Un conteneur sur lequel est estampillé l’écriteau « service de radiologie », telle est l’image qui s’offre aux usagers de l’Hôpital Général d’Abobo Sud. Pour tout initié des normes dans les établissements de santé, le fait ne manque pas de soulever la polémique. Pour le visiteur et les riverains, l’image aiguise la curiosité. La radiographie, appareil à rayons X, est-elle logée dans un conteneur à l’Hôpital Général d’Abobo Sud ? Les rayons X irradient-ils ? La santé tant du personnel, des patients que des usagers et riverains, est-elle en danger ? Nous avons enquêté pour en savoir davantage.
Hôpital Général d’Abobo Sud, l’horloge affiche 11 heures à notre arrivée dans ce centre de santé. Suite à des informations émanant de l’hôpital Houphouët-Boigny d’Abobo, un agent de la santé, en complicité avec le directeur de l’Hôpital Général d’Abobo Sud le Dr Kouatouan Jean Claude aurait installé dans l’enceinte du centre de santé, un conteneur, dans lequel serait logée la radiographie. Appareil à rayons X servant à la réalisation des examens des poumons. Pour nous imprégner de la réalité sur le terrain, nous nous rendons dans le centre de santé. Après une brève visite dans le service incriminé, nous nous rendons à la direction générale. La secrétaire nous informe que le Dr Koutouan ne peut nous recevoir parce qu’il est en consultation. Toutefois, nous obtenons un rendez-vous ferme à 16 heures. Bien avant, nous poursuivons nos investigations. Le cap mis à nouveau sur le service de radiologie, les agents sont tous occupés à réaliser les examens. Dans le jargon, ils « techniquent ». Au même moment, de nombreux patients se partagent impatiemment dans un esprit de solidarité agissante, les trois bancs placés devant le service.
La radiographie, non logée dans le conteneur…
Une fois à l’intérieur du conteneur, nous trouvons un bureau qui fait office d’administration du service. Et point de radiographie. Appareil tant redouté ayant donné au conteneur le nom de baptême de « conteneur toxique » ou encore de « conteneur de la mort dans lequel irradient les rayons X ». L’appareil, à première vue, semble être plutôt logé dans un bâtiment jouxtant le conteneur dans lequel nous ne sommes pas autorisés à entrer sans recommandation express du directeur général, le Dr Koutouan. « Actuellement, comme vous le constatez, nous sommes très occupés. D’ailleurs, nous ne pouvons vous donner une quelconque explication sans consigne de notre patron. Vous entendez vérifier une information, c’est bien mais sans consigne, nous ne pouvons rien vous dire. Ce sont les règles de l’administration », lance Djédjé Jean Claude, technicien de la radiologie, qui va finalement nous ouvrir les portes de son service à 16 heures 30.
Mais dans un bâtiment plombé
Selon cet agent de santé qui ‘’technique’’ dans ce service, le bâtiment qui abrite la radiographie, est un mur plombé. A l’en croire, le solide bâtiment, qui n’est pas nettement visible dans l’hôpital en raison du conteneur, a été construit en tenant compte de la radio protection. Les murs ayant servi à la construction du bâtiment, étant deux fois du vingt (20) plein. Ce qui empêcherait les rayons X d’irradier. Si l’on s’en tient à ses explications, les murs de 20 plein amortiraient les rayons X qui diffusent de manière horizontale et non verticale. « Au-delà des murs doublés, le bâtiment est doté d’une porte métallique blindée », a-t-il expliqué. En outre, le bâtiment est doté de tabliers et de paravents plombés. Ce qui est de nature à contrarier la diffusion de rayons X lorsque l’appareil est mis en marche ou juste après la mise en marche dans le cadre de la réalisation d’un examen médical. Pour sa part, saluant l’initiative de notre visite dans son établissement de santé, le Dr Jean Claude Koutouan a fait savoir qu’en sa qualité de professionnel de la santé, il ne pourrait laisser installer à l’Hôpital Général d’Abobo Sud un service de radiologie non conforme aux normes en vigueur. « Je suis du milieu et je connais parfaitement les normes qui régissent le fonctionnement d’une radio. Concernant ma radio, j’ai suivi toutes les étapes requises par les textes », note-t-il. En fait, ce qui est reproché au directeur général, c’est d’avoir installé un conteneur. Lequel laisse croire que l’appareil de radio y est logé. En outre, le conteneur incriminé ainsi que la radio elle-même ont été installés dans le centre de santé en question par un agent de santé en exercice à l’hôpital Houphouët-Boigny d’Abobo Nord. Et ce, sur la base d’une convention de concession. Permettant ainsi de pallier l’absence de service de radiologie dans cet hôpital général censé avoir tous les services pour un meilleur fonctionnement. « Avant d’être effectif, le projet d’installation de la radio a été présenté au comité de gestion qui l’a validé. C’est seulement après l’aval du Coges que la radio a été installée. L’on peut jalouser l’opérateur en question mais ce n’est une raison suffisante pour jeter le discrédit sur un responsable qui est porté par le souci du meilleur fonctionnement de la structure qu’il dirige », a-t-il estimé.
