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Société Publié le mardi 5 mai 2009 | Notre Voie

Lutte contre les ordures ménagères : Les jeunes de la capitale politique à pied d’œuvre

Des jeunes du district de Yamoussoukro, s'adonnent de plus en plus à la pré-collecte d'ordures ménagères. Cette activité qualifiée de répugnante par certaines personnes, est une véritable manne, génératrice de revenus.

On entend dire souvent qu'“il n'y a pas de sot métier” ou encore que “l'argent n'a pas d'odeur”. Ces réflexions collent bien à la peau des jeunes collecteurs d’ordures de Yamoussoukro appelés charretiers. Ces jeunes gens qui ne passent pas inaperçus avec leurs charrettes dans la capitale politique exercent dans les quartiers d’Habitat, 220 Logements, Kokrenou et sur certains marchés de la ville où ils se chargent du ramassage d’ordures ménagères.

Leur journée débute tous les jours entre 4h et 5h du matin. Gants aux mains, tenant un râteau ou un bâton, chaussés de bottes et traînant leur charrette, ils font du porte-à-porte dans leur zone respective d'opération pour récupérer les ordures ménagères. Le métier de pré-collecteur nécessite une bonne dose de volonté et de courage. Il faut également avoir la force physique et ne pas avoir honte de se salir. La rémunération, quant à elle, dépend de l'importance des ordures et des quartiers. Le prix fixé par exemple pour le ramassage des détritus d'un restaurant ou maquis n'est pas le même que celui fixé pour le ramassage des ordures ménagères d'un foyer. Généralement, les établissements commerciaux, tels les maquis et restaurants, déboursent beaucoup plus que les ménages, en raison de la quantité des immondices.

Un jeune charretier de la ville rencontré au quartier Habitat nous explique que ce métier lui permet de vivre dignement avec sa petite famille. “Ce métier que j’exerce est une grande satisfaction pour moi parce que je réussis à m’en sortir pour scolariser mes enfants qui sont au nombre de 5. Chaque fin de mois, j'encaisse 1000F par maison. Quant aux maquis et restaurants, ils me paient chacun 100F par jour, ce qui me rapporte entre 30 et 40 000 par mois”, explique N'guessan Modeste la trentaine révolue. Notre interlocuteur déplore toutefois la mauvaise foi de certains de leurs clients. Il confie que bien que le coût de ses prestations ne soit pas élevé, certains propriétaires de maquis, restaurants, ou certaines maîtresses de maison refusent de payer. “Quand je passe encaisser mon argent à la fin du mois, certains clients me traitent comme un indigent. On multiplie rendez-vous sur rendez-vous pour ne rien me donner en fin de compte. Et pourtant, je ne mérite pas ça…”, regrette notre jeune pré-collecteur, presque les larmes aux yeux. Désœuvrés pour la plupart, mais aussi étudiants pour certains, titulaires d'un BAC ou d'un BTS pour d'autres, ces jeunes ne veulent pas rester les bras croisés. Faute de moyens financiers, ils sont donc obligés de s'adonner à cette activité pour subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles pour la plupart démunies. Koffi Octave nous explique lui aussi sa situation : “J'accepte 1000 FCFA par mois pour vider les poubelles. Je suis en 1ère année de BTS dans une école de la place. N'ayant personne à Yamoussoukro pour m'aider, je suis obligé d'exercer ce petit métier pendant mes heures libres”. A la question de savoir où vont les ordures pré-collectées, Koffi Octave confie qu'il transporte les déchets dans des centres de groupage. En ces lieux, sont installés des box appartenant à des sociétés de collecte, et destinés à réceptionner les ordures. L'ensemble des ordures est ensuite transporté par ces sociétés, jusqu’à la décharge centrale de la ville qui est située au quartier Pkambassou. Il a en outre indiqué qu’il ne compte pas faire carrière dans ce métier qui présente bien évidemment des risques sanitaires. “Je fais des économies en ce moment. Et quand j'aurai réuni la somme de 500.000F, je vais arrêter pour monter une petite entreprise qui pourra me rapporter quelque chose”, révèle-t-il.
Grâce à ces jeunes, Yamoussoukro retrouve peu à peu un visage potable.

Gervais Amany: gervaisamani@yahoo.fr
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