Le Nigéria est – sans contexte – un poids lourd dans la production cinématographique au monde. La preuve est donnée par l’Unesco qui publie avec l’aide de son institut de statistique (Isu) les résultats d’une enquête mondiale sur le cinéma. En première place, Bollywood le cinéma de l’Inde qui a produit, en 2006, mille quatre vingt onze (1091) films dans de long métrage. Le premier producteur mondial de film est talonné au 2ème rang par le Nigéria. Ainsi Nollywood, cinéma du Nigéria, « supplante » Hollywood avec 872 productions – format vidéo – contre 485 « grands films », pour le cinéma américain. L’enquête « internationale » qui a bénéficié du soutien financier du gouvernement du Québec se base sur des données provenant de 99 pays avec un taux de réponse cependant limité – en particulier – dans les pays africains « où les statistiques culturelles restent relativement rares ». L’une des clés du succès de Nollywood est le multilinguisme. En dehors des langues du Nigéria, Yorouba (31%), Haoussa (24%) et Ibo (1%), l’anglais est utilisé à 44% dans les productions cinématographiques à Nollywood. Ce qui donne un succès à l’exportation. Sans toutefois ravir la palme aux films américains qui représentent « toujours une majorité écrasante » des entrées en salles, dans le monde entier. Malgré la production en hausse dans l’industrie cinématographique, le Nigéria, relève l’enquête, ne dispose de quasiment d’aucune salle de cinéma classique. Dans un cadre informel de type cinéma-vidéo, 99% des projections s’y déroulent. Mais le rêve du Nollywood d’être plus que Hollywood paraît aux yeux de beaucoup- comme l’a été le cinema à ses début- une utopie.
Koné Saydoo
Source: Unescopresse
Koné Saydoo
Source: Unescopresse