Dr Thiam Augustin, petit-neveu du président Félix Houphouët-Boigny, par ailleurs Ddc du candidat Alassane Dramane Ouattara à Yamoussoukro, se prononce ici sur l’actualité, son parti face à la présidentielle, la visite du Premier ministre dans sa cité, l’houphouëtisme, le transfert de la capitale… Interview.
•Que retenez-vous de la visite du Premier ministre à votre famille et à la notabilité de Yamoussoukro ?
Une grande satisfaction morale. Satisfaction d’autant plus marquée que comme moi, vous avez entendu les déclarations du Premier ministre, Soro Guillaume, à sa sortie de visite. Le président Félix Houphouët-Boigny est notre père à tous. J’espère que l’esprit qui a touché le Premier ministre visitera un jour le président Gbagbo.
•Ne craignez-vous pas qu’en recevant Guillaume Soro l’on vous classe parmi les partisans de l’ex-rébellion ?
Ceux qui pourraient penser que je suis un rebelle parce que j’ai reçu le Premier ministre de Côte d’Ivoire chez lui, (le chef du village de Yamoussoukro le lui a dit lors de cette visite), je les laisse à leurs tristes élucubrations. Qu’ils sachent qu’il y a parfois de saines rebellions. Pour ce qui est de mes relations avec Guillaume Soro, le citoyen, nous avons su établir entre nous des relations fraternelles et amicales et je m’en honore, n’en déplaise aux esprits chagrins.
•Une des volontés de votre grand-oncle était de faire de sa résidence un musée. Comment expliquez-vous que plus de 10 ans après sa mort, cela n’ait pas été fait ?
Je cois effectivement qu’Houphouët-Boigny souhaitait que sa résidence soit un musée. Cela, pour que les générations futures voient son œuvre et s’en inspirent. C’est une décision qui ressort des politiques. Et la balle est dans leur camp.
•Que pensez-vous de l’houphouëtisme ?
Je ne suis pas un nostalgique qui rêve d’un retour à des temps révolus. Je ne monte pas à vélo en regardant dans le rétroviseur. Mais, la société actuelle semble avoir perdu les valeurs morales et humaines, fondements même de l’houphouëtisme tel que je le conçois. Je veux parler du temps où une secrétaire de la présidence de la République n’escroquait pas les hommes d’affaire… pour ne citer que cela.
•Le « bon vieux temps » sous Houphouët, vous ne le regrettez pas vraiment ?
Si, naturellement ! Au vu de ce qui se passe aujourd’hui, je me proclame volontiers nostalgique d’un retour à ces valeurs morales. A l’époque où Houphouët-Boigny construisait la Basilique Notre Dame de la Paix, la presse internationale s’est lancée dans les estimations alors qu’Houphouët s’était toujours refusé à dire un chiffre. Les journaux les plus sérieux ont parlé de 100 milliards de Fcfa. Je constate que depuis 2002, le fonds de souveraineté alloué au président de la République de Côte d’Ivoire tourne autour de 70 milliards Fcfa. Cela m’amène à deux réflexions. D’abord, 70 milliards de Fcfa, c’est supérieur au budget de fonctionnement de l’Elysée qui est de 130 millions d’Euros (69 milliards Fcfa, Ndlr). Le fond de souveraineté de notre président ici, s’élève à 70 milliards Fcfa par an. En 7 ans cela fait 490 milliards Fcfa mis à la disposition du président de la République. Cela fait le coût de 5 basiliques.
•L’on pourrait vous rétorquer que la guerre a imposé certaines dépenses au chef de l’Etat ?
Je soutiens seulement qu’au nom de la guerre, le contribuable ivoirien a mis à la disposition du président de la République l’équivalent de 5 basiliques. Or, que n’a-t-on pas entendu dire naguère à cause d’une seule basilique ? Et je croyais, moi, que la guerre était finie depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou. Est-ce qu’elle continue ? Si elle est finie comme on le dit, à quoi servent les 70 milliards Fcfa ? Pour acheter quoi ? Ils sont renouvelés chaque année. On est loin des 4 milliards que s’offrait le président Bédié.
•Le président Gbagbo, avec le transfert de la capitale à Yamoussoukro ne suit-il pas le chemin tracé par Houphouët-Boigny ?