Non inspecté par la DEPS
Toutefois, les informations en notre possession indiquent que la Direction des établissements Professionnels Sanitaires (DEPS) n’a pas inspecté le local pour attester de ce qu’il est véritablement plombé. Ainsi, la radio de l’hôpital d’Abobo Sud a ouvert ses portes sans avoir été inspecté par la DEPS. Ce qui est un dysfonctionnement et fonde la crainte tant des riverains que du personnel d’une éventuelle fuite des rayons ionisants. « C’est la sous direction de la protection contre les rayonnements ionisants, structure sous tutelle de la DEPS, qui après une inspection du local devant abriter la radiographie, qui autorisent l’ouverture du service de radiologie. Ce qui n’a pas été fait à Abobo Sud. Ainsi, la santé de nos collègues qui travaillent dans ce service, est en péril et c’est cela qui nous fait peur », a expliqué un membre du syndicat du personnel technique de la santé qui a requis l’anonymat. Interrogé sur la question, le directeur de la DEPS Dr Nambala que nous avons joint au téléphone, corrobore ses propos. « Nous n’avons pas en notre possession des informations fiables sur le service de radiologie de l’hôpital d’Abobo Sud car nous n’avons pas fait d’inspection à cet effet », nous a-t-il instruit. Comme on le voit, le service de radiologie de l’hôpital d’Abobo Sud est au centre d’une polémique. Le local qui abrite la radio est-il conforme ? Certes, la radio fonctionne et permet à de nombreux patients d’obtenir sur place un examen os poumon. Ce qui se réalisait dans un passé récent soit à Anyama ou dans un autre centre de santé hors de la commune d’Abobo. Les résultats sont satisfaisants loin des supputations sur le « conteneur toxique ». Toutefois, le fait que la DEPS n’ait pas inspecté le local qui abrite la radiographie, se présente comme un dysfonctionnement notable à l’effet de douter que le risque zéro d’une fuite de rayons ionisant, est effectif. Déjà, pour mettre fin aux supputations diverses, la direction de l’hôpital d’Abobo grand marché, en unité d’action avec le comité de gestion, gagnerait à retirer le conteneur et fait inspecté le local par la DEPS. A la suite de cette action de transparence, la construction d’un bâtiment approprié, en lieu et place du conteneur, pour faire office d’administration du service de radiologie.
Les précisions du ministère de la Santé
Joint au téléphone, le directeur de la DEPS, Dr Nambala a tenu à apporter des précisions sur le conteneur. Ci-dessous l’intégralité de ce qu’il nous a confié.
“Un conteneur peut être aménagé pour abriter une radiographie. Les textes n’excluent pas cette possibilité. Un conteneur peut être parfaitement aménagé et répondre aux normes de fonctionnement d’un service de radiologie. Cela est tout à fait possible. Pour cela, il suffit de mettre un lucimètre pour empêcher les rayons d’émettre. Si le conteneur est doté de toutes les mesures sécuritaires, il n’y a plus de problème. Si les parois du conteneur sont plombées, il n’y a pas de risque pour la santé des usagers, des patients et du personnel de l’hôpital. Maintenant, nous n’avons pas en notre possession des informations véritables sur le service de radiologie de l’hôpital d’Abobo Sud car nous n’avons pas fait d’inspection à cet effet. Si nous avions des éléments sur le type d’appareil installé dans le service, par exemple, on pourrait savoir si cela est conforme ou non aux textes. Pour votre gouverne, à chaque type d’appareil correspond des mesures sécuritaires spécifiques. Concernant Abobo, nous n’avons d’éléments en notre possession indiquant qu’il y a oui ou non le feu en la demeure".
