Depuis la Maca, Oré Gnézé, le conseiller de Gbagbo : “Je n`ai jamais dis que Jésus était Bété"

Oré Gnézé Jacques, conseiller spécial du chef de l'Etat chargé des cultes, des traditions et des religions, est écroué à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) depuis près de trois semaines. Il est accusé d'atteinte à la sûreté d'Etat. Le concerné crie au complot. Cette ligne de défense, il l'a réaffirmée à des journalistes qui lui ont rendu visite le week-end. Au-delà de cette affaire troublante, le chercheur est revenu sur une découverte insolite qu'il avait annoncée. Interrogé par notre confrère Le Nouveau Réveil (édition du lundi), il a remis en cause ses affirmations sur les liens entre Jésus et les Bétés. « Croyez-vous qu'on vous prend au sérieux au palais après avoir affirmé que Jésus est Bété ? », a demandé le journaliste. « C'est archi-faux ! Je n'ai jamais dit que Jésus était Bété. J'ai plutôt affirmé que la langue arabienne écrite dans la Bible correspondait à la langue bété. Jésus parlait l'hébreux», a répondu le chercheur.
Autre journal, autre échange. Dialogue du vendredi 8 juin 2007, en page 12. Le journaliste : Doit-on conclure que Jésus parlait bété ? Pr Oré Gnézé : Bien sûr que oui. Dans la mesure où tout ce qu'il disait était du bété. Et je l'ai prouvé aussi bien sur le plan linguistique que scientifique. Pour me résumer, il n'est donc pas faux de dire que Jésus parlait bété et il était même Bété. Deux discours contradictoires en l'espace de deux ans. Lequel retenir. Dans un premier temps, l'on fait remonter les origines de l'ethnie du chef de l'Etat à l'Egypte, berceau de la civilisation. «Les Bétés viennent d'Egypte». (In Dialogue du 8 juin 2007). Exit le Libéria. Ensuite, l'on se renie. Simple comme bonjour. Le hic, c'est que c'est un professeur d'université et un chercheur, donc un scientifique présumé, qui s'exprime. L'on ne peut s'empêcher de penser à cette autre assertion : «Les Baoulés viennent d'Egypte». Comme par hasard, le locataire du palais était à cette époque un certain Aimé Henri Konan Bédié. Là, exit le Ghana. Pas de doute, la Côte d'Ivoire a mal à ses intellectuels. Triste destin !

K.B.J.