Radiation des cadres du Pdci-Rda

Les anciens Méecistes et Houphouétistes appellent le président Bédié à s'expliquer sur sa gestion de l'héritage politique. Le Rassemblement des Anciens Méecistes et Houphouetistes (Ramehr) s'est réuni récemment, à Abidjan pour analyser la décision n°4/2009 du 26 mars 2009 portant radiation de certains cadres du Pdci par le conseil de discipline: il s'agit de Monsieur N'Zi Paul David, directeur de cabinet du Président de la République, par ailleurs, président du conseil général de Dimbokro, Monsieur N'Dri Apollinaire, gouverneur du District de Yamoussoukro et de l'ancien ministre Gnamien Yao.
Pour le Ramehr, le conseil de discipline n'a pas pouvoir de radier définitivement un membre du bureau politique ou du grand conseil eu égard aux textes du parti non tripatouillés depuis le dernier congrès, l'exclusion définitive relève de la compétence d'un congrès. In fine, c'est un complot de trop contre des personnalités gênantes que le Ramehr dénonce avec vigueur. En conséquence, le Rassemblement des anciens méecistes et Houphouétistes pour la République (Ramehr) réuni en assemblée a demandé à son président statutaire de produire en lieu et place d'un désaveu conventionnel, son analyse de la situation. Une analyse qui colle à la réalité et à l'actualité: De mémoire d'Ivoirien et depuis 1945, on n'a jamais vu un militant être exclu du Pdci par Félix Houphouët-Boigny. Il est vrai que le Pdci s'est comporté jusqu'en 1990 comme un parti Etat. La direction du parti n'a pas trouvé nécessaire d'exclure de ses rangs, un militant en éveil quelle que soit son audace et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué. Au temps du tout-puissant Grégoire Philippe Yacé, secrétaire général du Pdci-Rda, nous avons connu lors des réunions de conseils nationaux des oppositions frontales de militants tels que: Adam Camille, Gôh Boni (Attougblan), Boni Michel, N'go Blaise et bien d'autres. Notamment, les professeurs Harris Memel-Foté et Georges Niangoran Bouah.
Houphouët-Boigny avait pour souci de maintenir au niveau du parti et de l'Etat la cohésion. Certes le régime de Félix Houphouët-Boigny a emprisonné, rudoyé jusqu'au péril de leurs vies des Ivoiriens.
Mais la raison d'Etat suffit pour expliquer cela tout comme aujourd'hui, lorsque M. Anaky kobéna fait des mots croisés, joue avec la dignité et l'honneur des ivoiriens, il est juste que la République le mette aux arrêts pour empêcher qu'à lui seul il ne mette en péril la nation entière; car son argumentaire qui l'a conduit jusque dans les locaux de la Dst n'est qu'un brûlot d'inepties. Avec du recul, nous comprenons aujourd'hui, que toute l'action politique de Félix Houphouët-Boigny s'est focalisé autour du concept de l'unité. Séduire ou sévir pour conserver, entretenir l'unité de la Nation et de la sous-région. Il en était obsédé. C'est ce qui l'a conduit à choisir comme devise de la Côte d'Ivoire Union-Discipline-Travail. Par ailleurs, lorsqu'un grand juriste de la dimension de M. Nemin Noël au cursus honorum sans accros: Ancien Garde des Sceaux, ancien ministre de la Justice, Ancien Président du Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire, va jusqu'à fouler le droit au pied au nom de l'amitié pour s'adonner à l'aventure du droit par Bédié, on ne peut qu'être déçu. Quelle tristesse de voir un si grand magistrat avarié, hélas, par le seul contact de la mauvaise compagnie !
En réalité, le président Henri Konan Bédié qui est si courageux devrait accepter un débat ouvert lors d'un prochain congrès.
Comment est-il possible que M. Henri Konan Bédié puisse penser convoquer ses pairs que sont le Président Maurice Séry Gnoléba grand serviteur de l'Etat sous le régime de la 1ère République et le ministre Denis Bra Kanon l'un des Pères avec Félix Houphouët-Boigny, de la réussite agricole
ivoirienne au plan mondial, devant le conseil de discipline sans avoir épuisé les voies du dialogue.
En toute vérité, nous affirmons que c'est Henri Konan Bédié, président du Pdci qui nous doit des explications! Comme dit la chanson: "comment peut-on glisser et tomber sur un sol ferme alors qu'il ne pleut pas, il ne vente pas, il n'y a pas tremblement de terre"
Que M. Bédié, président du Pdci nous dise comment il a perdu le pouvoir d'Etat, il nous doit des explications! Car nous ne sommes pas tous des suiveurs, des candides. On s'interroge: Qu'a t-il fait de sa sœur Martine Djibo, de son frère Ahoua N'guetta Timothée? Qu'est devenu le président Laurent Dona Fologo à qui Houphouët avait confié le parti ? Où se trouve Amon Léon? Prend-il la peine de consulter ses ainés Matthieu Ekra, Bernard Dadié, Camille-Aliali, Jean Konan Banny, Augustin Vapo Komet? Ils sont tous encore vivants !
Monsieur le président du Pdci, la sagesse populaire nous apprend qu'une seule tête ne fait pas le village ! En somme, qu'est-ce que le président Bédié a fait de l'héritage politique du père-fondateur? Il faut qu'il vienne courageusement s'expliquer et nous apprécierons.
Les Ivoiriens doivent retenir que le Pdci-Rda créé par Houphouët-Boigny' a fondamentalement changé en mal. Son principal animateur fait preuve d'un sectarisme primaire étonnant qui risque de mettre en péril ce grand parti qui peut encore apporter beaucoup à la Côte d'Ivoire. Nous dénonçons ce sectarisme qui peut faire imploser le parti d' Houphouët. Nous en appelons donc à tous les vrais Houphouétistes de nous unir autour de sa mémoire pour défendre le Pdci-Rda. Le Ramehir estime que les militants et les militantes du Pdci-Rda doivent arracher le congrès au président Bédié dans l'espoir de débarrasser ce parti de tous les prédateurs afin que le nom de Félix Houphouët-Boigny soit gravé à jamais dans les consciences des générations actuelles' et celles à venir pour que la paix règne pour l'éternité en Côte d'Ivoire.
Pour le Ramehir
Son président
Le ministre Antoine Brou Tanoh