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Société Publié le samedi 18 avril 2009 | Le Temps

Affaire un sous-prefet abattu à la rue princesse - Le témoignage émouvant de son épouse

Un deuil a frappé la famille Kouadou Alphonse, semant la désolation et la tristesse. Sa femme éplorée ne sait plus à quel saint se vouer.

Sorti avec toute sa famille pour des courses, M. Kouadou Kouakou Alphonse sous-préfet à Tiémé (département d'Odienné), ne savait pas qu'il avait pris rendez-vous avec la mort, ce 14 avril, à 20 heures. Lui, qui doit rejoindre son nouveau poste d'affectation dans 24 heures, réglait les derniers détails de son voyage lorsque deux individus mal intentionnés ont décidé de mettre fin à sa vie. C'est une dame très abattue et étreinte par la douleur qui nous explique les circonstances dramatiques dans lesquelles son époux l'a quittée. " Il m'a appelée aux environs de 19 heures pour me dire que je devais l'accompagner chez un de ses cousins pour prendre une ordonnance pour s'acheter des médicaments qu'il prendrait au cours de son voyage. Nous sommes allés ensemble et c'est son cousin qui a délivré l'ordonnance qui a permis à mon mari d'acheter les médicaments. Nous étions à la pharmacie lorsque le téléphone portable de mon mari a sonné ". Faut-il noter que M. Kouadou Alphonse a un autre grand frère qui a été nommé sous-préfet dans la même année. Lui est a en fonction dans la région de Prikro. Celui-ci a appelé M. Kouadou pour lui dire qu'ils ont une réunion de famille. Selon les explications de l'épouse du sous-préfet, la réunion devait se passer au domicile de son mari à la Sogefia. " Nous étions en route pour aller à cette réunion. Mais, au même moment, mon mari a été rappelé. On lui a dit que la réunion ne se tiendra plus chez lui à son domicile. Mais que cette réunion aura lieu dans un maquis situé à l'hôtel Birango non loin, de la rue princesse ", soutient-elle. Avant de poursuivre. " Nous étions avec les enfants. Nous les avons mis dans un taxi pour qu'ils aillent à la maison. Mais mon mari ne comprenait pas les raisons pour lesquelles ses frères aînés voulaient que la réunion ait lieu ici. Un endroit bruyant et pas commode. Il m'a dit que ce lieu n'est pas indiqué pour les autorités. Mais comme il a du respect pour ses frères aînés, il va tout de même y aller pour assister à cette réunion " a-t-elle indiqué, les larmes aux yeux. Après avoir garé la voiture, deux individus se sont présentés à lui. Le premier lui pointe un pistolet sur la tempe pour lui intimer l'ordre de lui remettre les clés de la voiture. Tandis que le second se dirige vers son épouse et lui demande de monter à bord de la voiture. Ce qu'elle refuse d'ailleurs. " Je lui disais de remettre les clés de la voiture et de ne pas opposer de résistance. C'est ce qu'il a fait. Mais dès qu'il a pris les clés de la voiture, le type-là a en même temps tiré dans la tête de mon mari. J'ai entendu le bruit mais je ne savais pas que c'était sur mon mari qu'il venait de tirer. Je continuais de lui dire de leur remettre les clés et qu'il ne fallait pas s'opposer. Je m'approche de lui, il tombe dans mes bras et je vois qu'il coule du sang sur lui. Le reste est vite passé parce que j'étais déjà évanouie ", a soutenu Madeleine. Ainsi donc est mort M. Kouadou Kouakou Alphonse, qui laisse derrière lui, une femme meurtrie et ses 5 enfants. Mme Tanoh Adjoua Madeleine est l'épouse de M. Kouadou Kouakou Alphonse, le sous-préfet abattu à Yopougon, le 14 avril dernier aux environs de 20 heures. Leur idylle ne date pas d'aujourd'hui. Depuis leur tendre jeunesse, le couple vivait ensemble. Depuis donc le Lycée, M Kouadou avait choisi de vivre avec celle qui lui a donné 5 enfants. Mais le sort a voulu qu'elle ne bénéficie plus du fruit de son amour qui aujourd'hui, est devenu sous-préfet. " Je vivais avec lui depuis qu'il a eu son bac. Nous étions ensemble lorsqu'il avait entrepris de terminer tout son cycle à l'Ena ", a expliqué avec courage dame Adjoua étreinte par la douleur. Le premier poste d'affectation de son défunt mari est Odienné, plus précisément à Tiémé. Depuis 2005 Alphonse a rejoint son poste d'affectation. Il vient d'être affecté à Zikisso ce mois-ci. " J'étais à Tiémé et j'ai lu dans un journal que mon mari vient d'être affecté à Zikisso à 25 km de Lakota. Ses patrons l'ont appelé pour qu'il vienne à Abidjan afin de prendre contact certainement avec son nouveau lieu d'affectation ", a éclaté en sanglots dame Madeleine. Kouadou est donc venu à Abidjan pour mettre les choses en ordre. Et elle est venue le rejoindre. Celui-ci a été donc informé par ses supérieurs au plus tard le 14 avril dernier, il devait rejoindre son poste d'affectation. Avec la fête de Pâques qui s'annonçait, la famille a été invitée par le Secrétaire général de la préfecture d'Abengourou pour commémorer le jumelage de leur village avec celui du Sécrétaire général. De retour d'Abengourou, Dame Tanoh Madeleine explique que son mari ne respirait pas la grande forme. Certainement fatigué par les nombreuses démarches et courses effectuées dans le cadre de son affectation, M. Kouadou avait eu une baisse de régime. Mais il devait poursuivre les courses pour être à jour le mardi afin de pouvoir voyager le mercredi. Ce voyage, il ne l'effectuera jamais, car des malfrats en ont décidé ainsi.

Jean-Baptiste Essis
essis06525881@yahoo.fr
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