Le débat sur la toxicité des antennes relais sur la santé humaine fait rage. L’Atci donne sa version de la situation.
Il y a une polémique au sujet d’éventuels effets nocifs des antennes de télécommunications. L’Atci se préoccupe-t-elle de ce débat ?
Je suis le vice-président de la commission d’étude de l’Union internationale des télécommunications en charge de la protection contre les effets de l’environnement électromagnétique.
Si nous avons atteint ce poste de vice-président de cette commission, c’est parce que très tôt, l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire s’est intéressée à cette question. Elle s’est surtout préoccupée de savoir si les installations que nous autorisions n’étaient pas nocives pour la population. Il s’est agi donc pour nous d’être au diapason des normes internationales pour pouvoir préserver la santé des personnes.
Qui, il faut le dire, est une priorité au niveau des télécommunications.
L’Atci, dans son fonctionnement, est tenue de s’assurer qu’à tout moment, les activités menées ne posent pas de problème de santé. Qu’il s’agisse des terminaux qui sont mis à la disposition des usagers ou des installations des opérateurs.
C’est pour cela que l’Atci s’est donné très tôt les moyens d’assumer cette obligation. D’un, par la formation des compétences techniques pour les calculs. De deux, par les mesures sur le terrain des niveaux d’exposition des populations aux différents champs émis par les installations.
Comment l’Atci procède-t-elle aux différents contrôles ?
Au niveau des actions, nous en faisons en amont. L’article 24 du code des télécommunications exige de l’Atci qu’elle mène une évaluation théorique de l’exposition que pourrait entraîner l’antenne dans l’environnement, lorsqu’il y a une demande d’autorisation d’implantation de matériel. Pour le faire, nous faisons des simulations.
Une fois que nous nous sommes assurés que les émissions de l’antenne ne seront pas nuisibles à la santé des populations, nous validons les paramètres de son fonctionnement. Nous ne nous arrêtons pas à cela pour autant. Après, nous procédons à des contrôles inopinés. Actuellement, nous menons une campagne dans la ville d’Abidjan. Nous l’avons démarrée depuis le mois de février. Nous mesurons les niveaux de champ afin de déceler d’éventuels cas de non- respect des normes. Au cas où il y en aurait, nous remonterions à l’antenne pour prendre les mesures idoines permettant d’assurer la conformité de l’installation.
Il y a donc dans notre fonctionnement, les interventions inopinées et celles que nous faisons quand la population nous alerte. Quand nous arrivons, nous voyons si cette installation a été autorisée. Nous vérifions si dans la pratique elle respecte les paramétrages qui ont été validés. Et que les champs d’exposition produits sont sous la barre des seuils tolérés.
En marge de ces démarches, l’Agence a pris les devants en organisant en novembre 2007, un séminaire national sur la question. Il a été précédé du travail d’un comité scientifique auquel ont pris part les ministères de l’Environnement, de l’Intérieur, de la Santé, de la Défense, de la Communication, de la Construction, etc. Ce comité a travaillé sur des propositions de textes de façon à permettre à la Côte d’Ivoire de se doter d’une réglementation relative à tous les aspects liés à l’implantation de matériel radioélectrique. A l’issue du séminaire, ces textes ont été proposés au gouvernement.
Il semble que le séminaire n’ait pas convaincu tout le monde. L’un des responsables de l’Agence nationale est affirmatif sur le fait que les antennes posent problème.
Je ne crois pas qu’il soit si catégorique que cela. Ses propos que j’ai lus dans le journal sont au conditionnel. Il n’y avait pas de certitude. Même ses homologues français qui ont été cités dans l’article se sont exprimés au conditionnel.
