Sur l’initiative de l’Organisation météorologique mondiale (Omm), de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), du Service météorologique espagnol et de leurs partenaires, 70 experts et décideurs de premier plan se réunissent cette semaine, du 27 au 30 avril, à Ouagadougou (Burkina Faso). Afin d’examiner et de recommander des solutions concertées en matière d’atténuation et d’adaptation pour les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la foresterie et des pêches en Afrique de l’Ouest. Les agriculteurs d’Afrique de l’Ouest font face à des menaces croissantes liées au changement climatique. Les modifications de fréquence des sécheresses, des vagues de chaleur, des inondations, des tempêtes, des gelées et des invasions acridiennes obligent le secteur agricole à prendre des mesures d’adaptation pour en atténuer les incidences. Avec 43 % de sa population totale en Afrique subsaharienne, l’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus vulnérables au changement climatique. Selon le quatrième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental Omm/Pnue sur l’évolution du climat (Giec), la pluviométrie annuelle en Afrique de l’Ouest a diminué de 20 à 40 % entre les périodes 1931-1960 et 1968-1990. D’après les projections du Giec, le continent africain connaîtra très probablement un réchauffement au XXI e siècle, qui aura pour effet de réduire la durée de la période de végétation et le potentiel de rendement des cultures dans une bonne partie de l’Afrique de l’Ouest. Dans certains pays, les rendements de l’agriculture pluviale pourraient diminuer de moitié d’ici à 2020. La survie d’une grande partie des habitants de l’Afrique de l’Ouest dépend d’une agriculture de semi-subsistance, et les agriculteurs ont du mal à préserver leurs moyens d’existence. «Ces contraintes nécessiteront l’élaboration et la mise en application des méthodes les plus appropriées pour résoudre les questions concernant la vulnérabilité au temps, au climat et à l’eau, domaine qui relève de la compétence de l’Omm», a déclaré son secrétaire général, Michel Jarraud, à l’ouverture de l’atelier. «L’Omm a donc essentiellement pour but de rendre les agriculteurs plus autonomes en les préparant mieux à faire face aux principaux problèmes pesant sur la production agricole. En particulier, pour remédier plus efficacement au changement climatique et à ses effets en Afrique de l’Ouest, il faudra de plus en plus recourir à la science en vue de définir des stratégies d’adaptation et d’atténuation intégrées pour toute une série d’agroécosystèmes», a-t-il ajouté. L’atelier international sur l’adaptation de l’agriculture aux changements climatiques en Afrique de l’Ouest abordera ces prochaines étapes en précisant la nature et en approfondissant la compréhension des effets des changements climatiques et de la vulnérabilité à ces changements, puis en sélectionnant et en mettant en oeuvre des mesures d’adaptation. Cinq centres internationaux de recherche agronomique, sous les auspices du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale, participeront aussi et contribueront activement aux débats engagés à cette occasion. L’atelier international devrait favoriser l’intégration de ces stratégies d’adaptation avec les mesures d’atténuation et les politiques de développement agricole durable. L’adaptation au changement climatique et la gestion des risques, particulièrement dans le secteur agricole, seront au centre des débats menés lors de la troisième Conférence mondiale sur le climat, qui se tiendra à Genève (Suisse) du 31 août au 4 septembre 2009.
C. Fiankan-Bokonga
Correspondance particulière
C. Fiankan-Bokonga
Correspondance particulière