Propos recueillis par M.T.T
Hôpital Général d’Abobo Sud, l’horloge affiche 11 heures à notre arrivée dans ce centre de santé. Suite à des informations émanant de l’hôpital Houphouët-Boigny d’Abobo, un agent de la santé, en complicité avec le directeur de l’Hôpital Général d’Abobo Sud le Dr Kouatouan Jean Claude aurait installé dans l’enceinte du centre de santé, un conteneur, dans lequel serait logée la radiographie. Appareil à rayons X servant à la réalisation des examens des poumons. Pour nous imprégner de la réalité sur le terrain, nous nous rendons dans le centre de santé. Après une brève visite dans le service incriminé, nous nous rendons à la direction générale. La secrétaire nous informe que le Dr Koutouan ne peut nous recevoir parce qu’il est en consultation. Toutefois, nous obtenons un rendez-vous ferme à 16 heures. Bien avant, nous poursuivons nos investigations. Le cap mis à nouveau sur le service de radiologie, les agents sont tous occupés à réaliser les examens. Dans le jargon, ils « techniquent ». Au même moment, de nombreux patients se partagent impatiemment dans un esprit de solidarité agissante, les trois bancs placés devant le service.
La radiographie, non logée dans le conteneur…
Une fois à l’intérieur du conteneur, nous trouvons un bureau qui fait office d’administration du service. Et point de radiographie. Appareil tant redouté ayant donné au conteneur le nom de baptême de « conteneur toxique » ou encore de « conteneur de la mort dans lequel irradient les rayons X ». L’appareil, à première vue, semble être plutôt logé dans un bâtiment jouxtant le conteneur dans lequel nous ne sommes pas autorisés à entrer sans recommandation express du directeur général, le Dr Koutouan. « Actuellement, comme vous le constatez, nous sommes très occupés. D’ailleurs, nous ne pouvons vous donner une quelconque explication sans consigne de notre patron. Vous entendez vérifier une information, c’est bien mais sans consigne, nous ne pouvons rien vous dire. Ce sont les règles de l’administration », lance Djédjé Jean Claude, technicien de la radiologie, qui va finalement nous ouvrir les portes de son service à 16 heures 30.
Mais dans un bâtiment plombé
Selon cet agent de santé qui ‘’technique’’ dans ce service, le bâtiment qui abrite la radiographie, est un mur plombé. A l’en croire, le solide bâtiment, qui n’est pas nettement visible dans l’hôpital en raison du conteneur, a été construit en tenant compte de la radio protection. Les murs ayant servi à la construction du bâtiment, étant deux fois du vingt (20) plein. Ce qui empêcherait les rayons X d’irradier. Si l’on s’en tient à ses explications, les murs de 20 plein amortiraient les rayons X qui diffusent de manière horizontale et non verticale. « Au-delà des murs doublés, le bâtiment est doté d’une porte métallique blindée », a-t-il expliqué. En outre, le bâtiment est doté de tabliers et de paravents plombés. Ce qui est de nature à contrarier la diffusion de rayons X lorsque l’appareil est mis en marche ou juste après la mise en marche dans le cadre de la réalisation d’un examen médical. Pour sa part, saluant l’initiative de notre visite dans son établissement de santé, le Dr Jean Claude Koutouan a fait savoir qu’en sa qualité de professionnel de la santé, il ne pourrait laisser installer à l’Hôpital Général d’Abobo Sud un service de radiologie non conforme aux normes en vigueur. « Je suis du milieu et je connais parfaitement les normes qui régissent le fonctionnement d’une radio. Concernant ma radio, j’ai suivi toutes les étapes requises par les textes », note-t-il. En fait, ce qui est reproché au directeur général, c’est d’avoir installé un conteneur. Lequel laisse croire que l’appareil de radio y est logé. En outre, le conteneur incriminé ainsi que la radio elle-même ont été installés dans le centre de santé en question par un agent de santé en exercice à l’hôpital Houphouët-Boigny d’Abobo Nord. Et ce, sur la base d’une convention de concession. Permettant ainsi de pallier l’absence de service de radiologie dans cet hôpital général censé avoir tous les services pour un meilleur fonctionnement. « Avant d’être effectif, le projet d’installation de la radio a été présenté au comité de gestion qui l’a validé. C’est seulement après l’aval du Coges que la radio a été installée. L’on peut jalouser l’opérateur en question mais ce n’est une raison suffisante pour jeter le discrédit sur un responsable qui est porté par le souci du meilleur fonctionnement de la structure qu’il dirige », a-t-il estimé.