Il faut que les gens sachent qu’il n’y a pas une causalité directe entre l’apparition de maladies et l’exposition aux champs électromagnétiques. A preuve, avec les antennes de télévision qui existent depuis plus de 50 ans, nous n’avons décelé aucun effet sanitaire néfaste. Mais c’est sûr que certains se demandent ce qui adviendra dans 50 ans avec les antennes de téléphonie mobile. Qu’ils se tranquillisent parce que les antennes de télévision, bien qu’émettant cent à mille fois plus que celles de la téléphonie mobile, n’ont jamais occasionné ni cas de cancer ni décès. Il est donc invraisemblable que les antennes de télécommunications qui ont moins de 15 ans en Côte d’Ivoire puissent provoquer un décès.
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) confirme d’ailleurs que les antennes de télévision ne pose aucun problème.
Mais alors, d’où vient-il que les gens demeurent craintifs malgré la position assez claire de l’Oms ?
C’est sur qu’il y a toujours une part d’incertitude. Qui malheureusement nourrit la polémique. Il y aura toujours des personnes qui diront : “Vous dites qu’il n’y a rien à craindre, mais qu’est-ce qui prouve qu’il en sera ainsi dans 20 ans ?”. Je pense qu’on doit faire confiance à l’approche de l’Oms qui est un organisme qui a une expertise en matière de santé. Elle ne réfute pas d’emblée les effets négatifs sur la santé, mais elle dit qu’ils ne sont pas avérés. Elle reconnaît même des effets biologiques qui sont des manifestations des tissus. Ce ne sont pas des maladies. Elles peuvent se traduire par une élévation de la température d’un degré par exemple. Mais l’organisation fait remarquer que si on respecte un certain seuil d’exposition, ces effets ne surviennent pas. Si tel est le cas, cela veut dire qu’il n’y a aucun risque sanitaire.
Nous pensons qu’il y a manipulation de la part de certaines personnes. Nous pensons aussi que c’est parce que la communication n’a pas suivi qu’elles en profitent pour nous distiller des informations qui ne sont pas vraies. Il nous faut rectifier le tir. C’est une question sérieuse parce qu’il s’agit de la santé des personnes. Chacun devrait avoir de la mesure en l’abordant et présenter des preuves avec des références.
Propos recueillis par Alakagni Hala
Il y a une polémique au sujet d’éventuels effets nocifs des antennes de télécommunications. L’Atci se préoccupe-t-elle de ce débat ?
Je suis le vice-président de la commission d’étude de l’Union internationale des télécommunications en charge de la protection contre les effets de l’environnement électromagnétique.
Si nous avons atteint ce poste de vice-président de cette commission, c’est parce que très tôt, l’Agence des télécommunications de Côte d’Ivoire s’est intéressée à cette question. Elle s’est surtout préoccupée de savoir si les installations que nous autorisions n’étaient pas nocives pour la population. Il s’est agi donc pour nous d’être au diapason des normes internationales pour pouvoir préserver la santé des personnes.
Qui, il faut le dire, est une priorité au niveau des télécommunications.
L’Atci, dans son fonctionnement, est tenue de s’assurer qu’à tout moment, les activités menées ne posent pas de problème de santé. Qu’il s’agisse des terminaux qui sont mis à la disposition des usagers ou des installations des opérateurs.
C’est pour cela que l’Atci s’est donné très tôt les moyens d’assumer cette obligation. D’un, par la formation des compétences techniques pour les calculs. De deux, par les mesures sur le terrain des niveaux d’exposition des populations aux différents champs émis par les installations.
Comment l’Atci procède-t-elle aux différents contrôles ?
Au niveau des actions, nous en faisons en amont. L’article 24 du code des télécommunications exige de l’Atci qu’elle mène une évaluation théorique de l’exposition que pourrait entraîner l’antenne dans l’environnement, lorsqu’il y a une demande d’autorisation d’implantation de matériel. Pour le faire, nous faisons des simulations.
