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Politique Publié le jeudi 7 mai 2009 | Nord-Sud

8000 hommes au CCI : Konaté Sidiki explique les contours du déploiement

Le porte-parole des FN, Konaté Sidiki a apporté, hier à Bouaké des éclaircissements sur le fonctionnement du Centre de commandement intégré, l’avenir des comzones et la nouvelle armée. Nous vous proposons de larges extraits de ses propos.

«Je pense que les choses sont claires. Le général Bakayoko a présenté un schéma d'occupation du territoire national par les forces du Centre de commandement intégré. Il est allé plus loin, il a donné le nombre précis des soldats qui seront déployés par ville, par agglomération, par région. Il a insisté sur le caractère mixte de cette opération. Quand on dit centre intégré, cela veut dire qu'on a intégré deux forces. Ces forces mènent un certain nombre de tâches pratiques sur le terrain ensemble avec deux chefs : le colonel major Kouakou Nicolas des FDS, qui a un adjoint, c'est le colonel Ouattara Karim des FaFn.

Fonctionnement du CCI

On fait en sorte que s'il y a 100 éléments FaFn, il y a aussi 100 éléments FDS-CI. On les met ensemble pour aller en mission. Vous verrez dans le cadre des missions, quand vous voyez deux soldats Cci, que ce soit à Abidjan, à Gagnoa, San pedro…Ou à Bouaké, Korhogo, Ferké, Odienné, il y a un FaFn et un Fds-Ci. C'est ce qu'il faut comprendre. Vous constaterez que nous avons donné le chiffre global de 4000 éléments pour les FaFn et 4000 pour les Fds-CI. Ces 8000 soldats vont former les équipes mixtes qui vont être redéployées partout. A Abidjan, 1300 soldats du Cci seront redéployés dans des sites qui ont été choisis. Quand on divise par deux, cela veut dire qu'il y a 650 FAFN et 650 FDS-Ci qui sont à Abidjan pour la sécurité. A Bouaké, il y a 1000 éléments du CCI dont 500 Fds et 500 FaFn, qui vont travailler ensemble. Quand on a compris cela, alors on comprend que ceux qui disent que Mangou envoie ses hommes à Bouaké, ou qui pensent que ce sont les Fds seules du Sud qui viennent à Bouaké, n'ont rien compris en l'Accord de Ouaga. L'Accord n'a jamais dit cela. Ce n'est pas un échange de ping-pong où Bakayoko met ses hommes à Abidjan, Mangou met ses hommes à Bouaké. On n'a jamais dit cela. Les deux se retrouvent à Yamoussoukro dans le camp du Cci. On les mélange et on les envoie sur des sites. Voilà l'opération ! Ils vont sécuriser le processus jusqu'aux élections.

Le chemin vers la nouvelle armée

C'est-à- dire qu'ils seront sur des sites d'enrôlement. Demain, ils pourront se retrouver sur des sites de distribution des cartes d'identité et d'électeurs. Le jour des élections, ils seront sur des sites pour sécuriser les bureaux de vote, et les routes qui conduisent aux lieux de vote. Bref, ils sont là pour tout le processus… N'oubliez pas que le redéploiement de l'administration fait partie du processus de sortie de crise. Demain, les tribunaux qui ont commencé à ouvrir seront sécurisés par eux. C'est eux qui vont aussi apporter leur appui à la douane. Ils seront mis à la disposition des préfets. Bref, c'est eux qui seront dans les commissariats de police, dans les gendarmeries. C'est eux qui vont faire les tâches ordinaires de sécurisation. ( …) C'est cela l'esprit de l'accord. Pourquoi ? Parce que nous disons qu'il faut aller à une seule armée. Les deux armées doivent se fondre. Mais comment arriver à cela? Le Cci est l'expérience que nous avons choisie pour y arriver. L'objectif ce n'est pas aujourd'hui les deux armées qui sont dans le Cci. C'est le travail que les éléments de ces deux armées font ensemble qui confirme que la nouvelle armée dont nous parlons n'est pas une utopie, mais une réalité. Donc, le Cci c'est pour préparer pratiquement la nouvelle armée. C'est ça l'objectif de l'opération. Et c'est ce qu'il faut comprendre. Ne voyons pas le fait de venir mettre ici un nouveau schéma sécuritaire favorable à Gbagbo. ..On n'en est plus là. A coté, nous avons des soldats FaFn, qui ont été admis pour la future armée de Côte d'Ivoire. Ils sont 5000. Déjà les FaFn ont 4000 plus 5000 cela fait donc 9000 soldats que nous avons donné au processus. Ce qui est un large record. Pour nos 5000 hommes qui sont prêts pour la nouvelle armée, nous avons retenu 4 villes pour les regrouper : Bouaké, Korhogo, Séguéla, Man. Dans ces villes, il y a des casernes. Très bientôt, le représentant du facilitateur et les acteurs de la commission mise en place par le Premier ministre, vont visiter ces casernes. Ils viendront faire l'état des casernes en vue de leur réhabilitation rapide avec l'appui de l'Etat de Côte d'Ivoire et l'appui des forces impartiales qui doivent nous aider à équiper ces sites… Pour constituer les 5000 éléments, nous avons engagé une opération de sélection il ya quelques mois au cours de laquelle nous avons sillonné toutes les zones FN. On a demandé aux jeunes quels sont ceux qui veulent être dans la nouvelle armée…On a une liste des jeunes qui disent qu'il leur plaira de rester dans l'armée. Ce sont eux qui vont rejoindre les casernes dans ces quatre villes choisies dans le cadre de l'Accord. A partir du moment où on a déjà 4000 soldats FaFn plus 4000 soldats Fds-CI qui vont exécuter la tâche sécuritaire normale, la question de sécurité des villes des zones CNO se trouve être gérée.

