Idriss Koudouss (Cni) et Boikary Fofana (Cosim) deux hauts dirigeants de la communauté musulmane étaient, jusqu'au jeudi 30 avril 2009, en conflit ouvert. Mais c'est désormais du passé. Leur réconciliation a été scellée par le Président de la République. Un fait assez éloquent et rarissime. Dans la pratique, ce sont des religieux qui prêtent assistance et prodiguent leurs ''sages conseils'' aux hommes politiques. Car c'est à eux que Dieu parle pour qu'ils transmettent son message au politique qui, à son tour, l'applique. Mais que Laurent Gbagbo réconcilie deux dignitaires religieux de premier plan, l'acte s'interprète aisément sous l'angle d'une certaine mission que Dieu voudrait confier aux dirigeants de son peuple, élus comme choisis. Dieu voudrait dire que Laurent Gbagbo n'est pas comme ''les autres présidents'', un chef ''ordinaire'' qui se contente de trôner dans son palais loin du quotidien de ces concitoyens, qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Voici donc l'homme que nous avons élu et que Dieu a oint pour nous diriger, tel qu'il doit marcher selon les prescriptions du créateur, c'est-à-dire : être toujours au milieu des siens sans distinction de tribu, d'ethnie, de région, de religion. Sans jamais chercher à ressembler à qui que ce soit. Et d'ailleurs, le Président Gbagbo fait bien de se référer à la Bible au moment même où il scelle la réconciliation de ses deux frères Idriss Koudouss et Boikary Fofana. "Moi Dieu (…) j'amènerai de l'Orient, un oiseau de proie, Sirius, qui n'est pas Juif. Si on veut prendre la géographie d'aujourd'hui, il est Iranien. J'amènerai un oiseau de proie qui viendra et qui combattra pour vous; Pourquoi Dieu est allé prendre quelqu'un qui n'est pas Juif ? On ne peut pas savoir. Pourquoi Dieu a utilisé Gbagbo pour qu'il soit le canal par lequel Fofana et Koudouss doivent se réconcilier, on ne peut pas savoir ". Dixit le président de la République. Certes, les voies de Dieu sont insondables, mais si Dieu permet, ici, au chrétien Laurent Gbagbo de réconcilier les musulmans Idriss Koudouss et Boikary Fofana, Dieu voudrait enseigner qu'il reste et demeure le Seul et Unique créateur à qui tout appartient. Et que, nous sommes tous, ici bas ses créatures Gbagbo, Koudouss et Fofana compris, que l'on soit musulman ou non musulman, chrétien ou non chrétien ou appartenant à d'autres religions. N'est-ce pas Dieu qui permet qu'il y ait multiplicité de religions ? C'est Lui qui crée l'adversité en même temps qu'il crée la prospérité, et là où Il sème l'union, Il sème également la désunion. Tout cela pour dire que rien n'appartient au diable et que Dieu ne partage pas sa gloire. Peut-être un autre message d'humilité à l'endroit de nos guides religieux, mais aussi à Gbagbo que Dieu a voulu à la tête de ce pays pour, certainement une mission bien spécifique en sa qualité de chef de l'Etat. Dieu parle tantôt d'une manière, tantôt d'une autre manière.
S. Allard
S. Allard