A la cérémonie nationale de la Fête du travail, le chef de l'Etat a tenu un discours direct aux travailleurs, surtout ceux du public.
Le déblocage des salaires de la fonction publique n'est pas pour maintenant. Hier, à la cérémonie nationale de la Fête du travail organisée sur l'esplanade du palais présidentiel, le chef de l'Etat a déclaré devant les responsables des centrales syndicales que son régime a déjà accordé des augmentations salariales à tous les corps de la fonction publique. Selon Laurent Gbagbo, d'autres priorités l'empêchent en ce moment de procéder à toute nouvelle augmentation. « Aucun fonctionnaire ne peut dire qu'il n'a rien reçu. Digérez d'abord ce que vous avez mis dans le ventre. L'Etat ne peut pas rembourser les dettes, financer la sortie de crise et faire des augmentations salariales », a-t-il martelé. Laurent Gbagbo a expliqué que pour atteindre le point de décision de l'Initiative des pays pauvres très endettés, l'Etat a dû décaisser des milliards de Fcfa pour réduire sa dette extérieure. De 2001 à ce jour, la masse salariale est passée de 600 Milliards Fcfa à 745 milliards Fcfa. Il a salué la trêve de trois ans signée ce 1er mai par les travailleurs et les patrons du secteur privé, en invitant les syndicats du public à suivre la même voie. Le désarmement et la tenue des élections ont été réclamés par les porte-parole des centrales. Le président de la République leur a répété ce qu'il avait déjà annoncé lors de son interview télévisée de jeudi : « Les élections se tiendront avant la fin de cette année.» Il a promis la fin imminente de l'identification et assuré que le processus de désarmement est suffisamment avancé « Quand on dit regroupement des ex-combattants, c'est une autre façon de désigner le désarmement. Parce qu'avant d'entrer dans le camp de regroupement, le soldat dépose d'abord son arme. Tout cela est écrit dans l'Accord de Ougadougou. Mais, malheureusement, les gens ne lisent pas les documents. Je vous invite à venir à l'information. Vous pouvez vous adresser à la Cei (Commission électorale indépendante) aux services d'information de la Primature ou de la Présidence de la République », a-t-il conseillé. Le Premier ministre, procédera bientôt à l'installation des 8.000 agents du Centre de commandement intégré (CCI) dans différents départements, a-t-il poursuivi.
Revenant aux revendications corporatistes, le chef de l'Etat a affirmé qu'il attend toujours le projet de décret relatif au nouveau Salaire minimum inter professionnel garanti (Smig). Ebagnérin Joseph, de l'Union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire (Ugtci), Mahan Gahé Basile, de la centrale Dignité, Gnamien Messou, de la branche dissidente de la Fédération autonome des syndicats de Côte d'Ivoire (Fesaci), le ministre de l'Emploi, Hubert Oulaye, et le patronat ont tous salué les avancées dans les discussions pour l'augmentation du Smig et demandé la signature du décret qui doit finaliser ce processus. « Je ne signe que les textes que j'ai devant moi. Je ne signe pas du vent. Apportez-moi le texte et je vais le signer », a promis Laurent Gbagbo. L'Etat a été appelé au secours des secteurs du bois et de l'agro-industrie frappés par la crise. Une quinzaine d'entreprises de transformation de bois ont été fermées pour 6.000 emplois perdus.
