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Économie Publié le jeudi 23 avril 2009 | Nord-Sud

Mme Obiageli K. Ezekwesili (Vice-présidente de la Région Afrique de la Banque mondiale) : “La baisse de la croissance sera dramatique pour l`Afrique"

Dans deux jours (25 et 26 avril) auront lieu à Washington, les Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. En prélude à ce rendez-vous de la finance internationale, la vice-présidente de la Banque mondiale pour la région Afrique a animé hier une vidéoconférence pour analyser l'impact de la crise sur le continent noir. Mme Obiageli prévient que sans réformes économiques, la situation sera dramatique.


En raison de leur vulnérabilité, les économies africaines seront durement touchées par les effets de la crise financière mondiale. C'est ce qu'a laissé entendre la vice-présidente de la Région Afrique de la Banque mondiale (BM), hier au cours d'une vidéoconférence. En prélude aux Assemblées annuelles de printemps de la BM et du Fmi qui se tiendront les 25 et 26 avril à Washington, Mme Obiageli Ezekwesili a indiqué que les incidences de la crise financière, qui s'est transformée en une crise économique, ont amené l'institution mondiale à revoir ses prévisions de croissance. Tablant au départ sur un taux de croissance de 5,7 en moyenne pour l'Afrique, il y a quelques mois encore, la Banque prévoyait une croissance de 6,4% en 2008. Mais elle a été révisée à la baisse à 2,4% qui reste assez significative. Cette baisse reste dévastatrice au niveau économique, social et politique notamment pour les pays fragiles (sortant de conflit, vivant une situation économique difficile). 25 des 35 pays fragiles sont en Afrique. D'ailleurs cette situation est à la base de la hausse de la mortalité infantile.

700.000 enfants victimes de la crise

Avec l'accroissement des crises humanitaires et la chute de la croissance, «700.000 enfants additionnels meurent avant leur premier anniversaire du fait de l'impact de cette crise sur leur pays.» En effet, la récession économique s'est manifestée sur le continent noir à travers certains points essentiels. Selon elle, les flux des capitaux privés qui étaient en hausse en passant de plus 15.000 milliards Fcfa en 2002, sont passés à plus 26.500 milliards Fcfa en 2007. Mais du fait de la crise, on constate une chute au point où les pays comme le Ghana et le Kenya ont dû suspendre leur intention de prêter sur la place financière. Cette crise affecte les pays au niveau du transfert d'argent venant des travailleurs immigrés dont 77% d'entre eux vivent en Europe et aux USA. Où des pertes d'emplois et de revenus ont été observées.

«Cela devient difficile pour eux de faire des transferts dans leurs pays. Une source de survie pour de nombreuses familles africaines. La crise a entrainé la baisse de l'assistance au développement en provenance des pays riches. Etant donné que leurs économies commencent à ne plus croître de la même manière. Il y a une tendance où les pays riches n'arrivent plus à consacrer des budgets qu'il fallait pour assister les pays en voie de développement », a déploré la vice-présidente de la Banque. De plus la plupart «de nos pays » qui dépendent des matières premières, ont établi des budgets à l'époque en fonction des prix du baril qui était en hausse 140 dollars. Mais la chute des cours du baril maintenant à 40 dol lars, a occasionné des pertes au niveau de la balance de paiement. Nécessitant de difficiles ajustements. Estimant qu'à la longue, les effets de la crise financière sur le secteur réel, vont affecter le secteur financier du continent. «Il faut des réformes dans nos pays. Par le passé les réformes macroéconomiques ont permis à l'Afrique de remonter », a préconisé Mme Obliageli. Cependant critique-t-elle, avec cette situation, la tendance dans certains pays est de se tourner vers des politiques populistes, cherchant à fuir ainsi les choix qu'ils devraient effectuer en ce moment. Compte tenu de l'ampleur des problèmes, l'institution de Bretton Woods a accru ses interventions dans plusieurs domaines. L'agriculture qui occupe 70% de la population africaine, reste à ses yeux, l'un des secteurs pouvant réduire considérablement, l'impact de la crise et de la pauvreté. De 200 milliards Fcfa en 2007, son soutien dans ce domaine est passé à 750 milliards Fcfa, soit plus du double. La Banque a également aidé à préparer des plans alternatifs (plan B) et a poursuivi son programme d'investissement pour l'ensemble des pays qui se situent entre le point de décision et le point d'achèvement de l'initiative des Pays pauvres très endettés (Ppte). Ceci a permis d'augmenter de 20% l'enveloppe d'aide à travers des dons octroyés par l'association de développement international pour un montant de plus de 3.500 milliards Fcfa. C'est le cas du Liberia. Ce pays qui sort d'un conflit et est en reconstruction, a bénéficié d'un don de 150%. La Banque a aussi réalisé la semaine dernière une réduction de la dette commerciale de Monrovia. «Il faut accroître l'accès des populations aux services sociaux. La Banque va donc mobiliser les bailleurs de fonds pour que l'Afrique ne régresse pas en matière de réformes », a insisté la vice-présidente la Banque Mondiale.


Cissé Cheick Ely
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