3 questions à Simon Yoman, Directeur général de Sempa-Bmod : "Les dockers ont compris que rien ne peut s’obtenir dans la violence"

Après les élections du 04 novembre 2004, c'est logiquement le 04 novembre 2006 que les élections devraient se tenir. Pourquoi avoir attendu 3 ans plus tard ?

Je crois que vous-même en tant que acteur privilégié du monde maritime et portuaire vous savez les difficultés que nous avons eues pour pouvoir maintenir nos activités et faire en sorte que le port continue d'être le moteur de l'économie ivoirienne (...) Aujourd'hui nous considérons l'organisation de cette élection comme une fête pour les dockers ; dans la mesure où ça va leur permettre de désigner leurs représentants, les délégués du personnel. Compte tenu des pouvoirs qui sont contenus dans le code du travail, ils constituent un maillon important pour la bonne marche de l'entreprise. Cela va nous permettre une fois pour toute de lever toutes les zones d'incertitude, de malentendus pour que nous puissions avancer ensemble dans le sens d'un partenariat.


Peut-on affirmer ici que vous partez sur de nouvelles bases ?

Vous constatez actuellement avec l'affluence qu'il y a que l'ensemble des dockers ont compris que rien ne peut s'obtenir dans la violence, dans la contestation et que tout est une question d'organisation et de compréhension. La nouvelle base n'est autre que le signe de la fraternité, la solidarité et surtout de l'avenir ; parce que cela va nous permettre d'amorcer les négociations sur la convention docker. Bien entendu quand on parle de convention c'est bien des négociations. On va pouvoir rendre cette convention plus crédible puisque toutes les questions seront abordées en toute responsabilité et non dans la violence et même souvent au mépris des textes. Le Sempa est une organisation qui gère les dockers depuis les années 56-57. Depuis cette date, le Sempa a beaucoup évolué dans le sens de l'amélioration du dialogue social avec les dockers. Parce que nous avons toujours eu la vision d'un partenariat véritable avec les dockers. Nous invitons les dockers à œuvrer dans ce sens. Nous en tant que leurs responsables nous sommes ouverts à la discussion comme nous l'avons toujours été. C'est le sens que le président du Sempa, Lionel Labarre a toujours donné à cette organisation. Il a reçu tous les secrétaires généraux avec la presse pour montrer son sens d'ouverture à tout dialogue constructif allant dans le sens de la compétitivité des activités portuaires. Donc, nous en tant que ses représentants auprès des travailleurs nous faisons en sorte que cette vision se manifeste au quotidien dans les rapports professionnels que nous avons avec les dockers. Nous avons été toujours ouverts à cela dans le respect de la revalorisation du travail en Côte d'Ivoire. Il faut que tout se passe dans un cadre juridique et ce cadre juridique reconnu, c'est le décret portant statut-docker qui accorde un certain nombre d'avantages aux dockers qu'il reconnaît comme travailleur particulier.


Un appel à lancer…

Je voudrais remercier toutes les personnes notamment les ministres de l'Intérieur (ndlr : Désiré Tagro), de l'Emploi, Hubert Oulaye, le Directeur général du port (Marcel Gossio) et toutes les 23 entreprises membres du Sempa qui n'ont ménagé aucun effort pour que cette élection se tienne dans des conditions parfaites faites de transparences, d'équité afin que nous puissions dégager une représentation digne de l'ensemble de la corporation docker.

Propos recueillis par Sériba Koné
PH/ Y.R.A