Croyez-vous que dans la situation actuelle du pays le transfert de la capitale soit une urgence ? Et puis, ce transfert est devenu un outil politique pour la propagande frontiste. Leur argument est devenu : « Voyez ce que Gbagbo fait pour Yamoussoukro …etc…etc… ». Ce dont Yamoussoukro a besoin aujourd’hui, c’est la paix, socle de tout développement. Il en est de même pour la Côte d’ivoire entière.
•On compare souvent Gbagbo à Houphouët. Est-ce qu’ils sont comparables ?
Je demande à certaines personnes de se garder de comparer les comparants. Houphouët, c’est autre chose, c’est une autre dimension. Si vraiment ils ont du respect pour lui, qu’ils arrêtent de faire les associations qu’ils font. Moi je ne vois pas comment quelqu’un qui n’a pas respecté Houphouët de son vivant, qui ne l’a pas respecté pendant ses funérailles peut aujourd’hui venir nous dire qu’il est houphouëtiste. Le moment de parler n’est pas encore arrivé. Mais nous avons tous ici en mémoire le comportement de la délégation du Fpi lors des funérailles d’Houphouët-Boigny ici, dans la grande cour. J’étais là. J’ai assisté en direct. Le temps de parler viendra.
•Revenons à votre parti, le Rdr. Qu’est-ce qui justifient les changements opérés dans les directions de campagne ?
Nous avons réaménagé sous l’autorité de la directrice régionale de campagne avec l’accord de la direction centrale à Abidjan. Ce réaménagement n’exclut personne. Certains d’entre vous n’ont vu que le côté sanction. Moi, je voudrais dire qu’il n’y a pas eu de sanction et insister sur l’autre aspect de ce réaménagement qui a été la récompense de ceux qui ont travaillé. L’identification est la partie la plus importante de notre prochaine campagne électorale et celui qui rate cette identification a tout raté. Ceux qui, depuis que l’identification a commencé, sont sur le terrain tous les jours que Dieu fait, comment ne pas les remercier ? Nous avons fait un réaménagement et certaines personnes ont eu d’autres attributions. Leur fonction sera ce qu’ils en feront. Ils disent avoir beaucoup d’expérience, ils m’accusent de ne pas en avoir. Avec leur expérience, j’espère qu’ils vont me prodiguer de bons et sages conseils pour la bonne marche du Rdr à Yamoussoukro.
•Ne craignez-vous pas avoir fait des frustrés ?
La frustration est un sentiment humain. Malheureusement, l’orgueil aussi, le premier étant très souvent le fils du second. La seule question, à mon sens, qui mérite d’être posée à chacun d’entre nous est celle-ci : « Est-ce que je souhaite vraiment la victoire d’Alassane Ouattara et à quoi suis-je prêt à renoncer pour qu’il gagne ? » En fonction de la réponse que vous trouverez à cette question, vous vous déterminerez.
•Comment expliquez-vous la réunion que certains membres ont tenue au quartier Vasco ?
Comme le fruit de l’expression démocratique au sein du Rdr. Des militants qui se réunissent pour la bonne marche de leur parti, pour réfléchir aux moyens à utiliser pour la victoire de leur candidat, c’est une bonne chose. Je ne peux pas croire qu’ils se soient réunis pour autre chose.
•Depuis ce réaménagement technique, comment se porte le Rdr ici à Yamoussoukro ?
Le Rdr à Yamoussoukro s’est bien porté en tant qu’entité politique. Vous remarquerez que le problème n’est pas au niveau des militants de base, mais des dirigeants. Or, on a trop tendance à se focaliser sur les dirigeants quand on parle du Rdr. Le Rdr a toujours été en bonne santé ici, les militants fortement mobilisés se sont toujours battus pour la même cause. C’était à la tête qu’il y avait des problèmes de poste, de préséance ou même d’influence. Mais, le parti ne s’est jamais mal porté. Et le réaménagement devrait résoudre ce problème.
•Comment le DDC que vous êtes mène cette précampagne ?
Vous savez, je me considère un peu comme un « chef de guerre. » Avant d’aller à la bataille, il faut compter ses troupes pour responsabiliser ceux qui vont aller sur le terrain. Cela fait, on se met en ordre de bataille, chaque élément et chaque partie de la troupe ayant un travail précis selon un plan de campagne établi entre nous. Nous sommes à l’étape de l’organisation de nos forces pour mieux aller à la victoire.
