Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, retrouve peu à peu son lustre d'antan depuis le lancement de l'opération ville propre, le jeudi 12 mars dernier. L'enlèvement de certains dépôts sauvages d'ordures et le curage des caniveaux sur les grandes voies routières sont entrepris non sans quelques difficultés d'évacuation de ces déchets à la décharge publique d'Akouédo. Notre constat.
Yopougon-Mamie Faitai. En cette matinée (10 h) du dimanche 19 avril 2009, les quatre employés de service du centre de groupage des ordures ménagères, qui jouxte les locaux des installations techniques de la CIE, mettent des déchets dans un camion-benne. Chargé de déchets, ce véhicule prend la direction de la décharge d'Akouédo. Pour M. Abel Grégoire Gbé, un des riverains, la situation est redevenue vivable depuis quelques jours. “Avant, les tas d'ordures obstruaient même la voie. Contraignant les véhicules à faire demi-tour pour emprunter la voie qui passe devant l'immeuble Amondji. Aujourd'hui, il fait un peu bon vivre. Les ordures sont vite enlevées et nous respirons de mieux en mieux”, a indiqué l'air soulagé ce riverain.
150 000 tonnes d'ordures enlevées
A l'instar de ce centre de groupage, nous avons pu constater qu'au niveau du marché central de Yopougon, les dépôts sauvages d'ordures ont disparu. Selon des vendeuses, les ramasseurs ont repris le travail d'enlèvement avec assiduité. Contre le paiement de la modique somme de 25 FCFA, les sachets d'ordures sont ramassés par des précollecteurs qui les acheminent dans leurs charettes au centre de groupage de Mamie-Faitai. Cette même situation d'évacuation des ordures est observée sur le site du dépôt sauvage d’ordures situé derrière le tribunal de Yopougon. A la grande joie des riverains qui ne sont plus obligés de se princer le nez en passant à côté de ces lieux. Idem à Abobo, en face de la mairie. La pléthore d’ordures qui empêchait les gbakas de se ranger sur le site qui leur était réservé, n’est plus qu’un vieux souvenir. L’espace a été vidé de ses déchets au profit des transporteurs qui y règnent désormais en maîtres absolus. Des efforts ont été faits également pour rendre salubre l’espace situé sur le pont en face de la brigade de gendarmerie d’Adjamé. En témoigne la rotation quotidienne des camions-bennes chargés d’ordures qui s’ébranlent vers la décharge d’Akouédo. Tous ces signes de “renaissance” d’Abidjan ont amené certains automobilistes à baisser les vitres de leurs véhicles pour humer l’air pur. “A part les odeurs nauséabondes des eaux au niveau du stade Houphouet-Boigny et autres endroits marins, je ne suis plus obligé de rouler les vitres montées à travers les quartiers d’Abidjan”, s’est réjoui Marc Bohoussou, chauffeur de taxi-compteur.
Faisant le bilan à mi-parcours de l’opération ville propre, plus d’un mois après son lancement, Mme Adélina N’Guessan, directeur général de l’Agence nationale de salubrité publique (ANASUR) a exprimé, vendredi dernier, sa satisfaction. “Sur 504000 tonnes d’ordures ménagères à enlever à Abidjan, sur trois mois, nous sommes déjà à 150.000 tonnes évacuées en un mois. Ce qui donne un taux de 30% d’exécution du projet. Nous comptons atteindre nos objectifs malgré quelques difficultés structurelles”, a ajouté le directeur général de l’ANASUR, maître d’ouvrage délégué de l’opération ville propre.
