Une journée d'hommages en mémoire du Pr. Harris Mémel-Fôté s'est tenue à Mopoyem, son village natal, le samedi 9 mai 2009.
Arraché à l'affection des siens et de la communauté scientifique mondiale, le 11 mai 2008 dernier, le professeur Mémel-Fôté a été célébré sur la terre qui l'a vu naître, lors d'une cérémonie d'hommages et de témoignages riche en émotion. A l'initiative de la Fondation qui porte son nom, les chefs coutumiers du Leboutou (région de Dabou), parents, amis anciens collaborateurs et autres connaissances se sont retrouvés pour dire à la génération actuelle, qui était l'ex-président de l'Ascad. Pour que son exemple serve la postérité. Dans les échanges de nouvelles qui ont précédé la cérémonie comme le veut la tradition Lodjoukrou, le Pr. Séry Bailly, président de la Fondation Memel-Fôté, a donné le sens d'une telle célébration posthume: " Un an après que le professeur Mémel-Fôté est parti, nous avons le devoir de nous souvenir de lui. Nous devons expliquer à la nouvelle génération, qui était l'homme. Fôté appartenait certes à la Côte d'Ivoire, à l'Afrique et au monde, mais il est d'abord, fils de Mopoyem, d'où la cérémonie de ce jour en ces lieux ". Le décor étant ainsi planté, la parole donnée par la suite à M. Alexis Gori, cadre de Dabou ayant fréquenté l'illustre défunt, a permis de redécouvrir le savant dans ses multiples dimensions. S'appuyant sur le thème : "Mémel-Fôté et le Leboutou ", le conférencier a mis en exergue son apport au développement politique, social, culturel et intellectuel de sa région d'origine. Tout en relevant les valeurs fortes qui fondent la "philosophie mémeliste" : Recherche permanente du savoir, engagement politique signifiant la disposition à se mettre au service de la communauté, engagement social et économique par la création de coopératives de développement, et le combat pour la sauvegarde de la culture africaine. " Fils unique et enfant à la santé fragile, son père décide de l'envoyer à l'école des Blancs ", révèle-t-il. Avant de rappeler une phrase de son géniteur : " Comme tu es seul, tu iras à l'école. Quand tu seras grand intellectuel, tu deviendras une multitude ". Parole prémonitoire du père dont le fils compte aujourd'hui, des adeptes et des disciples multiples. En présence des professeurs Barthélemy Kotchy (président de l'Ascad), Voho Sahi, conseiller spécial du chef de l'Etat, Mme Mathilde Mémel-Fôté, l'Association Mémel-Fôté pour la recherche et le développement (Amford) et bien d'autres, Alexis Gori a relevé comment " Fôté a pratiqué la pluridisciplinarité avec succès ". "Comment il s'est formé, a beaucoup formé et a donné à la Côte d'Ivoire, à l'Afrique, à la France et au monde ". En somme, le disciple n'omettra pas de souligner les grandes valeurs d'intégrité, d'humilité, d'homme de parole et d'actions qu'il a été. " Le dire seul ne suffit pas. Il faut y adjoindre, le faire ". Et l'un des principes de celui qui a toujours su dire non à la servitude et à l'oppression coloniale. Toutes choses qui permettent à M. Gori de conclure que "Fôté a été un grand homme au sens propre comme au sens figuré, sans crier", révélera par la suite, M. Adjessy Albert, instituteur de la même génération que l'ex-député de Dabou. " C'est un homme de paix et un gardien de notre culture. Hier, nous avions honte de porter nos pagnes. Il nous a aidés à porter nos pagnes, à valoriser notre patrimoine. Il m'écrivait même des lettres en Adjoukrou ", renchérit-il. A sa suite, M. Akpa Gnagne, un autre proche de l'anthropologue affirmera qu' "en allant en Europe, il n'était pas guidé par l'enrichissement, mais le savoir… Son témoignage servira pour toujours. Il était un érudit qui prenait du plaisir à partager la connaissance avec les autres. Il s'est libéré et a libéré la Côte d' Ivoire pour nous. Akadjè Nomel, de même que M. Atchory Angbra Dominique, tous de son époque, ne sont pas restés moins élogieux à l'égard du sage de Mopoyem. Eux qui ont, entre autres, relevé les dimensions spirituelles et politiques du fondateur de l'institut d'ethnosociologie et de l'association panafricaine des anthropologues. " Celui qui a su dire non. Unique dans son engagement profond éthique. Grand maître érudit, résistant accompli. Grand militant des Droits de l'Homme et de la liberté. 50 ans de fidélité et d'osmose entre Fôté et le Leboutou. C'est un combat pour la dignité et le développement", conclura, par ailleurs, M. Paul Wood Agnéro, président du Conseil d'Administration de la Sopie. Une exposition photos retraçant le parcours scolaire, universitaire, politique, culturel et social de l'homme a mis un terme à cette rencontre de souvenirs, d'enseignements aux allures de pèlerinage. La célébration du Grand maître se poursuit ce lundi, à la Fondation Mémel-Fôté par deux conférences-débats et des expositions photos.
