidon de 20 litres, vide. « Le bandji (vin de palme) est fini », nous disent-ils croyant avoir affaire à des amateurs. Après la présentation, un monsieur vêtu d'un pagne traditionnel baoulé ordonne qu'on lui colle la paix. « Il est saoulé », pense le guide. Les autres buveurs de bandji sont lucides. Ils sont restés à Abidjan, disent-il, parce qu'ils n'ont pas eu les moyens de s'offrir Paquinou au village. « D'ailleurs moi, j'y ai été l'année dernière », ajoute K. Armand. C'était à Sakassou. A part lui, les autres sont plutôt taciturnes. Bon, ici il est difficile de tenir la conversation, décide le « guide ». Il indique un autre bandjidrôme à 100 mètres de là, dans un coin plutôt tranquille. C'est une cabane. Trois jeunes hommes bavardent à l'intérieur, autour du vin de palme. Ils sont joyeux mais serains. «Les Baoulés sont allés fêter Paquinou au village», raconte l'un d'entre eux. Ils font l'exception parce que, selon eux, les mêmes joies du terroir se trouvent dans ce quartier qui a gardé l'allure d'un village. Il suffit de savoir comment prendre son plaisir. Parmi les buveurs, l'un n'est pas Baoulé. Il affectionne tout simplement beaucoup plus le vin de palme que les autres boissons. Pas pour le prix, mais pour sa saveur. Le guide propose un autre bandjidrôme. Etonnés, nous lui demandons s'il n'y a que dans ces lieux que l'on rencontre les ressortissants du Centre. Ici, ils adorent ce vin blanc, particulièrement pour la fête de Pâques, répond-il. Il n'a pas tort. Dans les rues quelques vélos transportent du bandji dans des bidons de 20 litres. Ces commerçants vendent cette boisson de cour en cour. Devant les habitations, les bidons sont vidés aussitôt déchargés. Notre guide nous laisse au bout d'une demi-heure. Sa femme, selon lui, est dans les environs. « Elle n'aime pas que je sorte en short », explique-t-il. Dans les ruelles d'Abobo-Baoulé la Pâques se poursuit dans les maquis et restaurants au son de la musique traditionnelle baoulé. N'Guess Bon Sens, Antoinette Konan, Sidonie La Tigresse, Antoinette Hallany et bien autres chanteurs ensorcellent les fêtards. Dans quelques endroits des affiches annoncent des shows. Notamment « Ahiwo Orchestra » sur la place du marché. Au-dessus de la boite de nuit Golden Bar, un espace est aménagé pour se griser. Les Baoulés qui étaient saturés le bandji se sont retrouvés dans le maquis “Equinox”, ou chez « Bienvenue chez Bouna ».

Raphaël Tanoh
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