Après avoir augmenté les tarifs de l'électricité pour, dit-il, réduire le déficit dans le secteur, le ministre des Mine et de l'Energie se propose d'organiser du 28 au 30 avril, un atelier destiné à solutionner l'incivisme sur le réseau. Selon Léon Emmanuel Monnet, ce sera une véritable catharsis nationale pour mettre hors d'état de nuire tous les «fossoyeurs de notre économie». En effet, le réseau électrique ivoirien est victime d'actes de sabotage en tous genres en l'occurrence, les fraudes, les vols d'équipements et les vandalismes. Le préjudice annuel subi par le secteur dépasse les 30 milliards de Fcfa. Un énorme gâchis dans la mesure où avec une gestion rigoureuse de ces montants, l'on peut électrifier un minimum de 150 villages chaque année (à raison de 120 millions Fcfa par village), assurer une maintenance adéquate des infrastructures et surtout garantir les investissements de production et de transport stratégiques. Malheureusement, le phénomène prend des allures inquiétantes, compliquant également l'exploitation du réseau. La fraude, sur le système traditionnellement imputable aux quartiers précaires, s'étend désormais à tous les quartiers sans distinction de catégorie socioprofessionnelle et de villes. Quant à l'occupation anarchique des couloirs de lignes de transport et de distribution, elle est devenue la mode. Par ailleurs, ces actes provoquent l'encombrement des emprises de certains ouvrages et équipements par l'installation de fonds de commerce et le déversement d'ordures aux alentours des biens publics, rendant difficile leur accès. La situation est devenue tellement dramatique que le gouvernement a décidé de renforcer le dispositif réglementaire et législatif.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko