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Économie Publié le samedi 25 avril 2009 | Fraternité Matin

Économie mondiale : Strauss-Khan et Zoellick “2009, une année de décroissance marquée”

Les réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (Fmi), ouvertes officiellement hier, à Washington, ont été l’occasion pour le directeur du Fmi, Dominique Strauss-Khan, et le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, d’affirmer devant les ministres des finances du Groupe intergouvernemental des vingt-quatre pour les questions monétaires internationales et le développement (G-24), la morosité que va caractériser 2009. Notamment en termes de croissance économique. “La contraction de l’économie mondiale en 2009 est particulièrement douloureuse avec l’effondrement des cours des matières premières, la baisse des exportations et des transferts de fonds des travailleurs, etc. Ce qui va impacter négativement les efforts accomplis ces dernières années par la plupart des pays en développement”, a prévenu Dominique Strauss-Khan. Et le président de la Banque mondiale de renchérir : “2009 sera difficile et caractérisé par un très haut niveau d’incertitudes”. En fait, ces diagnostics pessimistes rejoignent ceux des ministres des Finances du G-24 qui notent dans le communiqué final ayant sanctionné leur réunion, tenue hier, au siège du Fmi, à Washington DC, que la crise économique et financière mondiale née sur les marchés matures continue de produire des effets disproportionnés sur les pays en développement par divers circuits dont ceux mentionnés ci-dessus et auxquels il faut inclure la pénurie de crédit et la réduction drastique des flux de capitaux nets en direction de nombreux pays. Ce qui a pour conséquence, une forte baisse de la croissance économique et la chute des réserves, entraînant l’accroissement du chômage et de la pauvreté. Les ministres du G-24 se déclarent de fait préoccupés par cet impact de la crise sur les pays les plus pauvres et les plus vulnérables qui se voient aussi exposés au risque de baisse de l’aide publique au développement (Apd). Dans la conférence de presse qu’elle a animée, au cours de la journée d’hier, toujours au siège du Fonds, Mme Antoinette Sayeh, directeur Afrique subsaharienne du Fmi, allant dans le même sens, a indiqué que la situation économique dans la zone qu’elle gère s’est fortement dégradée depuis les assemblées annuelles d’octobre 2008. Au point que le taux de croissance qui était de 6% en Afrique subsaharienne en 2008, que les prévisions situaient pour 2009, autour de 5%, s’est effondré à 1,5%. Donc en six mois, la décroissance de l’économie de la zone a été de 4,5%. Face à ces évolutions, la question que le Fmi et la Banque mondiale, mais aussi les différents pays qui en sont membres, se posent est la suivante : que faire pour inverser la tendance baissière de l’économie mondiale en général, et celle des pays fragiles en particulier ? Pour Dominique Strauss-Khan, les décisions du G-20 prises le 2 avril dernier au Sommet de Londres et qui portent sur la promotion d’une politique économique globale, entre autres le triplement des ressources de son institution, constituent “une bonne nouvelle”, parce qu’elles permettent d’envisager une reprise économique au premier semestre 2010. Il a souligné que le Fmi appuiera davantage les pays en difficulté par prêts concessionnels et des conseils avisés pour affronter la délicate situation. Quant à la Banque mondiale, elle entend, au dire de son président, Robert Zoellick, tripler son appui aux pays pauvres au titre du filet de sécurité, lequel va passer de 4 à 12 milliards de dollars. Elle s’engage également à être davantage présente dans les investissements en infrastructures dans les trois années à venir. “Parce qu’en Afrique subsaharienne, 50% de la production est perdue entre le lieu de la production et le marché par manque d’infrastructures routières, aggravant ainsi la pauvreté”, a expliqué Zoellick. Qui encourage également la promotion de la micro finance. Il annonce que le guichet IDA, ouvert aux pays pauvres notamment, prévoit d’injecter 42 milliards de dollars dans l’économie desdits pays entre 2009 et 2011.



Concernant spécifiquement l’Afri-que subsaharienne, Mme Sayeh, a révélé dans la conférence de presse qu’elle a prononcée, que le conseil d’administration du Fmi, vient d’autoriser, cette semaine-même, le doublement de ses ressources consacrées à la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (Frpc). Ce dont les pays, sous programme Frpc, pourront bénéficier. De même qu’ils tireront profit de l’augmentation des droits de tirages spéciaux (Dts). Mais le directeur Afrique subsaharienne qui a salué au passage les efforts des autorités ivoiriennes qui ont conduit à la conclusion (le 27 mars dernier) du programme Frpc et à l’atteinte du point de décision, a surtout insisté sur la nécessité et l’utilité du doublement des dons et de l’aide publique au développement. “Pour les pays les plus pauvres, nous souhaitons que les dons soient les principales sources de financement des infrastructures. A défaut, des prêts concessionnels substantiels”, a dit Mme Sayeh, non sans insister sur le fait que l’Afrique a besoin d’un financement à long terme.

Qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre, les deux institutions de Bretton Woods se veulent désormais beaucoup plus flexibles dans leur coopération avec les pays en développement. Cependant, elles encouragent les réformes macroéconomiques et l’amélioration de la gestion des finances publiques des pays assistés. De même, elles se préoccupent de leur propre gouvernance, des réformes qui s’imposent à elles pour plus de représentativité des pays en développement dans leurs centres de décisions.



Gooré Bi Hué
Envoyé spécial à Washington
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