Tout en reconnaissant que le préservatif n'est pas sûr à 100%, le ministère de la Lutte contre le sida estime que cet instrument ne doit pas être exclu des moyens de protection contre le virus de la maladie. Selon un responsable de ce département qui a requis l'anonymat, aucune étude n'infirme ou ne confirme que le taux d'infection relativement élevé dans la sous-région ou en Côte d'Ivoire est lié à la défaillance du condom. « On ne connaît pas encore les proportions de personnes qui utilisent le préservatif, pratiquent l'abstinence ou la fidélité », s'interroge notre source. Elle rappelle que les voies de transmission du Vih sont diverses et multiples. Il s'agit entre autres de l'infection par des rapports sexuels non protégés, de la transfusion sanguine, la transmission de mère à enfant etc. Des études périodiques appelées « Enquêtes sur les indicateurs du sida » (Eis) sont réalisées en Côte d'Ivoire. Celle de 2005 a par exemple révélé que le taux de prévalence national était de 4,7% à l'époque au lieu de 11%. « Ces études coûtent des milliards de Fcfa et ne sont réalisées que pour des objectifs bien précis. Le débat que vous soulevez peut faire l'objet d'une enquête pour que nous puissions être plus éclairés sur le niveau des infections qui surviennent pendant l'utilisation du préservatif. Mais, je le répète, ce sont des études très coûteuses », prévient le spécialiste. D'ici là, il affirme qu'aucune preuve scientifique ne démontre que la « chaussette » est inutile. Malgré ses insuffisances liées à la possibilité de l'éclatement, de la déchirure ou de l'existence de micro passages qui pourrait causer l'infection pendant la relation sexuelle, la capote reste un moyen de protection, ajoute-t-il. Toutefois, il rappelle que le préservatif n'est qu'un des moyens de protection conseillés par le gouvernement. Bien avant lui, il y a l'abstinence et la fidélité.
Cissé Sindou
Cissé Sindou
