L’Intercajou fait l’objet de critiques acerbes depuis quelque temps de la part des producteurs de la noix de cajou. Il lui est reproché notamment d’œuvrer, en complicité avec les exportateurs, à appauvrir les paysans. En témoigne, selon les coopératives et les syndicats, la fixation du prix du kg de cajou bord champ, sans tenir compte des réalités du terrain. Au cours d’une rencontre avec la presse, Touré Abdoulaye avait affirmé que le prix bord champ pourrait atteindre le seuil de 180f (ce qui a été fait depuis lors). Des propos qui, au lieu de réjouir les producteurs déjà mécontents du très bas prix de ce produit d’exportation, ont provoqué une levée de boucliers.
Alex N’Guettia, président de la coopérative Béhé Gbin de Béoumi, pense que le président Touré «n’a pas la maîtrise de la réalité du terrain». Selon lui, toutes les structures de gestion de la filière ont failli à leur mission de sauvegarde du revenu moyen du producteur ivoirien du cajou. Il est allé plus loin pour fustiger l’attitude peu loyale des exportateurs qui veulent se sucrer sur le dos des paysans. «Le quotidien des producteurs est devenu très difficile et ils se retrouvent obligés de céder leurs produits à vils prix pour pouvoir subvenir aux besoins élémentaires de leurs familles», a-t-il déploré. Avant de s’en prendre à nouveau aux structures de gestion, particulièrement l’Intercajou, qui ne défendent véritablement pas les intérêts des producteurs : «Le président de l’Intercajou doit avoir le courage d’agir pour la disparition des taxes informelles des Forces nouvelles et des Forces de défense et de sécurité».
Avant-hier, au cours d’un point de presse, le secrétaire général de la Fédération internationale de la filière cajou (Filcajou), Méité Mamoudou, n’a pas pris de gants pour accuser l’Intercajou. Plus pratique, il a expliqué que les charges de production d’un hectare d’anacarde s’élèvent à près de 400.000 FCFA (l’anacarde met 3 ans avant de produire). Dans un tel contexte, vendre le kg à 150 FCFA ou même à 180 FCFA revient, pour le paysan, à produire à perte. Selon lui, l’Intercajou ne fait pas de véritable calcul scientifique avant la fixation des prix. C’est pourquoi, il dira : «Soit l’Intercajou n’est pas outillée pour fixer un prix rémunérateur aux paysans, soit c’est la mauvaise foi, soit c’est une stratégie, en association avec les exportateurs qui sont puissants, pour spolier les producteurs». Mais, l’orateur penchait beaucoup plus pour la troisième hypothèse. Selon lui, en effet, l’Intercajou et les exportateurs se livrent à des «pratiques cannibalistes» visant à affamer le producteur.
Comme on peut le voir, le prix du cajou est très contesté par les producteurs. Ce qui remet en cause le processus même qui mène à la fixation dudit prix. Aujourd’hui, pour contraindre les décideurs à trouver pour eux un prix rémunérateur, de nombreux paysans ont décidé de faire la rétention de leurs produits. Résultat d’une crise de confiance entre les producteurs et l’Intercajou.
Koné Modeste
Alex N’Guettia, président de la coopérative Béhé Gbin de Béoumi, pense que le président Touré «n’a pas la maîtrise de la réalité du terrain». Selon lui, toutes les structures de gestion de la filière ont failli à leur mission de sauvegarde du revenu moyen du producteur ivoirien du cajou. Il est allé plus loin pour fustiger l’attitude peu loyale des exportateurs qui veulent se sucrer sur le dos des paysans. «Le quotidien des producteurs est devenu très difficile et ils se retrouvent obligés de céder leurs produits à vils prix pour pouvoir subvenir aux besoins élémentaires de leurs familles», a-t-il déploré. Avant de s’en prendre à nouveau aux structures de gestion, particulièrement l’Intercajou, qui ne défendent véritablement pas les intérêts des producteurs : «Le président de l’Intercajou doit avoir le courage d’agir pour la disparition des taxes informelles des Forces nouvelles et des Forces de défense et de sécurité».
Avant-hier, au cours d’un point de presse, le secrétaire général de la Fédération internationale de la filière cajou (Filcajou), Méité Mamoudou, n’a pas pris de gants pour accuser l’Intercajou. Plus pratique, il a expliqué que les charges de production d’un hectare d’anacarde s’élèvent à près de 400.000 FCFA (l’anacarde met 3 ans avant de produire). Dans un tel contexte, vendre le kg à 150 FCFA ou même à 180 FCFA revient, pour le paysan, à produire à perte. Selon lui, l’Intercajou ne fait pas de véritable calcul scientifique avant la fixation des prix. C’est pourquoi, il dira : «Soit l’Intercajou n’est pas outillée pour fixer un prix rémunérateur aux paysans, soit c’est la mauvaise foi, soit c’est une stratégie, en association avec les exportateurs qui sont puissants, pour spolier les producteurs». Mais, l’orateur penchait beaucoup plus pour la troisième hypothèse. Selon lui, en effet, l’Intercajou et les exportateurs se livrent à des «pratiques cannibalistes» visant à affamer le producteur.
Comme on peut le voir, le prix du cajou est très contesté par les producteurs. Ce qui remet en cause le processus même qui mène à la fixation dudit prix. Aujourd’hui, pour contraindre les décideurs à trouver pour eux un prix rémunérateur, de nombreux paysans ont décidé de faire la rétention de leurs produits. Résultat d’une crise de confiance entre les producteurs et l’Intercajou.
Koné Modeste