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Société Publié le samedi 18 avril 2009 | Nord-Sud

Protestation contre les « antennes toxiques » - Un véhicule de Moov bloqué hier à Cocody

Les résidents de la grande Ourse et Chomettes de Cocody protestent depuis 2007 contre une antenne de Moov-Côte d'Ivoire. Hier, ils ont pris en otage une équipe de l'opérateur.

La psychose des « antennes toxiques » a failli dégénérer hier à la cité ''Grande Ourse et Chomettes'' de Cocody, non loin de l'allocodrome. Les jeunes du quartier se sont violemment opposés à des travaux d'entretien qu'une équipe technique de la société Moov-Côte d'Ivoire venait exécuter sur une antenne relais installée au-dessus d'un des bâtiments de la cité. Pendant longtemps, les manifestants ont bloqué le véhicule à bord duquel étaient venus les techniciens. Ceux-ci n'ont eu leur salut que par la diplomatie. Ils ont réussi à convaincre les plaignants à accepter l'arbitrage de la Compagnie ivoirienne d'électricité (Cie). En effet, après s'être opposés, en vain, à l'installation de l'antenne par crainte des éventuels effets sur leur santé, et après toutes les démarches qu'ils ont menées pour leur démantèlement, sans succès, les résidents assistaient impuissants à la présence de l'appareil quand une autre forme de nuisance est venue les pousser à l'explosion de ce vendredi matin. « Nos appareils ne font que s'endommager depuis que cette antenne a été placée. Hier (jeudi), ce sont les ampoules électriques qui se sont mises à exploser. Nous sommes dans ce quartier depuis 1960, malgré toutes les tornades, cela ne s'était jamais produit », se plaignait la foule en colère. Les otages ont estimé qu'en l'absence de toute preuve sur le lien entre les antennes et les pannes déplorées, il fallait se référer à la Cie. Après un long réfus, la population a fini par accéder à la proposition. Cependant, quelle que soit l'issue de l'arbitrage, le quartier exige l'enlèvement de l'antenne : « Nous avons des insomnies et toutes sortes de maladies. La nuit, nous avons des vibrations dans les oreilles.» En juin 2007, surpris par l'installation de l'antenne, les riverains font arrêter les travaux. Ils découvrent alors que Moov avait obtenu l'autorisation du nommé Kouassi Antoine, locataire dans l'immeuble ayant reçu l'appareil. Une réunion d'urgence est convoquée le 16 juin en présence de représentants de Moov envoyés pour exposer sur l'inexistence d'effets néfastes des antennes relais sur la santé. Refus total des résidents qui, à leur tour, démontrent la nocivité de ces équipements, à partir d'informations qu'ils ont reçues de diverses sources averties. Moov demande à M. Kouassi, que nous n'avons pas pu entendre parce qu'absent, de trouver une solution au blocage. Il avait déjà perçu, en effet, selon nos interlocuteurs, la somme de 3.000.000 Fcfa comme intéressement, au titre de la première année d'occupation du toit. Toujours selon les manifestants, M. Kouassi aurait affirmé, à la même occasion, que 450.000 Fcfa d'impôt avaient été prélevés sur la somme perçue. Une deuxième réunion est ténue le 23 juin 2007. Là, à en croire les plaignants, Kouassi Antoine aurait refusé de présenter au reste du quartier le contrat qu'il a signé avec l'opérateur. « Le 27 juin, nous avons adressé un courrier à Moov-Côte d'Ivoire. La mairie de Cocody a été saisie le même jour par courrier. Le commissariat du 8e arrondissement est également informé. Aucune réaction (…) En 2008, le premier trimestre est écoulé et Moov installe son antenne-relais au forceps », fustige Koné Koutia-Lémon, architecte, et un des copropriétaires. « Un spécialiste Israélien m'a reçu à la cité des Arts et m'a expliqué tous les méfais des antennes. Ma sœur qui a plus de 60 ans connaît des saignements. Ceux qui vivent tout juste en dessous de l'antenne sentent des vibrations. Quand on a été initié à la physique, on sait au moins que les micro-ondes sont très dangereuses. Voyez l'exemple de la radiographie. L'on nous conseille d'éviter un certain nombre de radiographie par an parce que cela peut vous exposer à beaucoup de choses. Dans tous les cas, nous pensons qu'il est légitime d'avoir peur. Face au doute, nous préférons nous abstenir. Alors nous demandons que l'antenne parte », conclut-il.

Cissé Sindou
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