Autrefois la perle des lagunes, Abidjan est devenue, depuis plusieurs années, la perle des ordures. Cela, du fait des ordures présentes partout dans la ville. Devant l’ampleur de la situation, la Banque Mondiale a débloqué 6 milliards FCFA pour débarrasser la ville de tous ses dépôts sauvages. A un mois et demi de la fin de cette opération, baptisée « opération ville propre », le bilan est mi figue mi raisin.
A Adjamé, le boulevard Nangui Abroguoa, depuis quelque temps, affiche fière allure. On n’y voit plus les tas d’ordures en décomposition, encore moins, les ruissellements d’eaux usées. Bien que toujours occupé de façon anarchique par les commerçants, le boulevard n’est plus encombré par les tas d’immondices qui rendaient l’air irrespirable dans les environs. Les dépôts d’ordures sont continuellement vidés par les camions de ramassage. La population, elle-même, s’est disciplinée. Désormais, les détritus sont versés dans le box. La circulation est même redevenue quelque peu fluide. Cette ‘’seconde jeunesse retrouvée’’, le boulevard Nangui Abrogoua la doit à son choix pour le lancement de l’opération ville propre, initiée le 19 mars 2009 par le Chef de l’Etat, M Laurent Gbagbo, en présence du représentant de la Banque Mondiale, Madani Tall. Depuis, plusieurs maires ont donné le top départ de l’opération dans les communes. Un mois et demi après, il convient de saluer ce bon départ. Abidjan commence à respirer. Les bennes de ramassage des sociétés retenues pour l’opération, sont au travail. De Koumassi à Adjamé, en passant par Cocody, Marcory et Plateau, les dépôts sauvages d’ordures commencent à disparaître. La population, la première bénéficiaire de ce grand coup de balai, se réjouit. « Les ordures commencent à disparaître. La ville redevient, peu à peu, propre », témoigne une habitante du quartier sans fil à Koumassi. D’autres par contre, s’inquiètent déjà de l’après Banque Mondiale. « Nous avons appris que l’opération est financée par la Banque Mondiale. Alors nous sommes inquiets. On se demande si l’Etat ivoirien aura les moyens de poursuivre l’opération à la fin de ce financement. Surtout que la saison des pluies approche. Il ne faudrait pas qu’on revive la situation de l’année dernière, où nous avons eu des épidémies de fièvre jaune, à cause de l’insalubrité généralisée », s’inquiète dame Alice, infirmière dans un centre urbain.
En effet, l’ « opération ville propre » est financée par la Banque Mondiale à hauteur de 6 milliards FCFA. Elle s’inscrit dans le cadre du projet d’urgence d’infrastructures urbaines (PUIUR). Ce fonds a été alloué à la Côte d’Ivoire dans le cadre de son programme de sortie de crise et de conciliation de la paix. Le PUIUR comprend cinq phases, dont l’opération ville propre. Outre ce programme , l’opération comprend également la réhabilitation de la station de transfert des ordures de Williamsville, avec pour objectifs de permettre le stockage et le transport des déchets solides vers le site de décharge par des moyennes appropriées, une campagne médiatique, sur la salubrité, un appui institutionnel, avec pour but d’améliorer la capacité des parties prenantes et l’amélioration des conditions de vie des communauté vivant à proximité de la décharge d’Akouédo.
A terme, l’opération doit permettre de faire la mise à zéro des dépôts sauvages qui se sont constitués dans le district d’Abidjan depuis le déclenchement de la crise. Elle durera trois mois et sera supervisée par l’Agence nationale de la salubrité urbaine (ANASUR). Au terme des trois mois, cette structure mettra en œuvre la nouvelle politique gouvernementale en matière de gestion des déchets.
Tout en saluant ce bon départ, les populations de certaines communes sont dubitatives devant la lenteur des opérations dans leurs cités. C’est le cas, à Abobo, où l’opération n’a pas encore pris véritablement son envol. Le rond point de la mairie est toujours encombré par les détritus. A l’intérieur des quartiers, les dépôts sauvages sont toujours présents. A Abobo, s’ajoute la plus grande commune du pays, Yopougon. A un mois et demi de la fin de l’opération, la commune du maire Gbamnan Djidan Félicien est toujours à la traîne. Les ordures continuent d’entraver la circulation à plusieurs carrefours. Adjamé également n’est pas en reste. Malgré le lancement de l’opération dans la commune du maire Sylla Youssouf, certains sites n’ont toujours pas retrouvé leur propriété. Il en est ainsi de la gare nord et de la voie menant à la grande mosquée. Autant d’exemples qui font dire à la population que l’opération commence à s’essouffler. Pourtant à l’ANASUR, on estime que tout se déroule bien. « L’opération durera trois mois. Elle consistera à enlever au total 500 000 tonnes d’ordures. En un mois, nous avons enlevé 150 000 tonnes, ce qui correspond à un taux de 31%. Nous sommes donc dans le temps », explique M Anin Malgrace, chef du service communication de l’ANASUR. Tout en informant que l’agence se rendra bientôt sur le terrain pour faire une autre évaluation des actions déjà menées. Rappelons que ce sont 10 sociétés de ramassages qui, après appel d’offre, ont été retenues pour mener à bien le projet.
