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Société Publié le jeudi 14 mai 2009 | Islam Info

Entretien avec El Hadj Bambadjan Bamba (Président du Comité de réconciliation) : “Ils avaient tous envie de finir avec cette histoire”

Dans cet entretien, Bambadjan Bamba, Conseiller économique et social, président du Comité de réconciliation et président du comité d'organisation de la cérémonie de réconciliation au palais présidentiel donne de plus amples informations sur les tractations qui ont abouti à la réconciliation.


M. le président, vous venez de présider une cérémonie dont les travaux ont abouti à la réconciliation. Quel est votre sentiment ?

Il faut rendre gloire à Dieu. Ensuite remercier le président de la République qui a pris l'initiative de rencontrer les deux leaders pour débattre avec eux des problèmes qui minaient la communauté. il faut avoir le triomphe modeste car il y a eu beaucoup de médiations.


Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

Les difficultés, il y en a eu mais c'était des problèmes surmontables parce qu'il s'agissait de faire travailler deux équipes qui depuis 2 ou 3 ans avaient cessé de se côtoyer. Ce sont aussi deux personnes qui se connaissent bien et qui sont sorties des mêmes moules. Donc, il n’a pas été très difficile pour qu'ils se comprennent.


Quel était l'état d'esprit des uns et des autres ?

Chacun d'entre eux voulaient la réconciliation.


Comment avez-vous trouvé les deux leaders, avant, pendant et après ?

La rencontre a duré 5 heures d'horloge soit de 21 heures à 02 heures du matin. J'ai apprécié les talents de négociateur du chef de l'Etat, sa capacité d’écoute. Il n'est pas facile d'écouter. Mais, il a écouté pendant 5 heures de temps. Il a rassuré les deux leaders qu'ils ne doivent pas se gêner car il est à leur disposition. Au sortie de là, je savais que la réconciliation était possible.


Qu'est-ce que vous avez tiré comme leçon ?

Ils sont restés dans la courtoisie car à chaque fois que le Cheick El Aima Boikary Fofana parlait, on sentait qu'il s'adressait à son petit frère. Et quand l'Imam Koudouss parlait. On avait l'impression qu'il s'adressait à son aîné. Le chef de l'Etat a dit que tout dialogue est possible pourvu qu'il y ait un peu de bonne volonté. On a senti que le travail fait à Yamoussoukro leur tenait à cœur. Après la rencontre, il y a eu des faits marquants au niveau de la communauté. Le Cheick a demandé que l'Imam Koudouss fasse la prière mortuaire de son frère. Et après la prière mortuaire sur Sarata, il a demandé à l'imam Koudouss de faire les bénédictions finales. Ce sont des signes forts.


Quelles sont les impressions du Chef de l'Etat ?

Ce que je pus dire, le chef de l'Etat qui nous a envoyé en mission, nous a demandé où nous en étions avec la réconciliation. Et quand nous étions prêts, il n'a pas hésité à entamer la réconciliation. Le chef de l'Etat m'a dit qu'il voulait que tout soit fait dans la discrétion. C'est ainsi que nous avons fait organiser cette cérémonie. Tous les acteurs ont parlé. Et vous avez vu le résultat.


On pourrait penser que cela est l'occasion d'’une action politique majeure pour le chef de l'Etat. Alors quel est votre avis?

A ce niveau, j'ai dit dans mon discours que l’action n'est pas démagogique. Je dis quand on a entamé la réconciliation le chef de l'Etat a voulu la discrétion. Mais pour cette cérémonie, nous avons décidé librement d’en faire un événement. Maintenant, si le président l'a fait pour des raisons politiques, moi je ne suis pas le directeur de campagne du chef de l'Etat.


Où étiez-vous le jour de la réconciliation qui a eu lieu à Yamoussoukro ?

Sincèrement, j'étais à Abidjan. On m'a dit de faire venir le Cheick Boikary Fofana puisse que le président Koudouss était déjà là.


Vous saviez de quoi il s'agissait à ce moment là ?

Non, je ne savais rien. Cependant, je savais que le chef de l'Etat devait recevoir le Cheick Boikary Fofana.


Maintenant, qu'attendez-vous des membres de cette commission, des deux leaders et de la communauté musulmane ?

Je pense qu'un test est un test. Un test est un prétexte. Ce qu'il faut, c'est la crainte de Dieu, la tolérance et l'humilité.


Quels sont les grands axes, l'esprit du protocole d'accord ?

Le protocole d'accord avait onze points. Les dix points sont relatifs au COSIM et au CNI et un point est relatif au comité de veille. Le dernier point demandait que le comité de réconciliation se mute en comité de veille. Les dix autres points sont aussi importants pour les uns que les autres. Ce qu'on demandait, la suprématie est donnée au COSIM et l'exécution revient au CNI. C'est comme avant. Donc, le COSIM est le chapeau.


Vous savez que vous n'étiez pas le premier a tenté la réconciliation. Quelle est la différence avec les autres ?

Je voudrais remercier le commandant Ladji Karamoko, Koné Banga et tous ces aînés qui nous ont précédé. Il faut leurs rendre hommage. Notre situation est assimilable à un coureur de relais où il y a une pente. Donc, on a eu des situations favorisantes. Le travail qu'ils ont fait, le triomphe était certain car Dieu était au cœur des débats. Il y a eu plusieurs négociations qui n'ont pas abouti certes. Je voudrais saluer le grand frère El Hadj Vassiriki Touré qui, malgré le fait que les négociations coinçaient, il a demandé que nous ayions recours au Coran. Quand ça ne marche pas avec le Coran est solution de la réconciliation. Je voudrais saluer El hadj El Amara Fadiga Tékram Transit qui a été un homme de caractère. El hadj Vassiriki Touré, le Ministre Sidiki Konaté, Hadja Assiata Touré et tous les membres du comité de réconciliation qui ont apporté leur soutien. Enfin, nous saluons au passage le consul de Côte d'Ivoire à Djeddah ainsi que tous ceux qui ont œuvrer pour cette réconciliation. Que Dieu le leurs rendre au centuple.


Votre dernier mot ?

Nous souhaiterons que cette cérémonie ne soit pas une cérémonie de trop, ni de plus. Il y a eu des symboles forts. Le palais a été transformé en un lieu de culte pendant un moment. Cela ne peut pas rester vain. Il faut qu'on puisse se dominer. Il faut un esprit de tolérance, d'humilité et d’unité.

Propos transcrits par Koulibaly Kader

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