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Économie Publié le samedi 25 avril 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Effets de la crise financière sur les économies africaines : Selon le FMI, la demande d’exportations subit une baisse constante

Le rapport du FMI sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne met en évidence l’impact de la crise financière mondiale.

Se prononçant sur le rapport d’avril 2009 “Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne’’, Mme Antoinette Monsio Sayeh, Directrice du Département Afrique du FMI a fait d’importantes observations suivantes au sujet des conclusions de ce rapport. Selon elle, la crise mondiale a un effet sensible sur la région et celle-ci s’exerce par plusieurs canaux. Une des plus importantes conséquences de la crise, a relevé Mme Antoinette Monsio Sayeh, est liée à la diminution de la demande d’exportations africaines. A cela, elle ajoute la baisse des cours de la plupart des produits de base. ‘’Le resserrement du crédit à l’échelle mondiale ainsi que l’aversion au risque des investisseurs ont entraîné l’inversion des flux d’investissements de portefeuille, découragé l’investissement étranger et rendu plus coûteux le financement du commerce’’, souligne-t-elle. S’agissant toujours de la répercussion des effets de la crise sur les économies africaines, la Directrice du Département Afrique du FMI craint un recul des envois de fonds des travailleurs émigrés. ‘’Jusqu’à présent, l’impact de la crise sur les systèmes financiers de la région a été limité, mais le ralentissement économique va vraisemblablement accroître le risque de crédit et le volume des actifs improductifs, et fragiliser les bilans des institutions financières et des entreprises’’, dit-elle.. Ajoutant que les perspectives de l’Afrique se sont fortement dégradées à cause de la crise financière mondiale. Selon les prévisions, la croissance économique de l’Afrique subsaharienne sera de 1½ % en 2009 avant de remonter à un peu moins de 4 % en 2010, taux qui reste inférieur au niveau enregistré avant la crise. Ces prévisions impliquent une décélération prononcée de la croissance par rapport à 2008 et une forte révision à la baisse des prévisions publiées en octobre dernier. ‘’Il faut désormais s’attendre à une nette détérioration des positions budgétaires et extérieures jusqu’en 2010’’, prévient Mme Antoinette Monsio Sayeh. Selon elle, les pays exportateurs de pétrole et d’autres produits de base seront particulièrement touchés. Tant que les perspectives mondiales seront incertaines, la balance des risques restera orientée essentiellement à la baisse. C’est pourquoi, elle pense que la priorité doit être, pour tous les pays d’Afrique subsaharienne, de limiter les effets négatifs de la crise sur la croissance économique et la lutte contre la pauvreté, tout en préservant les progrès accomplis ces dernières années au prix de grands efforts, notamment la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette. La riposte des pouvoirs publics doit être adaptée à la situation particulière de chaque pays.. Face à la fragilisation des balances des paiements, il faut résister à la tentation de recourir au protectionnisme ou de rétablir les contrôles administratifs. Le FMI, tout en jouant le rôle qui est le sien, les Etats d’Afrique doivent jouer les leurs.

Honoré Kouassi (Source : FMI)
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