Une fois que nous nous sommes assurés que les émissions de l’antenne ne seront pas nuisibles à la santé des populations, nous validons les paramètres de son fonctionnement. Nous ne nous arrêtons pas à cela pour autant. Après, nous procédons à des contrôles inopinés. Actuellement, nous menons une campagne dans la ville d’Abidjan. Nous l’avons démarrée depuis le mois de février. Nous mesurons les niveaux de champ afin de déceler d’éventuels cas de non- respect des normes. Au cas où il y en aurait, nous remonterions à l’antenne pour prendre les mesures idoines permettant d’assurer la conformité de l’installation.
Il y a donc dans notre fonctionnement, les interventions inopinées et celles que nous faisons quand la population nous alerte. Quand nous arrivons, nous voyons si cette installation a été autorisée. Nous vérifions si dans la pratique elle respecte les paramétrages qui ont été validés. Et que les champs d’exposition produits sont sous la barre des seuils tolérés.
En marge de ces démarches, l’Agence a pris les devants en organisant en novembre 2007, un séminaire national sur la question. Il a été précédé du travail d’un comité scientifique auquel ont pris part les ministères de l’Environnement, de l’Intérieur, de la Santé, de la Défense, de la Communication, de la Construction, etc. Ce comité a travaillé sur des propositions de textes de façon à permettre à la Côte d’Ivoire de se doter d’une réglementation relative à tous les aspects liés à l’implantation de matériel radioélectrique. A l’issue du séminaire, ces textes ont été proposés au gouvernement.
Il semble que le séminaire n’ait pas convaincu tout le monde. L’un des responsables de l’Agence nationale est affirmatif sur le fait que les antennes posent problème.
Je ne crois pas qu’il soit si catégorique que cela. Ses propos que j’ai lus dans le journal sont au conditionnel. Il n’y avait pas de certitude. Même ses homologues français qui ont été cités dans l’article se sont exprimés au conditionnel.
Il faut que les gens sachent qu’il n’y a pas une causalité directe entre l’apparition de maladies et l’exposition aux champs électromagnétiques. A preuve, avec les antennes de télévision qui existent depuis plus de 50 ans, nous n’avons décelé aucun effet sanitaire néfaste. Mais c’est sûr que certains se demandent ce qui adviendra dans 50 ans avec les antennes de téléphonie mobile. Qu’ils se tranquillisent parce que les antennes de télévision, bien qu’émettant cent à mille fois plus que celles de la téléphonie mobile, n’ont jamais occasionné ni cas de cancer ni décès. Il est donc invraisemblable que les antennes de télécommunications qui ont moins de 15 ans en Côte d’Ivoire puissent provoquer un décès.
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) confirme d’ailleurs que les antennes de télévision ne pose aucun problème.
Mais alors, d’où vient-il que les gens demeurent craintifs malgré la position assez claire de l’Oms ?
C’est sur qu’il y a toujours une part d’incertitude. Qui malheureusement nourrit la polémique. Il y aura toujours des personnes qui diront : “Vous dites qu’il n’y a rien à craindre, mais qu’est-ce qui prouve qu’il en sera ainsi dans 20 ans ?”. Je pense qu’on doit faire confiance à l’approche de l’Oms qui est un organisme qui a une expertise en matière de santé. Elle ne réfute pas d’emblée les effets négatifs sur la santé, mais elle dit qu’ils ne sont pas avérés. Elle reconnaît même des effets biologiques qui sont des manifestations des tissus. Ce ne sont pas des maladies. Elles peuvent se traduire par une élévation de la température d’un degré par exemple. Mais l’organisation fait remarquer que si on respecte un certain seuil d’exposition, ces effets ne surviennent pas. Si tel est le cas, cela veut dire qu’il n’y a aucun risque sanitaire.
Nous pensons qu’il y a manipulation de la part de certaines personnes. Nous pensons aussi que c’est parce que la communication n’a pas suivi qu’elles en profitent pour nous distiller des informations qui ne sont pas vraies. Il nous faut rectifier le tir. C’est une question sérieuse parce qu’il s’agit de la santé des personnes. Chacun devrait avoir de la mesure en l’abordant et présenter des preuves avec des références.
Propos recueillis par Alakagni Hala