Asec Mimosas :Des échecs qui inquiètent...

L'unique sacre continental en Ligue des champions de l'Asec Mimosas remonte en 1998. Plus de dix ans après, le club de Me Roger Ouégnin court encore après un second sacre.

Malheureusement pour les Jaune et Noir, les années passent et se ressemblent. Pour le club le plus populaire de Côte d'Ivoire, la conquête de l'Afrique, c'est un éternel recommencement. Et pourtant !

L'Asec Mimosas est l'un des rares clubs africains à posséder des infrastructures sportives ultra modernes. L'arrivée du président Avocat Me Roger Ouégnin a permis d'asseoir une véritable politique de formation. L'Académie Mimisifcom, avec la complicité Ouégnin-Guillou, a jeté les bases d'un avenir lumineux pour le club Jaune et Noir. La première sortie officielle en 1999 des gamins de Jean Marc Guillou a convaincu l'opinion sportive nationale et internationale que quelque chose de grands se faisait à Sol Béni. Les Zézéto, Baky, Aruna, Maestro et autres avaient laissé voir leurs talents naissant devant la grande Espérance de Tunis de l'époque. En l'humiliant (3-1) en super coupe d'Afrique. Malheureusement pour les actionnaires, l'espoir de voir leur club désormais sur le toit africain de façon permanente s'est vite transformé en désillusion. Malgré le talent de la génération des Kolo, Baky et autres, celle -ci n'a pu s'imposer en Ligue des champions afin d'offrir à l'Asec, le second sacre tant attendu .Les différentes générations qui ont suivi n'ont pas fait mieux . Les déroutes se répètent. Seulement deux fois demi-finalistes (2006….). Aujourd'hui, l'on s'interroge sur la qualité de la formation à Sol Béni. L'ASEC a-t-il réussi à faire oublier Jean Marc Guillou. Que se passet-il à Sol Béni ?


L'objectivité du recrutement et la qualité du formateur

Depuis le clash entre Me Roger Ouégnin et Jean Marc Guillou, le laboratoire de Sol Béni n'a pas encore réussi à sortir de véritables petits génies. Ce qui fait dire que la première génération de Mimos Sifcom reste de loin le meilleur depuis la création de l'école. La preuve, l'Asec est obligé de se tourner vers d'autres centres de formation locaux ou extérieurs pour trouver l'oiseau rare. La question reste alors récurrente. Si on forme à l’académie Mimosifcom, alors quel type de formation pour quel objectif ? Au vu des résultats qui tardent à venir, il faut s'interroger sur la qualité du recrutement. Recrute-t-on réellement de façon objective comme l'avait fait Jean Marc Guillou en sillonnant tous les quartiers précaires et populeux en ne tenant en compte que le talent ? Ou bien le problème se situe au niveau du formateur lui-même. L'académie Mimosifcom a-t-elle de bons formateurs ? Autant de préoccupations qui devront amener le club à rectifier le tir pour enrichir son palmarès au plan continental. Car si les Mimos n'ont plus rien à prouver au plan local, tout reste à conquérir au plan continental.


L'instabilité de l'équipe fanion

L'Asec d'Abidjan s'illustre depuis plusieurs saisons comme l'un des clubs les plus instables du point de vue de son effectif. Chaque saison, l'effectif est à refaire. Les dirigeants eux-mêmes avouent leur impuissance face à l'exode de ses meilleurs éléments. Les agents de joueurs et les parents eux-mêmes sont les complices de cette situation.

Or, si le départ prématuré des joueurs arrange le club au plan financier, ce n'est pas le cas au plan du palmarès. Les Mimos courent après un second sacre continental depuis dix ans. Sa politique de formation et sa notoriété devrait lui permettre d'asseoir la stabilité de son équipe. Ne serait-ce que retenir un effectif pour au moins deux ans, avec pour objectif la Ligue des champions. Parce que l'expérience montre que seules les équipes ayant un effectif stable terminent toujours en remportant des trophées. Alors, l'Asec n'a pas le choix si elle veut gagner l'Afrique.


Jérôme Dehi