•Qu’est-ce que Mme Peuhmond, la direction du Rdr et vous-même faites pour la campagne ?
Il est difficile de parler de ce que l’on a fait. Mme le ministre a effectivement offert 20 vélos et le parti lui-même 10. Ces engins ont été distribués aux secrétaires de section des villages. Elle a aussi offert une moto à la section de Tiébissou et le Ddc. Moi j’en ai offert 3 dont une à la jeunesse, une à la CTE (Commission technique électorale) et la dernière à la direction de campagne de la commune. D’autres engins suivront. Il faut que chacun au Rdr, selon ses moyens, s’investisse dans cette campagne.
•Il se murmure à ce propos qu’au-delà des discours que vous tenez, Mme Peuhmond et vous-même avez des ambitions locales.
Il ne s’agit que d’une seule chose : faire élire Alassane Dramane Ouattara président de la République de Côte d’Ivoire. Je n’ai pas d’autre ambition que celle-là.
•Que pensez-vous de l’affaire Anaky qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive récemment et qui pourrait d’ailleurs rebondir puisque le ministre de l’Intérieur a annoncé que l’affaire suit son cours?
Je dis que moi, je ne suis pas un rebelle. Je l’ai déjà dit dans une autre interview. Je suis peut-être un révolté. Mais je ne prendrais jamais d’arme et je n’appellerai jamais à la prise d’arme. Mais, de la même façon, je me souviens que dans une des déclarations de l’actuel président, M. Laurent Gbagbo, il avait menacé le Pdci-Rda en disant que si ce parti n’organisait pas les élections dans les délais normaux, il irait s’asseoir dans son village de Mama et que Henri Konan Bédié aurait en face de lui un Kabila ! Alors, quand Anaky Kobenan invite les Ivoiriens à imiter le peuple malgache, on l’arrête, mais quand l’opposant Gbagbo dit qu’il va être un Kabila…. Bon ! Je crois que c’est du même ordre d’idée. A mon sens, la réponse est démesurée par rapport aux propos tenus par M. Anaky. Je considère son interpellation comme une atteinte à la liberté d’expression et je l’assimile même à un abus de pouvoir.
Interview réalisée par Ousmane Diallo Correspondant régional
•Que retenez-vous de la visite du Premier ministre à votre famille et à la notabilité de Yamoussoukro ?
Une grande satisfaction morale. Satisfaction d’autant plus marquée que comme moi, vous avez entendu les déclarations du Premier ministre, Soro Guillaume, à sa sortie de visite. Le président Félix Houphouët-Boigny est notre père à tous. J’espère que l’esprit qui a touché le Premier ministre visitera un jour le président Gbagbo.
•Ne craignez-vous pas qu’en recevant Guillaume Soro l’on vous classe parmi les partisans de l’ex-rébellion ?
Ceux qui pourraient penser que je suis un rebelle parce que j’ai reçu le Premier ministre de Côte d’Ivoire chez lui, (le chef du village de Yamoussoukro le lui a dit lors de cette visite), je les laisse à leurs tristes élucubrations. Qu’ils sachent qu’il y a parfois de saines rebellions. Pour ce qui est de mes relations avec Guillaume Soro, le citoyen, nous avons su établir entre nous des relations fraternelles et amicales et je m’en honore, n’en déplaise aux esprits chagrins.
•Une des volontés de votre grand-oncle était de faire de sa résidence un musée. Comment expliquez-vous que plus de 10 ans après sa mort, cela n’ait pas été fait ?
Je cois effectivement qu’Houphouët-Boigny souhaitait que sa résidence soit un musée. Cela, pour que les générations futures voient son œuvre et s’en inspirent. C’est une décision qui ressort des politiques. Et la balle est dans leur camp.
•Que pensez-vous de l’houphouëtisme ?
Je ne suis pas un nostalgique qui rêve d’un retour à des temps révolus. Je ne monte pas à vélo en regardant dans le rétroviseur. Mais, la société actuelle semble avoir perdu les valeurs morales et humaines, fondements même de l’houphouëtisme tel que je le conçois. Je veux parler du temps où une secrétaire de la présidence de la République n’escroquait pas les hommes d’affaire… pour ne citer que cela.
