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Société Publié le jeudi 23 avril 2009 | Nord-Sud

Bouaflé : Attouchement sur petites filles - Le pédophile condamné 6 mois de prison

Un procès sous haute surveillance policière. Avec un renfort puissamment armé venu de Bonon, à une trentaine de kilomètres au Nord de Bouaflé. Pour cette audience, le président du tribunal Daffot Jonas a dû faire des précisions. «Cette audience concerne les mœurs. Elle aurait pu se tenir à huis clos. Mais compte tenu du fait que toute la ville se sent concernée, nous l'avons ouverte au public », a-t-il précisé devant une foule déchainée que les forces de défense et de sécurité ont par moment eu du mal à contenir. A 7 heures 45 mn déjà, le prévenu, riche homme d'affaires fortement controversé dans la ville est conduit dans le box des accusés par des policiers en civil, armes aux poings. Taillé dans un jean bleu ciel délavé surmonté d'un polo, le regard hagard, Drissa Ganamé surnommé «DG» ou encore «Le parrain», est accusé d'attentat à la pudeur consommé sur une mineure de 15 ans. Les faits remontent au dimanche 5 avril. A la barre, il ne nie aucunement avoir eu des relations sexuelles avec Mlle T. K. élève en classe de troisième au lycée moderne de Bouaflé. « Je ne l'ai pas droguée avant de coucher avec elle. Et elle m'a bien dit qu'elle a 18 ans révolus », a-t-il souligné. Le président du tribunal, dans sa présentation des faits indique que le prévenu est un repris de justice. «Vous avez déjà été condamné à 10 ans ferme pour abus de confiance. Et vous n'auriez pas purgé toute votre peine entièrement», rappelle-t-il au prévenu. « Effectivement ! J'ai dû remettre au président du tribunal d'alors, la somme de deux cent mille francs Cfa et je me suis retrouvé dehors», lâche l'indélicat homme d'affaires. Des aveux qui viendront réconforter le procureur de la République, Boplou Kemanon Toussaint, pour qui Drissa Ganamé est toujours prêt à corrompre. «Il se raconte partout que vous avez un fétiche qui devient puissant toutes les fois que vous avez des relations sexuelles avec des jeunes filles mineures. C'est la raison pour laquelle que vous tenez votre sexe en main comme une torche. Sinon pourquoi toute la ville vous en voudrait tant ? », demande le procureur. Le père de la victime, agent de santé, après s'être constitué partie civile exige que le criminel lui verse à titre de dommages et intérêts, la somme de 20 millions Fcfa. Le parent soutient que sa fille a été enlevée puis violée sans préservatif dans un hôtel de la ville. Selon le procureur, Drissa Ganamé, ce polygame, père de 18 enfants, dispose de tout un réseau de « rabatteurs », qui lui envoient des jeunes filles contre des billets de banque. Dans le milieu des élèves c'est le « parrain ». Ce qui expliquait selon certains d'entre eux, leur forte présence à ce procès. En ville, Ganamé n'a pas bonne presse non plus. « C'est un arnaqueur. Un individu sans scrupules», nous confiait un adulte dans la salle d'audience. L'avocat de la défense a même reconnu que son client «n'est pas propre sur toute la ligne ». Dans son plaidoyer, Me Yobouet Konan Jacques a invité le tribunal à la clémence. Ce, après que le ministère public ait requis contre son client la peine maximale de trois ans d'emprisonnement ferme et un million de Fcfa d'amende. Au terme de trois heures et demie de procès le tribunal a décidé d'envoyer le pédophile à l'ombre pour à six mois fermes, et lui a infligé une amende de 360.000 Fcfa et 500.000 Fcfa de dommages et d'intérêt à verser à la victime. L'avocat de Ganamé promet de faire appel. Comme l'avait souligné le tribunal dès l'entame de l'audience, la population était avide d'un signal fort. Elle voulait savoir jusqu'où peut aller la justice avec quelqu'un qui n'a jamais lésiné sur les moyens pour se sortir des situations les plus compromettantes.

Inza D. Kader, Correspondant régional
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