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Économie Publié le mercredi 29 avril 2009 | Fraternité Matin

Electricité : De gros bonnets dans la fraude

Le ministère des Mines et de l’énergie organise un atelier, à Grand-Bassam, depuis hier.

Des différents contrôles menés par le concessionnaire Cie, il ressort que les fraudeurs en matière d’électricité appartiennent à toutes les couches sociales. Parmi eux, des autorités politiques et administratives, des directeurs généraux de société, des entreprises industrielles, des gendarmes, des policiers, … qui volent l’électricité avec parfois la complicité d’agents de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) ou grâce à la technicité de professionnels de la fraude.

Le phénomène de la fraude a pris ces dernières années des proportions que le concessionnaire ne peut plus contenir. Par exemple, pour la seule année 2008, c’est un surcoût de 19 milliards de francs qui a été englouti dans la production à cause de la fraude. Ces révélations ont été faites, hier, par le directeur d’exploitation de la Cie, Gnadro Okou Désiré, à la cérémonie d’ouverture de l’atelier sur «vol, fraude, actes de vandalisme et occupations anarchique sur le réseau électrique quelles solutions?».

Face à la gravité de la situation, les principaux acteurs du secteur de l’électricité, avec à leur tête la tutelle, le ministère des Mines et de l’Energie, ont décidé d’organiser une riposte à la mesure du problème. C’est dans ce sens qu’ils sont, depuis hier, en atelier, à Grand-Bassam en vue de concocter des propositions fortes qu’ils soumettront au gouvernement.

Les propositions concerneront aussi bien le vol, les actes de vandalisme que l’occupation anarchique des espaces réservés aux réseaux électriques. Hier, le directeur technique de la distribution, Cissé Sabati, et le directeur du transport d’énergie et des télécommunications, Yao Lataye, ont dépeint ces préoccupations qui font beaucoup de tort au réseau. Les câbles, les lampes de l’éclairage public, les disjoncteurs, le matériel de commande d’éclairage, les pylônes de lignes de haute tension sont, entre autres, les installations agressées par les voleurs. Conséquences de tout cela, les quartiers sont souvent plongés dans le noir, augmentant ainsi les risques d’insécurité. Et du point de vue économique, ce sont encore des manques à gagner. En 2007 et 2008, les pertes ont été évaluées respectivement à 2 et 5,5 milliards de francs.

Qu’il s’agisse d’installations anarchiques, de fraude, de vol ou de vandalisme, le ministre des Mines et de l’Energie, Léon Emmanuel Monnet, invite à condamner les auteurs sans aucune excuse. En tout cas, il compte sur les participants à l’atelier pour ramener leurs compatriotes ayant perdu le sens du civisme. Vu la gravité du problème, il souhaite une mobilisation de toute la nation.



L’atelier prendra fin le jeudi 30 avril.
Alakagni Hala
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