Le curage des caniveaux en attendant la saison des pluies
Dans la foulée de l’opération ville propre, des employés de la société Kraffci ont entrepris, depuis deux semaines, le curage des caniveaux sur la voie express du grand échangeur des Deux-Plateaux aux abords de l’Ecole nationale de police à Cocody. “Nous commençons à 7h30 et finissons à 17h. Les mottes de terre qu’on enlève dans les caniveaux sont ramassées après par nos camions qui les acheminent sur les sites à reprofiler dans certains quartiers. La rotation des camions est de 3 à 4 tours par jour”, ont soutenu des employés de cette entreprise mardi dernier, du côté du centre des impôts des Deux-Plateaux. Ces mêmes travaux sont effectués dans sur le prolongement de cette voie express au niveau du pont-piéton du quartier Bracodi d’Adjamé. Cependant, le retard accusé dans l’enlèvement des monticules de sable sur cette voie express présente des dangers réels pour les automobilistes. Contraints d’être vigilants et prudents pour éviter des accidents. Cette situation est plus dangereuse sur la grande voie d’Adjouffou qui n’est pas éclairée. Un véhicule a failli s’enfoncer dans un monticule de sable le mardi 14 avril, dernier aux environs de 19h, lors de notre passage.
Beaucoup reste à faire
Si Abidjan présente peu à peu un visage reluisant, beaucoup reste cependant à faire pour la rendre définitivement coquette. Tout d’abord, une campagne de proximité devra être faite par les autorités municipales dans les quartiers pour amener chaque habitant à bien conserver son cadre de vie et à mettre les déchets dans des sachets et non dans les rues. En clair, d’abord, faire adopter un comportement éco-citoyen aux populations. Ensuite, s’attaquer aux ordures qui enlaidissent les bords des voies comme à la sortie de Yopougon-Siporex, non loin du barrage des forces de l’ordre, et sur le boulevard Nangui Abrogoua à Adjamé. Et enfin, le curage de certains caniveaux à Yopougon-Sicogi (au carrefour de la pharmacie Wacouboué), à la Siporex (carrefour du monument côté station d’essence Texaco) et à la descente du pont de l’échangeur des 220 Logements en direction des Deux-Plateaux. La récente pluie de dimanche matin a engendré “des marigots” à ces endroits qui ont fortement perturbé la circulation. Le respect des horaires d’ouverture de la décharge d’Akouédo de 11h à 19h et de 20h à 7h du matin donnera un véritable coup d’accélérateur à l’enlèvement et au transfert des ordures ménagères dans cette décharge publique.
Didier Kéï
Yopougon-Mamie Faitai. En cette matinée (10 h) du dimanche 19 avril 2009, les quatre employés de service du centre de groupage des ordures ménagères, qui jouxte les locaux des installations techniques de la CIE, mettent des déchets dans un camion-benne. Chargé de déchets, ce véhicule prend la direction de la décharge d'Akouédo. Pour M. Abel Grégoire Gbé, un des riverains, la situation est redevenue vivable depuis quelques jours. “Avant, les tas d'ordures obstruaient même la voie. Contraignant les véhicules à faire demi-tour pour emprunter la voie qui passe devant l'immeuble Amondji. Aujourd'hui, il fait un peu bon vivre. Les ordures sont vite enlevées et nous respirons de mieux en mieux”, a indiqué l'air soulagé ce riverain.
150 000 tonnes d'ordures enlevées
A l'instar de ce centre de groupage, nous avons pu constater qu'au niveau du marché central de Yopougon, les dépôts sauvages d'ordures ont disparu. Selon des vendeuses, les ramasseurs ont repris le travail d'enlèvement avec assiduité. Contre le paiement de la modique somme de 25 FCFA, les sachets d'ordures sont ramassés par des précollecteurs qui les acheminent dans leurs charettes au centre de groupage de Mamie-Faitai. Cette même situation d'évacuation des ordures est observée sur le site du dépôt sauvage d’ordures situé derrière le tribunal de Yopougon. A la grande joie des riverains qui ne sont plus obligés de se princer le nez en passant à côté de ces lieux. Idem à Abobo, en face de la mairie. La pléthore d’ordures qui empêchait les gbakas de se ranger sur le site qui leur était réservé, n’est plus qu’un vieux souvenir. L’espace a été vidé de ses déchets au profit des transporteurs qui y règnent désormais en maîtres absolus. Des efforts ont été faits également pour rendre salubre l’espace situé sur le pont en face de la brigade de gendarmerie d’Adjamé. En témoigne la rotation quotidienne des camions-bennes chargés d’ordures qui s’ébranlent vers la décharge d’Akouédo. Tous ces signes de “renaissance” d’Abidjan ont amené certains automobilistes à baisser les vitres de leurs véhicles pour humer l’air pur. “A part les odeurs nauséabondes des eaux au niveau du stade Houphouet-Boigny et autres endroits marins, je ne suis plus obligé de rouler les vitres montées à travers les quartiers d’Abidjan”, s’est réjoui Marc Bohoussou, chauffeur de taxi-compteur.
