Dans le cadre de sa campagne nationale d’information et de sensibilisation sur les dangers de la prolifération et l’utilisation abusive des armes légères, le Réseau d’action sur les armes légères en Afrique de l’Ouest, section Côte d’Ivoire (Rasalao-CI) organise les 27 et 28 avril 2009, un séminaire de formation des élus locaux autour du thème « Mécanismes de lutte et de contrôle des armes légères et de petits calibres (ALPC). Ce séminaire qui a eu lieu au Centre des Métiers de l’électricité de Bingerville fut l’occasion d’appeler les parlementaires ivoiriens à s’impliquer davantage dans la lutte. Au cours des allocutions, M. Jean Claude Kouassi, président de l’Assemblée des Districts et des Départements de Côte d’Ivoire (ADDCI), président de ladite cérémonie, a tiré sur la sonnette d’alarme quant aux dangers que font peser les armes légères et de petits calibres (ALPC) sur la sécurité et la vie des populations. Il a révélé qu’en moins de 15 ans, les ALPC ont fait plus de 3 millions de morts en Afrique de l’Ouest. Et de préciser que 75% des armes sont détenues illégalement par des civils, alors que 90% des victimes sont des femmes et des civils innocents. Le président de l’ADDCI a souligné que la présence des ALPC est la cause de l’enlisement de la crise en Côte d’Ivoire, et la cause principale de l’inapplication des différents accords pour une sortie de crise. « Il est évident que la prolifération des armes est une menace pour la paix chez nous », a-t-il conclu. A sa suite, le député Laurent Akoun, représentant le président de l’Assemblée nationale, s’est appesanti sur l’utilité de l’embargo sur les armes qui frappe la Côte d’Ivoire. Selon lui, le pays est sous embargo depuis cinq (05) ans, mais cela n’empêche pas les armes de circuler frauduleusement. « L’embargo n’a pas apporté la sécurité et la quiétude aux populations », a-t-il dit et de poursuivre que « les armes n’ont jamais été aussi versées en Côte d’Ivoire ». Le député a affirmé que des bandits tuent impunément, ils écument les campagnes et les villes en menaçant la quiétude des gens. C’est pourquoi, il a appelé ses confrères à s’impliquer dans la lutte pour le contrôle des armes en s’engageant auprès de leurs populations afin de les sensibiliser et les informer sur la nécessité de dénoncer ceux qui utilisent abusivement les ALPC. Puis, il a plaidé pour la mise en place d’un mécanisme permettant de contrôler efficacement la prolifération des ALPC. Au niveau des parlementaires, M. Akoun a assuré qu’ils ont fait une partie du travail en permettant au Chef de l’Etat de ratifier la loi portant création de la Commission nationale de lutte contre les ALPC. Cependant, il a invité ses collègues à ne pas tomber dans la psychose en cherchant à leur tour à s’armer pour se prémunir de l’insécurité. « Cette attitude peut générer plus de problèmes qu’il n’ y en déjà », a-t-il avancé.
Olivier Guédé
Olivier Guédé