•Le « bon vieux temps » sous Houphouët, vous ne le regrettez pas vraiment ?
Si, naturellement ! Au vu de ce qui se passe aujourd’hui, je me proclame volontiers nostalgique d’un retour à ces valeurs morales. A l’époque où Houphouët-Boigny construisait la Basilique Notre Dame de la Paix, la presse internationale s’est lancée dans les estimations alors qu’Houphouët s’était toujours refusé à dire un chiffre. Les journaux les plus sérieux ont parlé de 100 milliards de Fcfa. Je constate que depuis 2002, le fonds de souveraineté alloué au président de la République de Côte d’Ivoire tourne autour de 70 milliards Fcfa. Cela m’amène à deux réflexions. D’abord, 70 milliards de Fcfa, c’est supérieur au budget de fonctionnement de l’Elysée qui est de 130 millions d’Euros (69 milliards Fcfa, Ndlr). Le fond de souveraineté de notre président ici, s’élève à 70 milliards Fcfa par an. En 7 ans cela fait 490 milliards Fcfa mis à la disposition du président de la République. Cela fait le coût de 5 basiliques.
•L’on pourrait vous rétorquer que la guerre a imposé certaines dépenses au chef de l’Etat ?
Je soutiens seulement qu’au nom de la guerre, le contribuable ivoirien a mis à la disposition du président de la République l’équivalent de 5 basiliques. Or, que n’a-t-on pas entendu dire naguère à cause d’une seule basilique ? Et je croyais, moi, que la guerre était finie depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou. Est-ce qu’elle continue ? Si elle est finie comme on le dit, à quoi servent les 70 milliards Fcfa ? Pour acheter quoi ? Ils sont renouvelés chaque année. On est loin des 4 milliards que s’offrait le président Bédié.
•Le président Gbagbo, avec le transfert de la capitale à Yamoussoukro ne suit-il pas le chemin tracé par Houphouët-Boigny ?
Croyez-vous que dans la situation actuelle du pays le transfert de la capitale soit une urgence ? Et puis, ce transfert est devenu un outil politique pour la propagande frontiste. Leur argument est devenu : « Voyez ce que Gbagbo fait pour Yamoussoukro …etc…etc… ». Ce dont Yamoussoukro a besoin aujourd’hui, c’est la paix, socle de tout développement. Il en est de même pour la Côte d’ivoire entière.
•On compare souvent Gbagbo à Houphouët. Est-ce qu’ils sont comparables ?
Je demande à certaines personnes de se garder de comparer les comparants. Houphouët, c’est autre chose, c’est une autre dimension. Si vraiment ils ont du respect pour lui, qu’ils arrêtent de faire les associations qu’ils font. Moi je ne vois pas comment quelqu’un qui n’a pas respecté Houphouët de son vivant, qui ne l’a pas respecté pendant ses funérailles peut aujourd’hui venir nous dire qu’il est houphouëtiste. Le moment de parler n’est pas encore arrivé. Mais nous avons tous ici en mémoire le comportement de la délégation du Fpi lors des funérailles d’Houphouët-Boigny ici, dans la grande cour. J’étais là. J’ai assisté en direct. Le temps de parler viendra.
•Revenons à votre parti, le Rdr. Qu’est-ce qui justifient les changements opérés dans les directions de campagne ?
Nous avons réaménagé sous l’autorité de la directrice régionale de campagne avec l’accord de la direction centrale à Abidjan. Ce réaménagement n’exclut personne. Certains d’entre vous n’ont vu que le côté sanction. Moi, je voudrais dire qu’il n’y a pas eu de sanction et insister sur l’autre aspect de ce réaménagement qui a été la récompense de ceux qui ont travaillé. L’identification est la partie la plus importante de notre prochaine campagne électorale et celui qui rate cette identification a tout raté. Ceux qui, depuis que l’identification a commencé, sont sur le terrain tous les jours que Dieu fait, comment ne pas les remercier ? Nous avons fait un réaménagement et certaines personnes ont eu d’autres attributions. Leur fonction sera ce qu’ils en feront. Ils disent avoir beaucoup d’expérience, ils m’accusent de ne pas en avoir. Avec leur expérience, j’espère qu’ils vont me prodiguer de bons et sages conseils pour la bonne marche du Rdr à Yamoussoukro.