Kiprindé Sonia
Arraché à l'affection des siens et de la communauté scientifique mondiale, le 11 mai 2008 dernier, le professeur Mémel-Fôté a été célébré sur la terre qui l'a vu naître, lors d'une cérémonie d'hommages et de témoignages riche en émotion. A l'initiative de la Fondation qui porte son nom, les chefs coutumiers du Leboutou (région de Dabou), parents, amis anciens collaborateurs et autres connaissances se sont retrouvés pour dire à la génération actuelle, qui était l'ex-président de l'Ascad. Pour que son exemple serve la postérité. Dans les échanges de nouvelles qui ont précédé la cérémonie comme le veut la tradition Lodjoukrou, le Pr. Séry Bailly, président de la Fondation Memel-Fôté, a donné le sens d'une telle célébration posthume: " Un an après que le professeur Mémel-Fôté est parti, nous avons le devoir de nous souvenir de lui. Nous devons expliquer à la nouvelle génération, qui était l'homme. Fôté appartenait certes à la Côte d'Ivoire, à l'Afrique et au monde, mais il est d'abord, fils de Mopoyem, d'où la cérémonie de ce jour en ces lieux ". Le décor étant ainsi planté, la parole donnée par la suite à M. Alexis Gori, cadre de Dabou ayant fréquenté l'illustre défunt, a permis de redécouvrir le savant dans ses multiples dimensions. S'appuyant sur le thème : "Mémel-Fôté et le Leboutou ", le conférencier a mis en exergue son apport au développement politique, social, culturel et intellectuel de sa région d'origine. Tout en relevant les valeurs fortes qui fondent la "philosophie mémeliste" : Recherche permanente du savoir, engagement politique signifiant la disposition à se mettre au service de la communauté, engagement social et économique par la création de coopératives de développement, et le combat pour la sauvegarde de la culture africaine. " Fils unique et enfant à la santé fragile, son père décide de l'envoyer à l'école des Blancs ", révèle-t-il. Avant de rappeler une phrase de son géniteur : " Comme tu es seul, tu iras à l'école. Quand tu seras grand intellectuel, tu deviendras une multitude ". Parole prémonitoire du père dont le fils compte aujourd'hui, des adeptes et des disciples multiples. En présence des professeurs Barthélemy Kotchy (président de l'Ascad), Voho Sahi, conseiller spécial du chef de l'Etat, Mme Mathilde Mémel-Fôté, l'Association Mémel-Fôté pour la recherche et le développement (Amford) et bien d'autres, Alexis Gori a relevé comment " Fôté a pratiqué la pluridisciplinarité avec succès ". "Comment il s'est formé, a beaucoup formé et a donné à la Côte d'Ivoire, à l'Afrique, à la France et au monde ". En somme, le disciple n'omettra pas de souligner les grandes valeurs d'intégrité, d'humilité, d'homme de parole et d'actions qu'il a été. " Le dire seul ne suffit pas. Il faut y adjoindre, le faire ". Et l'un des principes de celui qui a toujours su dire non à la servitude et à l'oppression coloniale. Toutes choses qui permettent à M. Gori de conclure que "Fôté a été un grand homme au sens propre comme au sens figuré, sans crier", révélera par la suite, M. Adjessy Albert, instituteur de la même génération que l'ex-député de Dabou. " C'est un homme de paix et un gardien de notre culture. Hier, nous avions honte de porter nos pagnes. Il nous a aidés à porter nos pagnes, à valoriser notre patrimoine. Il m'écrivait même des lettres en Adjoukrou ", renchérit-il. A sa suite, M. Akpa Gnagne, un autre proche de l'anthropologue affirmera qu' "en allant en Europe, il n'était pas guidé par l'enrichissement, mais le savoir… Son témoignage servira pour toujours. Il était un érudit qui prenait du plaisir à partager la connaissance avec les autres. Il s'est libéré et a libéré la Côte d' Ivoire pour nous. Akadjè Nomel, de même que M. Atchory Angbra Dominique, tous de son époque, ne sont pas restés moins élogieux à l'égard du sage de Mopoyem. Eux qui ont, entre autres, relevé les dimensions spirituelles et politiques du fondateur de l'institut d'ethnosociologie et de l'association panafricaine des anthropologues. " Celui qui a su dire non. Unique dans son engagement profond éthique. Grand maître érudit, résistant accompli. Grand militant des Droits de l'Homme et de la liberté. 50 ans de fidélité et d'osmose entre Fôté et le Leboutou. C'est un combat pour la dignité et le développement", conclura, par ailleurs, M. Paul Wood Agnéro, président du Conseil d'Administration de la Sopie. Une exposition photos retraçant le parcours scolaire, universitaire, politique, culturel et social de l'homme a mis un terme à cette rencontre de souvenirs, d'enseignements aux allures de pèlerinage. La célébration du Grand maître se poursuit ce lundi, à la Fondation Mémel-Fôté par deux conférences-débats et des expositions photos.
Kiprindé Sonia