Les «jeunes patriotes» attaqués
Pour le chef de l’Etat, le problème de ce secteur n'est pas dû à la crise, mais au manque de matières premières lié à la déforestation. « En 1960, nous avions 16 millions d'hectares de forêt. Aujourd'hui, nous n'en n'avons même pas 2 millions. Il ne s'agit pas de créer un cadre de concertation qui va me demander de détruire les forêts classées. Ce serait se suicider parce qu'il faut la végétation pour que nous ayons de l'oxygène. Et puis, détruire ces forêts, c'est laisser le Sahel aux enfants de demain. Il faut plutôt se préparer à importer du bois des pays qui en ont encore en quantité suffisante », estime-t-il. Laurent Gbagbo a aussi soutenu que le problème de l'école n'est pas venu de la crise : « Ce problème date de longtemps. En 1969, quand j'étais en année de licence, l'université ne comptait que 900 étudiants. Aujourd'hui, il y a en plus de 100.000. Il ne faut pas confondre les choses. Si le mal est mal diagnostiqué, on ne peut pas le guérir.» Cette réponse était adressée à Gnamien Messou. Le porte-parole de la dissidence de la Fesaci a dépeint les difficultés de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, avant de s'élever contre l'opposition des syndicats estudiantins à l'augmentation des droits d'inscription. Glissant sur le terrain politique, il s’est inquiété de ce que la France se soit récemment préoccupée de la fixation de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Pour lui, l'ancienne métropole devrait plutôt s'intéresser à la date du désarmement. Après avoir salué la politique de moralisation de la vie publique initiée par Laurent Gbagbo, il a souhaité un audit de toutes les entreprises publiques, notamment où, a-t-il soutenu, des travailleurs ont été licenciés pour avoir dénoncé une gestion qu'il juge irrationnelle. Gnamien Messou estime par ailleurs que des milliards de Fcfa sont détournés dans le Nord du pays par des personnes, qui, a-t-il affirmé, perçoivent les taxes à la place de l'Etat. Il s'est attaqué à ce qu'il a qualifié de ''désordre'' et qui se traduit, selon lui, par la présence dans les rues d'Abidjan de trop de véhicules portant la marque des Nations Unies, de véhicules portant illégalement des gyrophares, et de véhicules roulant en sens inverse. Pour lui, le désordre, c'est aussi le fait que des membres de la galaxie patriotique continuent d'être suivis de gardes du corps alors que la situation sécuritaire du pays ne le nécessite plus. Le chef de l'Etat a rendu hommage au groupe Kassav présent à la cérémonie. Il a donné des instructions pour que cette formation soit décorée.
Cissé Sindou
Le déblocage des salaires de la fonction publique n'est pas pour maintenant. Hier, à la cérémonie nationale de la Fête du travail organisée sur l'esplanade du palais présidentiel, le chef de l'Etat a déclaré devant les responsables des centrales syndicales que son régime a déjà accordé des augmentations salariales à tous les corps de la fonction publique. Selon Laurent Gbagbo, d'autres priorités l'empêchent en ce moment de procéder à toute nouvelle augmentation. « Aucun fonctionnaire ne peut dire qu'il n'a rien reçu. Digérez d'abord ce que vous avez mis dans le ventre. L'Etat ne peut pas rembourser les dettes, financer la sortie de crise et faire des augmentations salariales », a-t-il martelé. Laurent Gbagbo a expliqué que pour atteindre le point de décision de l'Initiative des pays pauvres très endettés, l'Etat a dû décaisser des milliards de Fcfa pour réduire sa dette extérieure. De 2001 à ce jour, la masse salariale est passée de 600 Milliards Fcfa à 745 milliards Fcfa. Il a salué la trêve de trois ans signée ce 1er mai par les travailleurs et les patrons du secteur privé, en invitant les syndicats du public à suivre la même voie. Le désarmement et la tenue des élections ont été réclamés par les porte-parole des centrales. Le président de la République leur a répété ce qu'il avait déjà annoncé lors de son interview télévisée de jeudi : « Les élections se tiendront avant la fin de cette année.» Il a promis la fin imminente de l'identification et assuré que le processus de désarmement est suffisamment avancé « Quand on dit regroupement des ex-combattants, c'est une autre façon de désigner le désarmement. Parce qu'avant d'entrer dans le camp de regroupement, le soldat dépose d'abord son arme. Tout cela est écrit dans l'Accord de Ougadougou. Mais, malheureusement, les gens ne lisent pas les documents. Je vous invite à venir à l'information. Vous pouvez vous adresser à la Cei (Commission électorale indépendante) aux services d'information de la Primature ou de la Présidence de la République », a-t-il conseillé. Le Premier ministre, procédera bientôt à l'installation des 8.000 agents du Centre de commandement intégré (CCI) dans différents départements, a-t-il poursuivi.
