L'université de Cocody qui traverse une période de crise s'est installée dans la mauvaise habitude de prolonger indéfiniment les années académiques.
Nombre pléthorique d'étudiants, inscriptions suspendues, année académique prolongée, même sur plus de deux ans. L'université de Cocody est depuis quelques années le théâtre de plusieurs dysfonctionnements. Cela empêche une bonne formation et rabaisse le niveau des étudiants. Presque toutes les Unités de formation et de recherches (Ufr) sont confrontées à ces grosses difficultés. Dans nombre d'Ufr les années se suivent sans fin. A titre d'exemple l'année académique 2007-2008 qui court est loin de s'achever. A l'ex-Flash, les étudiants de plusieurs départements font encore les cours. C'est le cas de celui des lettres modernes. Ici, les étudiants n'ont pas terminé leur année qui devait prendre fin normalement en juillet 2008. Comme l'affirme Kouassi A., étudiant en maîtrise : « Les années ne finissent jamais ici. J'ai eu mon Bac en 2004. Je devais être normalement en Diplôme d'études approfondies (Dea) car je n'ai pas repris de classe. Mais je suis encore en maîtrise. Je fais des études de 4 ans normalement, en 5 ans » a-t-il décrié. La majorité des étudiants vit ce calvaire. A. Lucette, inscrite en Deug II de psychologie fait le même constat. « Tout est mélangé ici. Cela fait plus d'un an que je suis au même niveau. Les cours n'avancent pas. Tout traîne à la Flash, cours magistraux, travaux dirigés, évaluations etc. Nous ne sommes pas les seuls en Psychologie ». Elle poursuit : « Pourtant ailleurs, ça va. En sciences (Cbg, physique-chimie, mathématique-informatique) et droit» précise-t-elle. La faculté de sciences juridiques, administratives et politiques vient en première position. La nouvelle année a débuté en janvier. Youssouf O., étudiant en Deug I le confirme. « J'ai été orienté en droit. Je voulais faire les lettres modernes, mais je n'ai pas pu. L'université n'a pas pu orienter cette année dans ce département. Car les étudiants de ce département ont accumulé un grand retard » regrette-t-il. A l'Institut de géographie tropicale, et au département d'histoire, les cours ont également commencé, mais avec un léger retard. C'est pareil pour les départements d'espagnol et de linguistique. En criminologie, les cours pour l'année 2007-2008 ont aussi repris. Toutefois, les étudiants inscrits dans les Ufr et facultés scientifiques connaissent une légère avance Sont dans ce cas ceux de physique-chimie, math-info, (chimie-biologie-géologie) et sciences économiques. Selon Marie-Gisèle, étudiante en licence de gestion, les cours ont repris juste avant les congés de Pâques. Elle continue : « Nous sommes en retard comme toute l'université d'ailleurs. Car nous devions commencer en janvier. Mais c'est mieux par rapport aux étudiants de Flash » ironise-t-elle.
Les retards, la règle
Selon plusieurs enseignants de l'université de Cocody, ces retards sont de plusieurs ordres. Les effectifs pléthoriques des étudiants et les insuffisances de salles sont généralement les causes rituelles. Les enseignants n'ont pas assez de salles pour faire les cours. Par exemple, l'Amphi Niangoran Bouah est partagé par tous les étudiants de tous les niveaux des Ufr Llc (Langues littératures et civilisations) et Shs (Sciences de l'homme et de la société). Et pour s'entendre, les enseignants sont obligés de repartir les effectifs en deux groupes. Les premiers sont font les cours en un mois et les autres attendent la disponibilité des salles. Résultat, le cours prévu pour un mois s'étend sur deux. Certains enseignants tentent de rattraper le retard en dispensant des enseignements les dimanches, souvent toute la journée. Il y a aussi la démotivation des enseignants à cause des salaires et primes impayés. Selon nos sources, certains enseignants n'ont pas encore reçu leurs différentes rémunérations. Evidemment, las de vivre la galère, ils se ruent vers les universités privées. Il existe aussi le cas des grèves. De plus en plus les acteurs du système éducatif ont recours au dépôt de la craie pour se faire entendre de l'autorité. Selon les enseignants et les étudiants, le gouvernement ivoirien ne réagit qu'en cas de bras de fer ou quand le système universitaire est paralysé. La vétusté des équipements didactiques et des locaux, de son côté, ne favorise pas la bonne formation. Les enseignants travaillent dans des conditions pénibles. Ils exercent dans des amphis surchauffés. C'est le cas des Amphis Léon Robert, 5 et 6. La climatisation et la luminosité sont défectueuses. Le dernier problème abordé dans notre enquête concerne le nombre des enseignants. A l'université de Cocody, il y a une insuffisance chronique à ce niveau. Aujourd'hui, le temple du savoir le plus important de Côte d'Ivoire ne compte que 1.355 enseignants pour 70.000 étudiants.
