Le manque de kit de dialyse depuis 4 mois commence à causer des effets néfastes au Samu de Cocody. En moins d'une semaine 4 décès ont affolé les malades et le personnel.
Les malades et le personnel du centre d'hémodialyse du Samu de Cocody avaient prévenu. A travers des sit-in et des rencontres avec les autorités, ils avaient attiré l'attention de tous sur les dangers encourus par le manque de kits. Hélas ! Cette situation qui perdure depuis décembre dernier a commencé à faire ses effets néfastes. Le centre a enregistré 4 morts depuis lundi. Ces informations ont été données par des sources proches du Samu. Ce mardi, sur les lieux, l'inquiétude et la peur se lisent sur les visages dans la salle de dialyse. C'est que les malades ont appris la fréquence des drames avec stupéfaction. Au mois de mars, Kouabenan Jean Copa, président de l'Association des dialysés de Côte d'Ivoire, avançait le chiffre 11 comme nombre de décès liés à cette situation. Ce constat prenait en compte le mois de décembre où la pénurie a commencé. Soit 4 mois. Cela fait environ un décès toutes les deux semaines. Pour lui c'était encore acceptable. « Mais la situation a empiré. On enregistre 4 morts alors que la semaine n'est pas encore achevée, c'est inquiétant. A ce rythme, ce sont tous les malades qui vont y passer », affirment Kouamé J., un patient, venu faire sa dialyse. Ce traitement bon nombre de malades ne peuvent plus se le permettre, parmi les 108 que compte le centre. Car, ils sont pour la plupart démunis. « Nous n'avons pas de kit de dialyse et nous sommes passés par tous les moyens pour interpeller les autorités depuis décembre. Les malades ont même fait des sit-in pour se faire entendre. Mais personne ne nous vient en aide », indique un membre du personnel du centre qui vit aussi mal la situation que les malades d'insuffisance rénale. Ce kit est constitué de salé, de sérum glucosé, de l'héparine, de séringues de dialyse, de rein artificiel, d'aiguille à fistule, de bicarbonate et de ligne. En ce moment, le centre d'hémodialyse ne compte que le salé, le sérum glucosé, l'héparine et les seringues de dialyse. Le rein artificiel, les lignes, les aiguilles à fistules et le bicarbonate manquent depuis décembre. Ainsi, plutôt que de se faire la séance de dialyse à 2.500 Fcfa, les malades dépensent beaucoup plus. Environ 20.000 Fcfa. Ils sont obligés disent-ils, de se rendre à la maison mère pour s'acheter ces produits qui manquent du kit à leurs propres frais. « Je dépense plus de 20.000 Fcfa pour la séance de dialyse qui me revenait à 2.500 Fcfa », relate tristement un malade qui suit sont traitement ce mardi matin. Il explique que le rein artificiel seul se vend à la maison mère à 14.000 Fcfa. Sans compter l'aiguille à fistule qui est à 1.000 Fcfa, le bicarbonate, la ligne. « Dans le mois, les deux séances me reviennent à plus de 40.000 Fcfa », note-t-il. Des coûts que la plupart des malades qui viennent dans ce centre ne peuvent supporter. « Déjà, les 2.500 Fcfa par séance étaient difficiles à supporter pour beaucoup d'entre eux. Certains nous implorent de les aider, mais que pouvons-nous faire ? », s'interroge un agent du centre.
La dialyse passe de 2.500 à 20.000 Fcfa
Spectacle désolant ! Le prix du traitement devenu insupportable pour bon nombre de malades les a obligés à réduire les séances de dialyse. « Certains le font une fois par semaine, d'autres, une fois par mois, et beaucoup d'autres, presque plus », explique cet agent. Une situation qui explique clairement le nombre de décès : 4, en moins d'une semaine. « Et cela va sûrement s'intensifier si rien n'est fait. Les gens doivent savoir que quand un malade fait deux semaines sans faire de dialyse le sang n'est plus épuré », note ce travailleur du Samu. D'où la glissade certaine vers la mort. Selon le personnel, habituellement, le manque de kit de dialyse au Chu de Cocody n'excédait pas 3 semaines. Que se passe-t-il donc pour qu'en dépit des 11 premiers morts, l'Etat soit resté impuissant devant les appels et rappels de la direction du Chu, et, même des malades? Dans un entretien accordé au quotidien gouvernemental Fraternité Matin, dans sa parution du 24 mars 2009, le directeur du Samu, Dr Jacques Sissoko, rejetait le lien entre les décès et cette crise. « Les morts ne sont pas dues à l'insuffisance de séances, mais bien plus à l'état des malades », rapportait-il dans Fraternité matin. L'on en était alors qu'à environ un décès tous les 15 jours. Ce mardi, la plupart des agents interrogés sur la question ont préféré garder l'anonymat, tout en insistant qu'il y a bel et bien un lien entre les morts et le manque de kit. Puisque ces décès sont majoritairement dus à la baisse des séances de dialyse corollaire, elle, du coût élévé de la séance. « Tout le personnel est écœuré. Aujourd'hui on ne sait plus à quel saint se vouer », a souligné tristement un employé du Samu. Déjà que l'insuffisance de générateurs (19 machines) constituait un problème sérieux pour ces malades, la rupture de kit de dialyse vient les « terminer ».