Faisant le bilan à mi-parcours de l’opération ville propre, plus d’un mois après son lancement, Mme Adélina N’Guessan, directeur général de l’Agence nationale de salubrité publique (ANASUR) a exprimé, vendredi dernier, sa satisfaction. “Sur 504000 tonnes d’ordures ménagères à enlever à Abidjan, sur trois mois, nous sommes déjà à 150.000 tonnes évacuées en un mois. Ce qui donne un taux de 30% d’exécution du projet. Nous comptons atteindre nos objectifs malgré quelques difficultés structurelles”, a ajouté le directeur général de l’ANASUR, maître d’ouvrage délégué de l’opération ville propre.
Le curage des caniveaux en attendant la saison des pluies
Dans la foulée de l’opération ville propre, des employés de la société Kraffci ont entrepris, depuis deux semaines, le curage des caniveaux sur la voie express du grand échangeur des Deux-Plateaux aux abords de l’Ecole nationale de police à Cocody. “Nous commençons à 7h30 et finissons à 17h. Les mottes de terre qu’on enlève dans les caniveaux sont ramassées après par nos camions qui les acheminent sur les sites à reprofiler dans certains quartiers. La rotation des camions est de 3 à 4 tours par jour”, ont soutenu des employés de cette entreprise mardi dernier, du côté du centre des impôts des Deux-Plateaux. Ces mêmes travaux sont effectués dans sur le prolongement de cette voie express au niveau du pont-piéton du quartier Bracodi d’Adjamé. Cependant, le retard accusé dans l’enlèvement des monticules de sable sur cette voie express présente des dangers réels pour les automobilistes. Contraints d’être vigilants et prudents pour éviter des accidents. Cette situation est plus dangereuse sur la grande voie d’Adjouffou qui n’est pas éclairée. Un véhicule a failli s’enfoncer dans un monticule de sable le mardi 14 avril, dernier aux environs de 19h, lors de notre passage.
Beaucoup reste à faire
Si Abidjan présente peu à peu un visage reluisant, beaucoup reste cependant à faire pour la rendre définitivement coquette. Tout d’abord, une campagne de proximité devra être faite par les autorités municipales dans les quartiers pour amener chaque habitant à bien conserver son cadre de vie et à mettre les déchets dans des sachets et non dans les rues. En clair, d’abord, faire adopter un comportement éco-citoyen aux populations. Ensuite, s’attaquer aux ordures qui enlaidissent les bords des voies comme à la sortie de Yopougon-Siporex, non loin du barrage des forces de l’ordre, et sur le boulevard Nangui Abrogoua à Adjamé. Et enfin, le curage de certains caniveaux à Yopougon-Sicogi (au carrefour de la pharmacie Wacouboué), à la Siporex (carrefour du monument côté station d’essence Texaco) et à la descente du pont de l’échangeur des 220 Logements en direction des Deux-Plateaux. La récente pluie de dimanche matin a engendré “des marigots” à ces endroits qui ont fortement perturbé la circulation. Le respect des horaires d’ouverture de la décharge d’Akouédo de 11h à 19h et de 20h à 7h du matin donnera un véritable coup d’accélérateur à l’enlèvement et au transfert des ordures ménagères dans cette décharge publique.
Didier Kéï