Revenant aux revendications corporatistes, le chef de l'Etat a affirmé qu'il attend toujours le projet de décret relatif au nouveau Salaire minimum inter professionnel garanti (Smig). Ebagnérin Joseph, de l'Union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire (Ugtci), Mahan Gahé Basile, de la centrale Dignité, Gnamien Messou, de la branche dissidente de la Fédération autonome des syndicats de Côte d'Ivoire (Fesaci), le ministre de l'Emploi, Hubert Oulaye, et le patronat ont tous salué les avancées dans les discussions pour l'augmentation du Smig et demandé la signature du décret qui doit finaliser ce processus. « Je ne signe que les textes que j'ai devant moi. Je ne signe pas du vent. Apportez-moi le texte et je vais le signer », a promis Laurent Gbagbo. L'Etat a été appelé au secours des secteurs du bois et de l'agro-industrie frappés par la crise. Une quinzaine d'entreprises de transformation de bois ont été fermées pour 6.000 emplois perdus.
Les «jeunes patriotes» attaqués
Pour le chef de l’Etat, le problème de ce secteur n'est pas dû à la crise, mais au manque de matières premières lié à la déforestation. « En 1960, nous avions 16 millions d'hectares de forêt. Aujourd'hui, nous n'en n'avons même pas 2 millions. Il ne s'agit pas de créer un cadre de concertation qui va me demander de détruire les forêts classées. Ce serait se suicider parce qu'il faut la végétation pour que nous ayons de l'oxygène. Et puis, détruire ces forêts, c'est laisser le Sahel aux enfants de demain. Il faut plutôt se préparer à importer du bois des pays qui en ont encore en quantité suffisante », estime-t-il. Laurent Gbagbo a aussi soutenu que le problème de l'école n'est pas venu de la crise : « Ce problème date de longtemps. En 1969, quand j'étais en année de licence, l'université ne comptait que 900 étudiants. Aujourd'hui, il y a en plus de 100.000. Il ne faut pas confondre les choses. Si le mal est mal diagnostiqué, on ne peut pas le guérir.» Cette réponse était adressée à Gnamien Messou. Le porte-parole de la dissidence de la Fesaci a dépeint les difficultés de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, avant de s'élever contre l'opposition des syndicats estudiantins à l'augmentation des droits d'inscription. Glissant sur le terrain politique, il s’est inquiété de ce que la France se soit récemment préoccupée de la fixation de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire. Pour lui, l'ancienne métropole devrait plutôt s'intéresser à la date du désarmement. Après avoir salué la politique de moralisation de la vie publique initiée par Laurent Gbagbo, il a souhaité un audit de toutes les entreprises publiques, notamment où, a-t-il soutenu, des travailleurs ont été licenciés pour avoir dénoncé une gestion qu'il juge irrationnelle. Gnamien Messou estime par ailleurs que des milliards de Fcfa sont détournés dans le Nord du pays par des personnes, qui, a-t-il affirmé, perçoivent les taxes à la place de l'Etat. Il s'est attaqué à ce qu'il a qualifié de ''désordre'' et qui se traduit, selon lui, par la présence dans les rues d'Abidjan de trop de véhicules portant la marque des Nations Unies, de véhicules portant illégalement des gyrophares, et de véhicules roulant en sens inverse. Pour lui, le désordre, c'est aussi le fait que des membres de la galaxie patriotique continuent d'être suivis de gardes du corps alors que la situation sécuritaire du pays ne le nécessite plus. Le chef de l'Etat a rendu hommage au groupe Kassav présent à la cérémonie. Il a donné des instructions pour que cette formation soit décorée.
Cissé Sindou