Non inspecté par la DEPS
Toutefois, les informations en notre possession indiquent que la Direction des établissements Professionnels Sanitaires (DEPS) n’a pas inspecté le local pour attester de ce qu’il est véritablement plombé. Ainsi, la radio de l’hôpital d’Abobo Sud a ouvert ses portes sans avoir été inspecté par la DEPS. Ce qui est un dysfonctionnement et fonde la crainte tant des riverains que du personnel d’une éventuelle fuite des rayons ionisants. « C’est la sous direction de la protection contre les rayonnements ionisants, structure sous tutelle de la DEPS, qui après une inspection du local devant abriter la radiographie, qui autorisent l’ouverture du service de radiologie. Ce qui n’a pas été fait à Abobo Sud. Ainsi, la santé de nos collègues qui travaillent dans ce service, est en péril et c’est cela qui nous fait peur », a expliqué un membre du syndicat du personnel technique de la santé qui a requis l’anonymat. Interrogé sur la question, le directeur de la DEPS Dr Nambala que nous avons joint au téléphone, corrobore ses propos. « Nous n’avons pas en notre possession des informations fiables sur le service de radiologie de l’hôpital d’Abobo Sud car nous n’avons pas fait d’inspection à cet effet », nous a-t-il instruit. Comme on le voit, le service de radiologie de l’hôpital d’Abobo Sud est au centre d’une polémique. Le local qui abrite la radio est-il conforme ? Certes, la radio fonctionne et permet à de nombreux patients d’obtenir sur place un examen os poumon. Ce qui se réalisait dans un passé récent soit à Anyama ou dans un autre centre de santé hors de la commune d’Abobo. Les résultats sont satisfaisants loin des supputations sur le « conteneur toxique ». Toutefois, le fait que la DEPS n’ait pas inspecté le local qui abrite la radiographie, se présente comme un dysfonctionnement notable à l’effet de douter que le risque zéro d’une fuite de rayons ionisant, est effectif. Déjà, pour mettre fin aux supputations diverses, la direction de l’hôpital d’Abobo grand marché, en unité d’action avec le comité de gestion, gagnerait à retirer le conteneur et fait inspecté le local par la DEPS. A la suite de cette action de transparence, la construction d’un bâtiment approprié, en lieu et place du conteneur, pour faire office d’administration du service de radiologie.
Les précisions du ministère de la Santé
Joint au téléphone, le directeur de la DEPS, Dr Nambala a tenu à apporter des précisions sur le conteneur. Ci-dessous l’intégralité de ce qu’il nous a confié.
“Un conteneur peut être aménagé pour abriter une radiographie. Les textes n’excluent pas cette possibilité. Un conteneur peut être parfaitement aménagé et répondre aux normes de fonctionnement d’un service de radiologie. Cela est tout à fait possible. Pour cela, il suffit de mettre un lucimètre pour empêcher les rayons d’émettre. Si le conteneur est doté de toutes les mesures sécuritaires, il n’y a plus de problème. Si les parois du conteneur sont plombées, il n’y a pas de risque pour la santé des usagers, des patients et du personnel de l’hôpital. Maintenant, nous n’avons pas en notre possession des informations véritables sur le service de radiologie de l’hôpital d’Abobo Sud car nous n’avons pas fait d’inspection à cet effet. Si nous avions des éléments sur le type d’appareil installé dans le service, par exemple, on pourrait savoir si cela est conforme ou non aux textes. Pour votre gouverne, à chaque type d’appareil correspond des mesures sécuritaires spécifiques. Concernant Abobo, nous n’avons d’éléments en notre possession indiquant qu’il y a oui ou non le feu en la demeure".
Propos recueillis par M.T.T