A.K.
Nombre pléthorique d'étudiants, inscriptions suspendues, année académique prolongée, même sur plus de deux ans. L'université de Cocody est depuis quelques années le théâtre de plusieurs dysfonctionnements. Cela empêche une bonne formation et rabaisse le niveau des étudiants. Presque toutes les Unités de formation et de recherches (Ufr) sont confrontées à ces grosses difficultés. Dans nombre d'Ufr les années se suivent sans fin. A titre d'exemple l'année académique 2007-2008 qui court est loin de s'achever. A l'ex-Flash, les étudiants de plusieurs départements font encore les cours. C'est le cas de celui des lettres modernes. Ici, les étudiants n'ont pas terminé leur année qui devait prendre fin normalement en juillet 2008. Comme l'affirme Kouassi A., étudiant en maîtrise : « Les années ne finissent jamais ici. J'ai eu mon Bac en 2004. Je devais être normalement en Diplôme d'études approfondies (Dea) car je n'ai pas repris de classe. Mais je suis encore en maîtrise. Je fais des études de 4 ans normalement, en 5 ans » a-t-il décrié. La majorité des étudiants vit ce calvaire. A. Lucette, inscrite en Deug II de psychologie fait le même constat. « Tout est mélangé ici. Cela fait plus d'un an que je suis au même niveau. Les cours n'avancent pas. Tout traîne à la Flash, cours magistraux, travaux dirigés, évaluations etc. Nous ne sommes pas les seuls en Psychologie ». Elle poursuit : « Pourtant ailleurs, ça va. En sciences (Cbg, physique-chimie, mathématique-informatique) et droit» précise-t-elle. La faculté de sciences juridiques, administratives et politiques vient en première position. La nouvelle année a débuté en janvier. Youssouf O., étudiant en Deug I le confirme. « J'ai été orienté en droit. Je voulais faire les lettres modernes, mais je n'ai pas pu. L'université n'a pas pu orienter cette année dans ce département. Car les étudiants de ce département ont accumulé un grand retard » regrette-t-il. A l'Institut de géographie tropicale, et au département d'histoire, les cours ont également commencé, mais avec un léger retard. C'est pareil pour les départements d'espagnol et de linguistique. En criminologie, les cours pour l'année 2007-2008 ont aussi repris. Toutefois, les étudiants inscrits dans les Ufr et facultés scientifiques connaissent une légère avance Sont dans ce cas ceux de physique-chimie, math-info, (chimie-biologie-géologie) et sciences économiques. Selon Marie-Gisèle, étudiante en licence de gestion, les cours ont repris juste avant les congés de Pâques. Elle continue : « Nous sommes en retard comme toute l'université d'ailleurs. Car nous devions commencer en janvier. Mais c'est mieux par rapport aux étudiants de Flash » ironise-t-elle.
Les retards, la règle
Selon plusieurs enseignants de l'université de Cocody, ces retards sont de plusieurs ordres. Les effectifs pléthoriques des étudiants et les insuffisances de salles sont généralement les causes rituelles. Les enseignants n'ont pas assez de salles pour faire les cours. Par exemple, l'Amphi Niangoran Bouah est partagé par tous les étudiants de tous les niveaux des Ufr Llc (Langues littératures et civilisations) et Shs (Sciences de l'homme et de la société). Et pour s'entendre, les enseignants sont obligés de repartir les effectifs en deux groupes. Les premiers sont font les cours en un mois et les autres attendent la disponibilité des salles. Résultat, le cours prévu pour un mois s'étend sur deux. Certains enseignants tentent de rattraper le retard en dispensant des enseignements les dimanches, souvent toute la journée. Il y a aussi la démotivation des enseignants à cause des salaires et primes impayés. Selon nos sources, certains enseignants n'ont pas encore reçu leurs différentes rémunérations. Evidemment, las de vivre la galère, ils se ruent vers les universités privées. Il existe aussi le cas des grèves. De plus en plus les acteurs du système éducatif ont recours au dépôt de la craie pour se faire entendre de l'autorité. Selon les enseignants et les étudiants, le gouvernement ivoirien ne réagit qu'en cas de bras de fer ou quand le système universitaire est paralysé. La vétusté des équipements didactiques et des locaux, de son côté, ne favorise pas la bonne formation. Les enseignants travaillent dans des conditions pénibles. Ils exercent dans des amphis surchauffés. C'est le cas des Amphis Léon Robert, 5 et 6. La climatisation et la luminosité sont défectueuses. Le dernier problème abordé dans notre enquête concerne le nombre des enseignants. A l'université de Cocody, il y a une insuffisance chronique à ce niveau. Aujourd'hui, le temple du savoir le plus important de Côte d'Ivoire ne compte que 1.355 enseignants pour 70.000 étudiants.
A.K.