Dao Maïmouna
A Adjamé, le boulevard Nangui Abroguoa, depuis quelque temps, affiche fière allure. On n’y voit plus les tas d’ordures en décomposition, encore moins, les ruissellements d’eaux usées. Bien que toujours occupé de façon anarchique par les commerçants, le boulevard n’est plus encombré par les tas d’immondices qui rendaient l’air irrespirable dans les environs. Les dépôts d’ordures sont continuellement vidés par les camions de ramassage. La population, elle-même, s’est disciplinée. Désormais, les détritus sont versés dans le box. La circulation est même redevenue quelque peu fluide. Cette ‘’seconde jeunesse retrouvée’’, le boulevard Nangui Abrogoua la doit à son choix pour le lancement de l’opération ville propre, initiée le 19 mars 2009 par le Chef de l’Etat, M Laurent Gbagbo, en présence du représentant de la Banque Mondiale, Madani Tall. Depuis, plusieurs maires ont donné le top départ de l’opération dans les communes. Un mois et demi après, il convient de saluer ce bon départ. Abidjan commence à respirer. Les bennes de ramassage des sociétés retenues pour l’opération, sont au travail. De Koumassi à Adjamé, en passant par Cocody, Marcory et Plateau, les dépôts sauvages d’ordures commencent à disparaître. La population, la première bénéficiaire de ce grand coup de balai, se réjouit. « Les ordures commencent à disparaître. La ville redevient, peu à peu, propre », témoigne une habitante du quartier sans fil à Koumassi. D’autres par contre, s’inquiètent déjà de l’après Banque Mondiale. « Nous avons appris que l’opération est financée par la Banque Mondiale. Alors nous sommes inquiets. On se demande si l’Etat ivoirien aura les moyens de poursuivre l’opération à la fin de ce financement. Surtout que la saison des pluies approche. Il ne faudrait pas qu’on revive la situation de l’année dernière, où nous avons eu des épidémies de fièvre jaune, à cause de l’insalubrité généralisée », s’inquiète dame Alice, infirmière dans un centre urbain.
En effet, l’ « opération ville propre » est financée par la Banque Mondiale à hauteur de 6 milliards FCFA. Elle s’inscrit dans le cadre du projet d’urgence d’infrastructures urbaines (PUIUR). Ce fonds a été alloué à la Côte d’Ivoire dans le cadre de son programme de sortie de crise et de conciliation de la paix. Le PUIUR comprend cinq phases, dont l’opération ville propre. Outre ce programme , l’opération comprend également la réhabilitation de la station de transfert des ordures de Williamsville, avec pour objectifs de permettre le stockage et le transport des déchets solides vers le site de décharge par des moyennes appropriées, une campagne médiatique, sur la salubrité, un appui institutionnel, avec pour but d’améliorer la capacité des parties prenantes et l’amélioration des conditions de vie des communauté vivant à proximité de la décharge d’Akouédo.
A terme, l’opération doit permettre de faire la mise à zéro des dépôts sauvages qui se sont constitués dans le district d’Abidjan depuis le déclenchement de la crise. Elle durera trois mois et sera supervisée par l’Agence nationale de la salubrité urbaine (ANASUR). Au terme des trois mois, cette structure mettra en œuvre la nouvelle politique gouvernementale en matière de gestion des déchets.
Tout en saluant ce bon départ, les populations de certaines communes sont dubitatives devant la lenteur des opérations dans leurs cités. C’est le cas, à Abobo, où l’opération n’a pas encore pris véritablement son envol. Le rond point de la mairie est toujours encombré par les détritus. A l’intérieur des quartiers, les dépôts sauvages sont toujours présents. A Abobo, s’ajoute la plus grande commune du pays, Yopougon. A un mois et demi de la fin de l’opération, la commune du maire Gbamnan Djidan Félicien est toujours à la traîne. Les ordures continuent d’entraver la circulation à plusieurs carrefours. Adjamé également n’est pas en reste. Malgré le lancement de l’opération dans la commune du maire Sylla Youssouf, certains sites n’ont toujours pas retrouvé leur propriété. Il en est ainsi de la gare nord et de la voie menant à la grande mosquée. Autant d’exemples qui font dire à la population que l’opération commence à s’essouffler. Pourtant à l’ANASUR, on estime que tout se déroule bien. « L’opération durera trois mois. Elle consistera à enlever au total 500 000 tonnes d’ordures. En un mois, nous avons enlevé 150 000 tonnes, ce qui correspond à un taux de 31%. Nous sommes donc dans le temps », explique M Anin Malgrace, chef du service communication de l’ANASUR. Tout en informant que l’agence se rendra bientôt sur le terrain pour faire une autre évaluation des actions déjà menées. Rappelons que ce sont 10 sociétés de ramassages qui, après appel d’offre, ont été retenues pour mener à bien le projet.
Dao Maïmouna