Quand vous irez à Bouna par exemple, vous allez voir le Cci plus un petit détachement des FaFn parce que tous ceux qui veulent être militaires sont déjà venus à Korhogo. Vous verrez désormais des policiers et des gendarmes comme en temps normal. Mais, cette fois-ci ce ne sont pas des policiers et gendarmes venus du Sud, mais des Forces de l'ordre constituées par les deux forces ex-belligérantes. Ce sera la même chose à Abidjan ou à Anyama. A partir de ce moment, sans même faire de passation de charges ou autre, on n'a plus de comzone. Mais, on aura des militaires parce qu'il faut faire la part des choses. Quand on dit que Fofié est un comzone, il est d'abord militaire.

Ce que deviennent les Comzones

Parce qu'il n'y a pas de civil comzone. Le militaire reste militaire. C'est sa fonction. Maintenant, pour les besoins de la nouvelle situation, le mot comzone devient inapproprié parce qu'il n'y a plus de zone. Il y a juste des casernes, des villes de regroupement. Et à côté, il y a le Cci qui travaille à l'intérieur des villes. Le militaire Fofié, l'officier est toujours militaire. Il intègre donc une nouvelle structuration comme au Sud. Là-bas, vous voyez par exemple, qu'il y a un état-major qui travaille. On va réfléchir pour trouver une formule pour les intégrer dans ce schéma pour qu'ils continuent de travailler en tant que militaires pour le processus. Voilà pour quoi quand les gens font le combat sur la passation, on estime que c'est parce que l'accord ne s'était pas vite mis en marche. S'il s'était vite mis en marche, il est clair que le mot passation perdrait tout son sens ici. Donc, je le redis encore en ce qui concerne le mot comzone, ce n'est pas le mot qui nous intéresse, c'est la fonction.Si Shérif Ousmane, demain n'est pas comzone, le mot ne fait pas qu'il n'est plus militaire, au service des FN, au service de la nouvelle situation militaire sur le terrain. Il faut voir en nos Comzones d'abord des militaires, qui vont continuer leur fonction militaire sous d'autres appellations. Le fait de vouloir leur coller comzone à tout prix, c'est ce qui est dangereux. C'est ça notre position sur les comzones. Ils peuvent se retrouver dans un autre schéma militaire pour continuer de travailler avec les jeunes que nous avons dans les casernes, auprès du Cci afin de permettre la réunification des deux armées. Donc, ils ont une fonction jusqu'au bout. Et l'Apo est clair là-dessus. Jusqu'aux élections les deux forces existent et doivent travailler maintenant pour la paix, pour les élections. Après les élections le nouveau président qui vient, décrète maintenant la nouvelle armée. Je pense qu'il n y a pas d'ambigüité sur ça. (…) Donc, demain, voilà ce que va être une ville comme Bouaké, de façon concrète. Si l'opération que nous avons décrite marche, vous aurez trois groupes. Il y a nos frères démobilisés qui attendent qu'on les oriente vers la formation qu'ils ont choisie. Vous aurez les éléments du Cci, qui seront dans les commissariats, dans les gendarmeries en train de faire la procédure normale d'un commissariat ou d'une gendarmerie…pour que chacun soit libre d'aller explorer sa voie sans être inquiété par l'uniforme qu'il va rencontrer. A côté de ça vous aurez des éléments en caserne».

Propos recueillis par Marcel Konan
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