Raphaël Tanoh
Les malades et le personnel du centre d'hémodialyse du Samu de Cocody avaient prévenu. A travers des sit-in et des rencontres avec les autorités, ils avaient attiré l'attention de tous sur les dangers encourus par le manque de kits. Hélas ! Cette situation qui perdure depuis décembre dernier a commencé à faire ses effets néfastes. Le centre a enregistré 4 morts depuis lundi. Ces informations ont été données par des sources proches du Samu. Ce mardi, sur les lieux, l'inquiétude et la peur se lisent sur les visages dans la salle de dialyse. C'est que les malades ont appris la fréquence des drames avec stupéfaction. Au mois de mars, Kouabenan Jean Copa, président de l'Association des dialysés de Côte d'Ivoire, avançait le chiffre 11 comme nombre de décès liés à cette situation. Ce constat prenait en compte le mois de décembre où la pénurie a commencé. Soit 4 mois. Cela fait environ un décès toutes les deux semaines. Pour lui c'était encore acceptable. « Mais la situation a empiré. On enregistre 4 morts alors que la semaine n'est pas encore achevée, c'est inquiétant. A ce rythme, ce sont tous les malades qui vont y passer », affirment Kouamé J., un patient, venu faire sa dialyse. Ce traitement bon nombre de malades ne peuvent plus se le permettre, parmi les 108 que compte le centre. Car, ils sont pour la plupart démunis. « Nous n'avons pas de kit de dialyse et nous sommes passés par tous les moyens pour interpeller les autorités depuis décembre. Les malades ont même fait des sit-in pour se faire entendre. Mais personne ne nous vient en aide », indique un membre du personnel du centre qui vit aussi mal la situation que les malades d'insuffisance rénale. Ce kit est constitué de salé, de sérum glucosé, de l'héparine, de séringues de dialyse, de rein artificiel, d'aiguille à fistule, de bicarbonate et de ligne. En ce moment, le centre d'hémodialyse ne compte que le salé, le sérum glucosé, l'héparine et les seringues de dialyse. Le rein artificiel, les lignes, les aiguilles à fistules et le bicarbonate manquent depuis décembre. Ainsi, plutôt que de se faire la séance de dialyse à 2.500 Fcfa, les malades dépensent beaucoup plus. Environ 20.000 Fcfa. Ils sont obligés disent-ils, de se rendre à la maison mère pour s'acheter ces produits qui manquent du kit à leurs propres frais. « Je dépense plus de 20.000 Fcfa pour la séance de dialyse qui me revenait à 2.500 Fcfa », relate tristement un malade qui suit sont traitement ce mardi matin. Il explique que le rein artificiel seul se vend à la maison mère à 14.000 Fcfa. Sans compter l'aiguille à fistule qui est à 1.000 Fcfa, le bicarbonate, la ligne. « Dans le mois, les deux séances me reviennent à plus de 40.000 Fcfa », note-t-il. Des coûts que la plupart des malades qui viennent dans ce centre ne peuvent supporter. « Déjà, les 2.500 Fcfa par séance étaient difficiles à supporter pour beaucoup d'entre eux. Certains nous implorent de les aider, mais que pouvons-nous faire ? », s'interroge un agent du centre.
La dialyse passe de 2.500 à 20.000 Fcfa
Spectacle désolant ! Le prix du traitement devenu insupportable pour bon nombre de malades les a obligés à réduire les séances de dialyse. « Certains le font une fois par semaine, d'autres, une fois par mois, et beaucoup d'autres, presque plus », explique cet agent. Une situation qui explique clairement le nombre de décès : 4, en moins d'une semaine. « Et cela va sûrement s'intensifier si rien n'est fait. Les gens doivent savoir que quand un malade fait deux semaines sans faire de dialyse le sang n'est plus épuré », note ce travailleur du Samu. D'où la glissade certaine vers la mort. Selon le personnel, habituellement, le manque de kit de dialyse au Chu de Cocody n'excédait pas 3 semaines. Que se passe-t-il donc pour qu'en dépit des 11 premiers morts, l'Etat soit resté impuissant devant les appels et rappels de la direction du Chu, et, même des malades? Dans un entretien accordé au quotidien gouvernemental Fraternité Matin, dans sa parution du 24 mars 2009, le directeur du Samu, Dr Jacques Sissoko, rejetait le lien entre les décès et cette crise. « Les morts ne sont pas dues à l'insuffisance de séances, mais bien plus à l'état des malades », rapportait-il dans Fraternité matin. L'on en était alors qu'à environ un décès tous les 15 jours. Ce mardi, la plupart des agents interrogés sur la question ont préféré garder l'anonymat, tout en insistant qu'il y a bel et bien un lien entre les morts et le manque de kit. Puisque ces décès sont majoritairement dus à la baisse des séances de dialyse corollaire, elle, du coût élévé de la séance. « Tout le personnel est écœuré. Aujourd'hui on ne sait plus à quel saint se vouer », a souligné tristement un employé du Samu. Déjà que l'insuffisance de générateurs (19 machines) constituait un problème sérieux pour ces malades, la rupture de kit de dialyse vient les « terminer ».
Raphaël Tanoh