•Ne craignez-vous pas avoir fait des frustrés ?
La frustration est un sentiment humain. Malheureusement, l’orgueil aussi, le premier étant très souvent le fils du second. La seule question, à mon sens, qui mérite d’être posée à chacun d’entre nous est celle-ci : « Est-ce que je souhaite vraiment la victoire d’Alassane Ouattara et à quoi suis-je prêt à renoncer pour qu’il gagne ? » En fonction de la réponse que vous trouverez à cette question, vous vous déterminerez.
•Comment expliquez-vous la réunion que certains membres ont tenue au quartier Vasco ?
Comme le fruit de l’expression démocratique au sein du Rdr. Des militants qui se réunissent pour la bonne marche de leur parti, pour réfléchir aux moyens à utiliser pour la victoire de leur candidat, c’est une bonne chose. Je ne peux pas croire qu’ils se soient réunis pour autre chose.
•Depuis ce réaménagement technique, comment se porte le Rdr ici à Yamoussoukro ?
Le Rdr à Yamoussoukro s’est bien porté en tant qu’entité politique. Vous remarquerez que le problème n’est pas au niveau des militants de base, mais des dirigeants. Or, on a trop tendance à se focaliser sur les dirigeants quand on parle du Rdr. Le Rdr a toujours été en bonne santé ici, les militants fortement mobilisés se sont toujours battus pour la même cause. C’était à la tête qu’il y avait des problèmes de poste, de préséance ou même d’influence. Mais, le parti ne s’est jamais mal porté. Et le réaménagement devrait résoudre ce problème.
•Comment le DDC que vous êtes mène cette précampagne ?
Vous savez, je me considère un peu comme un « chef de guerre. » Avant d’aller à la bataille, il faut compter ses troupes pour responsabiliser ceux qui vont aller sur le terrain. Cela fait, on se met en ordre de bataille, chaque élément et chaque partie de la troupe ayant un travail précis selon un plan de campagne établi entre nous. Nous sommes à l’étape de l’organisation de nos forces pour mieux aller à la victoire.
•Qu’est-ce que Mme Peuhmond, la direction du Rdr et vous-même faites pour la campagne ?
Il est difficile de parler de ce que l’on a fait. Mme le ministre a effectivement offert 20 vélos et le parti lui-même 10. Ces engins ont été distribués aux secrétaires de section des villages. Elle a aussi offert une moto à la section de Tiébissou et le Ddc. Moi j’en ai offert 3 dont une à la jeunesse, une à la CTE (Commission technique électorale) et la dernière à la direction de campagne de la commune. D’autres engins suivront. Il faut que chacun au Rdr, selon ses moyens, s’investisse dans cette campagne.
•Il se murmure à ce propos qu’au-delà des discours que vous tenez, Mme Peuhmond et vous-même avez des ambitions locales.
Il ne s’agit que d’une seule chose : faire élire Alassane Dramane Ouattara président de la République de Côte d’Ivoire. Je n’ai pas d’autre ambition que celle-là.
•Que pensez-vous de l’affaire Anaky qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive récemment et qui pourrait d’ailleurs rebondir puisque le ministre de l’Intérieur a annoncé que l’affaire suit son cours?
Je dis que moi, je ne suis pas un rebelle. Je l’ai déjà dit dans une autre interview. Je suis peut-être un révolté. Mais je ne prendrais jamais d’arme et je n’appellerai jamais à la prise d’arme. Mais, de la même façon, je me souviens que dans une des déclarations de l’actuel président, M. Laurent Gbagbo, il avait menacé le Pdci-Rda en disant que si ce parti n’organisait pas les élections dans les délais normaux, il irait s’asseoir dans son village de Mama et que Henri Konan Bédié aurait en face de lui un Kabila ! Alors, quand Anaky Kobenan invite les Ivoiriens à imiter le peuple malgache, on l’arrête, mais quand l’opposant Gbagbo dit qu’il va être un Kabila…. Bon ! Je crois que c’est du même ordre d’idée. A mon sens, la réponse est démesurée par rapport aux propos tenus par M. Anaky. Je considère son interpellation comme une atteinte à la liberté d’expression et je l’assimile même à un abus de pouvoir.
Interview réalisée par Ousmane Diallo Correspondant régional