Versus Bank : L’avenir se dessine ce matin

Les dirigeants de la Versus Bank se réunissent aujourd'hui pour relancer cet établissement financier longtemps minée par une crise.


Plus de trois mois après sa nationalisation, la Versus Bank semble naviguer sur des eaux beaucoup plus calmes. L'établissement bancaire tient ce matin une importante assemblée générale mixte à son siège d'Abidjan-Plateau. La première du genre depuis qu'elle est tombée dans le giron de l'Etat ivoirien qui a dû lui éviter la banqueroute. On le sait, les difficultés juridico-financières de l'actionnaire majoritaire, la société Aiglon Holding et ses filiales intervenant dans la filière coton avaient créé un vent de panique au sein de la clientèle notamment les gros déposants. Cette mauvaise publicité couronnée par le retrait des dépôts, conjuguée aux divergences de vue entre les principaux actionnaires, avait fini par éroder le crédit de la Versus Bank qui s'apprêtait pour ainsi dire à déposer le bilan. La rencontre d'aujourd'hui qui verra la participation de tous les membres du conseil d'administration n'est rien d'autre qu'une réunion d'orientation destinée à relancer les activités de la banque. «Cette assemblée générale marque le retour de la Versus Bank dans la normalité », explique le directeur des engagements Arsène Kobenan par ailleurs secrétaire du conseil d'administration, ajoutant que ce sera l'occasion de faire le point de la nationalisation et surtout d'approuver les comptes des exercices passés. En d'autres termes, voir la conformité de la gestion avec la réglementation bancaire en vigueur. Dans tous les cas, affirme le directeur de l'exploitation, Ange Désiré Waota, l'établissement est dans une bonne dynamique de remise à flot. Selon lui, la banque a couvert tous ses soldes débiteurs et dispose d'un matelas financier qui devrait lui permettre de résorber le déficit de trésorerie. Les autres chantiers sont entre autres, la conquête des flux issus de l'informel, l'encadrement de la diaspora et l'amélioration du système informatique etc. «Il y a un pan de l'économie qui se développe dans l'informel. Nous voulons aller chercher cet argent qui traîne dans ce secteur où les couches ne sont pas suffisamment informées des banques», dit-il. On en saura plus tout à l'heure.

Lanciné Bakayoko